Les Droits humains plutôt que les Droits de l’homme !

Les Droits humains plutôt que les Droits de l’homme !

Lancée le
7 décembre 2020
Adressée à
ANTÓNIO GUTERRES (Secrétaire général des Nations Unies)
Signatures : 4 621Prochain objectif : 5 000
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Pourquoi cette pétition est importante

Lancée par Droits humains pour tou·te·s

Le 10 décembre 2020, Journée internationale des droits humains, le collectif « Droits humains pour tout·e·s » et des dizaines d'organisations ont interpellé le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, pour lui demander de consacrer la formulation “droits humains”, plutôt que “droits de l’homme”.

Monsieur le secrétaire général des Nations unies,
Proclamez la Déclaration universelle des droits humains !

Le 10 décembre 1948, à Paris, les Nations unies ont adopté le texte le plus important qui soit. Il établit des droits pour l’ensemble de la population humaine. En anglais, il s’intitule « Universal Declaration of Human Rights ». Avec le temps, il a été traduit dans quasiment toutes les langues du monde avec les termes adéquats, les équivalents de « droits humains », en rupture avec la tradition qui reconnaissait des droits aux seuls hommes (« man’s rights », « derechos del hombre », etc.). La version française, au contraire, a maintenu une formulation qui avait exclu les femmes desdits droits jusqu’en 1944 en France. En 2020, ce texte s’intitule encore « Déclaration universelle des droits de l’homme ». 

Cette différence n’a rien d’anodin. La formule française fait passer pour une continuité ce qui a constitué un changement fondamental pour l’humanité : la reconnaissance de l’égalité des sexes, obtenue de haute lutte, non seulement dans la plupart des pays mais dans la conférence même, grâce à la mobilisation de plusieurs femmes de diverses délégations.

Monsieur le secrétaire général, vous savez que les luttes contre les violences commises à l’égard des femmes et des enfants constituent de nos jours l’un des défis les plus importants pour l’humanité. Ces droits ne peuvent être défendus s’ils ne sont pas clairement énoncés, ou pire, s’ils sont relégués au second plan par le nom désignant les personnes qui exercent très majoritairement ces violences.

De plus, la formulation « droits humains » permet d’inclure les droits des personnes trans, intersexes, non binaires et toutes les personnes qui ne se définissent pas comme « homme », et de redonner à la Déclaration son caractère véritablement universel.

Vous connaissez l’importance du langage pour rendre visibles les enjeux sociaux et politiques. Le français est l’une des langues officielles des Nations unies. Pouvez-vous accepter que la version française de la Déclaration, et toutes ses déclinaisons (« Conseil des droits de l’homme », etc), en faisant du mâle la référence de l’humanité, entretienne une vision du monde patriarcale, qui constitue une entrave aux luttes pour l’égalité ?

En ce 10 décembre 2020, Journée internationale des droits humains, le collectif « Droits humains pour tout·e·s » et plus de 70 organisations signataires vous demandent de consacrer la formulation « droits humains » aux Nations unies d’ici la fin de votre mandat, en 2021.

En juin 2021, Paris accueillera le Forum Génération Égalité, rendez-vous international crucial pour les droits des femmes. A cette occasion, venez proclamer la nouvelle « Déclaration universelle des droits humains », sur les lieux où elle a été signée en 1948, au Trocadéro.

Nous comptons sur vous et vous donnons rendez-vous à Paris, en 2021 !

Ont déjà signé :

Lauren Bastide, journaliste ; Julien Bayou, secrétaire national d'Europe Écologie Les Vert·es ; Cathy Bernheim, écrivaine ; Hélène Bidard, adjointe à la maire de Paris et responsable nationale féminisme et droits des femmes du PCF ; Judith Butler, philosophe ; Michelline Calmy-Rey, présidente de la Confédération Suisse (2007 et 2011), conseillère fédérale (2003-2011) ; Typhaine D., artiste féministe ; Noémie de Lattre, artiste ; Nicolas Dhers, responsable du programme Transition alimentaire chez Carrefour ; Aurore Evain, metteuse en scène, comédienne, chercheuse ; Eric Fassin, sociologue, professeur et co-directeur du département d’études de genre à l’université Paris 8 ; Giulia Foïs, journaliste ; Camille Froidevaux-Metterie, philosophe féministe ; Françoise Gaspard, historienne, ancienne députée-maire ; Xavière Gauthier, écrivaine, universitaire ; Claudine Hermann, présidente de l'European Platform of Women Scientists ; Axelle Jah Njiké, autrice afropéenne, podcasteuse & militante féministe païenne ; Agnès Jaoui, non essentielle ; Ndèye Fatou Kane, chercheuse en études sur le genre-Ehess Paris ; Catherine Le Magueresse, juriste, ancienne présidente de l'Association européenne contre les Violences faites aux Femmes au Travail ; Marc Lipinski, ancien vice-président Enseignement supérieur, Recherche et Innovation du Conseil Régional d'Île-de-France ; Aude Lorriaux, journaliste ; Céline Minard, écrivaine ; Laure Murat, professeure au département de Langues européennes et études transculturelles, UCLA ; Hélène Périvier, économiste ; Antoine Petit, président-directeur général du CNRS ; Murielle Salmona, psychiatre et présidente de l’association mémoire traumatique et victimologie ; Réjane Sénac, directrice de recherche CNRS à Sciences-Po-CEVIPOF ; Claude Servan-Schreiber, journaliste et écrivaine ; Eliane Viennot, historienne, linguiste, professeuse émérite de littérature ; Martin Winckler, médecin et écrivain.

Membres du Collectif Droits humains pour tou·te·s
Marguerite Bannwarth, Sarah Ben Smida, Géraldine Franck, Noemi Grütter, Louis Guinamard, Noé le Blanc, Nicolas Rainaud, Jessica Tropea

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Décisionnaires

  • ANTÓNIO GUTERRESSecrétaire général des Nations Unies