Déclaration sur l'itinérance des femmes
Pour faire suite à l’événement : L’itinérance des femmes : construire une voix pour contrer l’invisibilité, la Table des groupes de femmes de Montréal et ses partenaires ont élaboré une déclaration sur l’itinérance des femmes. Un processus de consultation a été effectué auprès de plusieurs groupes afin de la bonifier.

Nous vous invitons à la signer en complétant les champs ci-dessous.
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Pour télécharger la version PDF de la déclaration
Énoncé de principe
Nous sommes
Une constellation d’organismes et de regroupements de Montréal, de la Montérégie et de Laval qui travaillent auprès et avec des femmes en situation d’itinérance ou
à risque de le devenir.

Parmi nous, on retrouve :
• Des collectifs ou groupes de femmes et des organismes communautaires ;
• Des maisons d’hébergement pour femmes à courte et à longue durée ;
• Des ressources en logement transitoire et permanent ;
• Des concertations, fédérations, réseaux, tables et associations ;
• Des institutions.

Nous sommes diverses dans nos spécialisations, nos approches et nos valeurs, mais unies dans notre désir de construire une voix féministe pour une meilleure
réponse à la réalité de l’itinérance féminine.

Nous constatons que les réalités des femmes en situation d’itinérance sont complexes et encore méconnues (1). L’ampleur de l’itinérance cachée fait en sorte que l’itinérance féminine est moins visible que l’itinérance masculine et moins bien comprise.

Il n’existe pas de profil type de femme à risque ou en situation d’itinérance : la diversité des femmes à risque ou en situation d’itinérance est aussi large que la diversité des femmes au Québec. Personne n’est à l’abri d’une situation d’itinérance. Une perte d’emploi, d’un logement, une séparation ou un divorce, un deuil, une incarcération ou la maladie peuvent être des circonstances propices d’isolement, de désaffiliation et de détresse qui peuvent conduire à une situation d’itinérance.

L’itinérance traverse les âges. Même si la majorité des femmes en situation d’itinérance sont âgées de 30 à 50 ans (2), les ressources en itinérance observent un vieillissement des femmes qui les fréquentent, ainsi que de nombreuses demandes de soutien de la part de très jeunes femmes. Une grande proportion des femmes sont des mères qui ont des enfants, dont elles ont ou pas la charge.

Les femmes à risque ou en situation d’itinérance sont dans une condition de pauvreté extrême. Elles ne peuvent donc pas subvenir à leurs besoins élémentaires tels que le logement, la santé physique et mentale, le transport, la nourriture, la sécurité, etc. Dans certains cas, elles vivent des problèmes de santé mentale ou de toxicomanie liés à leur situation. Ceci correspond à un déni de leurs droits : droit à la santé, droit à la sécurité, droit à l’exercice de la citoyenneté, droit au logement, etc. De plus, le droit à l’égalité entre les femmes et les hommes demeure un enjeu fondamental pour elles comme pour toutes les femmes dans toutes leurs diversités.

La violence et l’invisibilité sont deux caractéristiques de l’itinérance des femmes. La violence est souvent vécue avant et pendant l’itinérance, plaçant les femmes dans une position de vulnérabilité extrême. Par exemple, elles sont plus exposées aux violences sexuelles ainsi qu’à toutes les autres formes de violence lorsqu’elles sont dans une situation de logement précaire ou sans domicile fixe.

La rue reste un dernier recours et les femmes en situation d’itinérance choisiront, quand elles le peuvent, toutes les alternatives leur permettant de l’éviter : demeurer dans la famille ou chez des ami.e.s, partager temporairement un logement, soigner son apparence pour ne pas être stigmatisée, etc. Ces choix les rendent « invisibles» et donc, plus susceptibles encore d’être ignorées.

Les facteurs qui mettent une femme à risque d’itinérance sont divers et sont souvent reliés à des discriminations systémiques qui cristallisent l’exclusion des femmes. Certains groupes de femmes font face à l’entrecroisement de différentes oppressions et se trouvent donc à un plus grand risque d’itinérance, par exemple les femmes autochtones, les femmes immigrantes, LGBTQIA+, en situation de handicap, en situation de pauvreté, les femmes racisées, pour n’en nommer que quelques-unes.

Être à l’écoute des besoins exprimés par les femmes, s’assurer du consentement
des femmes en situation d’itinérance face aux actions à prendre et respecter leur
rythme sont des conditions incontournables dans le soutien à leur offrir.

Prévenir et réduire l’itinérance au féminin nécessite une diversité de solutions adaptées aux réalités différentes des femmes. Or, les organismes avec un mandat d’aider les femmes en situation d’itinérance observent que la charge de travail augmente sans cesse et se complexifie, tandis que le financement pour ce travail ne suffit pas. Dans les centres et les maisons d’hébergement ainsi que dans les ressources en logement transitoire et à long terme, la demande dépasse largement le nombre de places disponibles. De plus, le suivi post-hébergement est nécessaire afin d’assurer une continuité des services. Finalement, il y a un sous-financement, voire une quasi absence de financement dédié, pour la réalisation de logements non-mixtes pour femmes.
(1) Bourgault, Catherine, Réflexion sur l’itinérance des femmes en difficulté : un aperçu de la situation, in
Actes du Forum : Mieux voir pour mieux agir : Non à l’itinérance des femmes, Montréal, 2012
(2) Ibidem page 40

Nous demandons des réponses à l’enjeu de l’itinérance des femmes :
• Une plus grande écoute des femmes en situation d’itinérance ou à risque de le devenir
• Une réelle lutte aux discriminations systémiques que subissent les femmes dans toute leur diversité pour que l’égalité de droit devienne une égalité de fait
• Une analyse différenciée selon les sexes et intersectionnelle intégrée dans l’ensemble des interventions concernant l’itinérance autant dans les milieux communautaire, institutionnel et gouvernemental
• Une réelle lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale
prenant en compte les enjeux particuliers des femmes
• Un meilleur accès à des logements sociaux, permanents, abordables et sécuritaires, surtout des logements avec soutien communautaire répondant aux normes d’accessibilité universelle
• L’accessibilité et l’amélioration des services en santé et services sociaux pour toutes, particulièrement en santé mentale
• Un plus grand financement disponible pour les ressources qui travaillent avec et pour les femmes en situation d’itinérance
• La reconnaissance et la prise en compte de l’expertise des groupes qui travaillent sur le terrain
• La mise en place de mesures afin d’offrir une diversité de solutions adaptées aux réalités différentes des femmes
• Des recherches approfondies sur le phénomène et les enjeux de l’itinérance au féminin considérant l’expertise terrain

Nous nous engageons à :
• Être solidaires
• Construire une voix commune féministe
• Partager nos connaissances et nos ressources
• Travailler avec les femmes à risque ou en situation d’itinérance elles-mêmes et défendre leurs droits
• Interpeller les instances municipales, provinciales et fédérales pour qu’elles allouent les budgets nécessaires pour contrer l’itinérance des femmes
• Conscientiser la population à l’effet que l’itinérance au féminin existe et concerne l’ensemble de la société

*Éléments de définition de l’itinérance des femmes : elle peut être visible (femmes dans les centres d’hébergement ou dormant dans des espaces publics), cachée (femmes sans logement stable et sécuritaire : surpeuplé, insalubre ou non exempt de violence par exemple), situationnelle ou transitoire (femmes temporairement sans logement stable), cyclique (femmes qui vont et viennent entre un logement et la rue)  ou chronique (femmes qui n’ont pas connu de logement stable depuis une longue période).

*L’analyse différenciée selon les sexes (ADS) permet de mieux comprendre les causes des inégalités vécues par les femmes et de développer des stratégies appropriées pour y remédier. Pour que l’ADS remplisse pleinement son rôle, elle doit solidement s’appuyer sur le fait qu’une discrimination systémique s’exerce envers les femmes et que l’ont doit combler le fossé des inégalités vécues par ces dernières (1).
Elle doit également tenir compte des inégalités existantes entre les femmes elles-mêmes et des autres systèmes d’oppression (âgisme, capacitisme, capitalisme, cissexisme, colonialisme, hétérosexisme, racisme  notamment) qui sont à l’origine de ces inégalités.
 (1) Tiré de la fiche 8 de la Campagne Connaissez-vous la politique, Madame la Ministre ?, Réseau des tables régionales de groupes de femmes du Québec
Adhésion des groupes et organisation
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