Université féministe d’été

Dates et modes d’enseignement
Du 19 au 23 mai 2025
En présentiel-hybride
(présence requise sur le campus)

Clientèle cible
Communauté étudiante de tous cycles
Toutes personnes intéressées à cette thématique

Formules
Créditée ou non créditée

Langue
Français
Université Féministe d’été – Édition 2025
Face à la montée des droites : mobilisations et agentivités féministes
Cette vingt-deuxième édition de l’UFÉ qui se tiendra du 19 au 23 mai 2025 s’intéresse à la montée des droites et à ses conséquences sur les pratiques politiques et sociales, sur l’expérience qu’en font les groupes sociaux et les personnes prises pour cible ainsi que sur les stratégies et moyens d’action mobilisés pour y résister. Comment les personnes minorisées sont-elles touchées dans leur corps, leurs conditions de vie, leurs droits et leur capacité à prendre la parole dans l’espace public ?
Comment y résistent-elles au quotidien et comment se mobilisent-elles collectivement pour y faire face et retrouver du pouvoir sur leur vie, sur celles de leurs proches et au sein de leur communauté ? Dans ce contexte hostile, comment les mobilisations et agentivités féministes peuvent-elles générer des contre-discours porteurs d’émancipation ? Autant de questions que cette 22e édition de l’UFÉ propose d’aborder collectivement pour contrer cette redoutable montée des droites.
Cette université d’été est organisée par la Faculté des sciences sociales et la Chaire Claire-Bonenfant – Femmes, Savoirs et Sociétés, en partenariat avec la Faculté des sciences de l’administration.
Dimanche 18 mai 2025
Activité asynchrone | ENCADREMENT PÉDAGOGIQUE I Marie-Hélène Deshaies, professeure adjointe à l’École de travail social et de criminologie, Université Laval. |
Lundi 19 mai 2025
Activité asynchrone | ENCADREMENT PÉDAGOGIQUE II Marie-Hélène Deshaies, professeure adjointe à l’École de travail social et de criminologie, Université Laval. |
Activité en présentiel de 12h00 à 16h30 | Accueil des participant·e·s CONFÉRENCE D’OUVERTURE Mot de bienvenue : Rose Moisan-Paquet et Bénédicte Taillefait, doctorantes en sociologie et auxiliaires assistantes d’enseignement au Département de sociologie, Université Laval et Marie-Hélène Deshaies, professeure adjointe à l’École de travail social et de criminologie, Université Laval. Présidence de séance : Capucine Coustère, chercheuse postdoctorale à l’Institut de recherche sur les migrations et la société (Concordia). Personne conférencière : Ndeye Dieynaba Ndiaye, professeure régulière au Département des Sciences juridiques de UQAM. Les effets de la montée des droites sur les personnes migrantes |
Mardi 20 mai 2025
Activité asynchrone | CIBLÉ·E·S PAR LES HAINES : EXPÉRIENCES ET AGENTIVITÉS Personnes conférencières : Sophie Desjardins, sexologue et intervenante pour ATQ Trans en 2025 : portrait d’une oppression et pistes de solutions Alicia Boatswain-Kyte, professeure adjointe à l’École de travail social de l’Université McGill. Détresse psychologique et violences normalisées : Expériences des jeunes Noir.es Magalie Lefebvre-Jean, enseignante-chercheuse en sociologie au Cégep de Rivière-du-Loup et à l’université de Moncton. Des stratégies individuelles à la résistance collective |
Activité en présentiel 12h30 à 13h15 | ATELIER ÉCRITURE INCLUSIVE FEMUL Les Féministes en Mouvement de l’Université Laval (FEMUL), association étudiante féministe et intersectionnelle |
Activité en présentiel 13h30 à 16h30 | MÉMOIRES ET NUMÉRIQUE : LIEUX D’INVISIBILISATION ET DE RÉSISTANCES Présidence de séance : Julie Francoeur, étudiante au doctorat en Histoire à l’Université Laval Personnes conférencières : Emmy Lapointe, doctorante en études littéraires, Université Laval. #prettywhenyoucry : capitalisme affectif et dérives d’une résistance féminine Valérie Simon, chercheuse indépendante Regard techno-historique sur les pratiques activistes lesbiennes contre la droite des années 1980 et 1990 Lise Chovino, Co-coordonnatrice à la Stratégie et au Développement à Co-Savoir Violences fondées sur le genre facilitées par les technologies : résistances en écho dans des structures hostiles |
Mercredi 21 mai 2025
Activité asynchrone | TISSER DES ALLIANCES POUR NOURRIR LES SOLIDARITÉS Personnes conférencières : Beck pour l’organisme La Débrouille, une maison d’aide et d’hébergement pour les femmes et les personnes trans victimes de violence entre partenaires intimes. Ouvrir ses portes à toustes : l’exemple de La Débrouille Jeanne-Marie Rugira, professeure-chercheure au Département des Psychosociologie et Travail Social à l’Université du Québec à Rimouski. Tisser des alliances féministes et des solidarités décoloniales Lise Gervais, ancienne coordonnatrice générale et responsable du développement et de la liaison de Relais-Femmes. Une alliance université-communauté porteuse et fructueuse |
Activité partenaire en présentiel de 12h à 13h15 (optionnel) | Kiosque d’information de l’Adsgul – Asso Queer Ulaval |
Activité en présentiel 13h30 à 16h30 | VISAGES ET STRATÉGIES MULTIPLES DES ANTIFÉMINISMES CONTEMPORAINS Présidence de séance : Laeticia Dellinger, doctorante en sociologie, Université Laval Personnes conférencières : Hiba Zerrougui, candidate au doctorat en science politique à l’Université McGill. Une tentative de normalisation de la haine : antiféminisme, transphobie, xénophobie dans les mouvances dites « anti-genre » David Myles, professeur adjoint en études culturelles au Centre Urbanisation Culture Société de l’Institut national de la recherche scientifique (Centre UCS, INRS). L’heure du conte drag au Québec : Analyse d’une controverse médiatique Christopher Dietzel, chercheur postdoctoral à l’Université Concordia. La violence sexuelle facilitée par la technologie chez les jeunes au Canada : Tendances émergentes et suggestions d’interventions |
Panel publique 19h à 21h | PAROLE ET VISIBILITÉ PUBLIQUES EN CONTEXTE HOSTILE Panel ouvert au publique Présidence : Emmy Lapointe, doctorante en études littéraires, Université Laval Personnes conférencières : Amélia Fiset, doctorante en études littéraires à l’Université Laval. Aude Seppey, artiste multidisciplinaire diplômée du Conservatoire d’art dramatique de Québec. |
Jeudi 22 mai 2025
Activité asynchrone | MOBILISATION ET RÉPRESSION : DÉFENSE DES PERSONNES, DES DROITS ET DES TERRITOIRES Personnes conférencières : Laurie Paquin, chargée de cours à l’École d’études autochtones et à l’École de travail social l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT). Le féminisme autochtone face à l’extractivisme Diana Alima Cissé, doctorante de l’École d’Étude Politique de l’Université d’Ottawa. L’accaparement de l’eau et performativité genrée dans la zone du Lac de Guiers au Sénégal, une violence lente Mélina Chasles pour la Ligue des droits et libertés – Section Québec Judiciarisation, abus de pouvoir et répression : le droit de manifester mis à mal à Québec |
Activité partenaire en présentiel 12h à 13h15 (optionnel) | Atelier de résistance du Regroupement des groupes de femmes de la Région de la Capitale-Nationale (RGF-CN) Déconstruire le discours antiféministe Cet atelier consiste à identifier le discours antiféministe afin de le déconstruire. Dans un premier temps, nous allons nous interroger sur ce qu’est ce discours. S’ensuivra un travail de consolidation en équipe afin de trouver des réponses féministes à ces propos. Finalement, chaque personne participante partira avec un aide-mémoire à partir du travail qui y aura été effectué. Places limitées |
Activité en présentiel 13h30 à 16h30 | VIOLENCES POLICIÈRES, VIOLENCES POLITIQUES, VIOLENCES D’ÉTAT Présidence de séance Laurie Paquin, chargée de cours à l’École d’études autochtones et à l’École de travail social l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT). Personnes conférencières : Natalia Varela Pulido, professeure à l’École de psychologie de l’Université Laval. Défis et enjeux du soutien aux enfants et familles face aux contextes hostiles : au-delà de l’institutionnalisation Marie-France Labrecque, professeure émérite au Département d’anthropologie de l’Université Laval. Invisibiliser les femmes jusque dans la mort Véronique Pronovost, doctorante en sociologie et en études féministes à l’UQAM. Antiféminisme d’État : Réflexions critiques sur la perte des droits reproductifs aux États-Unis |
Vendredi 23 mai 2025
Activité asynchrone | ENCADREMENT PÉDAGOGIQUE III Marie-Hélène Deshaies, professeure adjointe à l’École de travail social et de criminologie, Université Laval. |
Activité en présentiel 12h à 13h15 | SÉANCE D’ENCADREMENT PÉDAGOGIQUE L’équipe pédagogique du cours se tiendra à votre disposition pendant une heure pour répondre aux questions sur les contenus de la semaine, les interventions pédagogiques, les lectures, ainsi que sur les travaux à remettre. Seulement pour les personnes inscrites au cours FEM 2000 et FEM 7003. Marie-Hélène Deshaies, professeure adjointe à l’École de travail social et de criminologie, Université Laval. |
Activité en présentiel 13h30 à 16h30 | SOLIDARITÉS, SORORITÉS ET ADELPHITÉS : RENOUVELER LES MOBILISATIONS Présidence de séance : Lydia Émilie Aki-Mbot, doctorante en administration publique, ENAP. Personnes conférencières : Emilia Castro, membre fondatrice de la Coordination du Québec de la Marche mondiale des femmes. Marche mondiale des femmes : lieu de solidarité féministe internationale depuis 25 ans Vanessa Agenor , candidate à la maîtrise en philosophie à l’Université de Sherbrooke Les travailleuses du sexe et la droite : une liaison dangereuse pour les féminismes. Kévin Lavoie, professeur agrégé à l’École de travail social et de criminologie, Université Laval Face au ressac et à la panique morale entourant les droits et les réalités LGBTQ+ : construire une posture d’alliance en recherche |
Activité en présentiel 16h30 à 16h50 | Mot de clôture |
Activité en présentiel à partir de 20h (optionnel) | Soirée ouverte au public : Soirée de clôture de l’UFÉ 2025 Organisée en partenariat avec le collectif Plurielles et la FEMUL Dans le cadre de la 22e édition de l’Université féministe d’été qui a pour thème « Face à la montée de la droite : mobilisations et agentivités féministes », Plurielles et la FÉMUL organisent une soirée festive-politique-queer-féministe-enflammée avec la rappeuse Calamine et les dragkings/dragqueer CisMon Genderfck, Kandi Flip et Envytheclown. Prises pour cibles, les personnes issues de populations minorisées – femmes, personnes racisées, migrantes, classisées, de la diversité sexuelle et de genre, ainsi que des communautés autochtones – subissent lourdement cette montée des droites à travers laquelle se nourrissent et s’entrecroisent discours haineux, misogynes, racistes et transphobes. Le 23 mai prochain, dénonçons cette haine et reprenons du pouvoir à travers de prestations artistiques engagées! 20h | Ouvertures des portes 20h30 | Calamine + prestations de drag 22h30 | DJ set avec Calamine Les billets sont 15,00$ si t’es willing, 20,00$ si t’es très willing et 25,00$ si t’es hyper willing et c’est ici ! Salle accessible aux personnes à mobilité réduite. |
Rose Moisan-Paquet et Bénédicte Taillefait
Bénédicte Taillefait et Rose Moisan-Paquet sont toutes deux doctorantes en sociologie sous la direction d’Élisabeth Mercier. Ensemble, elles assurent la coordination de l’Université féministe d’été.
Rose Moisan-Paquet est détentrice d’un baccalauréat en sexologie et d’une maîtrise en sociologie. Dans le cadre de ses recherches, elle s’intéresse particulièrement aux questions à l’intersection du genre et de la sexualité. Son mémoire de maîtrise proposait une réflexion critique sur les codes vestimentaires des écoles publiques québécoises. Dans le cadre de sa thèse, elle s’intéresse à Dis son nom, un mouvement de dénonciation de violences sexuelles. En inscrivant sa réflexion dans une perspective féministe, son projet de recherche doctoral cherche notamment à penser les enjeux de pouvoir qui sous-tendent les dénonciations de violences sexuelles qui constituent Dis son nom. »
Bénédicte Taillefait travaille sur les enjeux de genre, classe sociale et sexualité au sein de la culture. Titulaire d’une maîtrise en sociologie du genre et d’une maîtrise en Lettres modernes de l’Université Lumière Lyon II, elle explore dans son projet doctoral les négociations de l’agentivité sexuelle par les femmes à travers leurs usages de la lecture érotique. Militante féministe de longue date, elle est aussi engagée dans la lutte contre les violences de genre en tant qu’intervenante dans un CALACS pendant quatre ans et actuellement dans une maison d’hébergement en violence conjugale.
Ndeye Dieynaba Ndiaye
Ndeye Dieynaba Ndiaye est professeure régulière au Département des Sciences juridiques de UQAM. Elle est spécialiste en droit canadien, québécois et international des migrations, en droit international des réfugiés, en droit de l’Union européenne, en droit international du travail et des systèmes universels et régionaux des droits de la personne, du droit africain des réfugiés et des migrations, et ultimement en droit des étrangers de la France, de l’Italie, du Maroc, du Sénégal. Professeure Ndiaye est diplômée de l’Université Laval, au grade de docteure en droit LL. D, d’un DESS en droits fondamentaux à l’Université Laval, d’un master 2 en droit européen et international des droits fondamentaux à l’Université de Nantes et d’une maitrise en droit des affaires de l’Université Cheikh Anta Diop et a créé un observatoire sur les migrations internationales, les réfugiés, les apatrides et l’asile (OMIRAS) affiliée à l’IEIM (UQAM). Cette plateforme qu’elle dirige a pour but de mettre en place une participation innovante d’une équipe pluridisciplinaire dans la recherche de solutions durables sur la mobilité des personnes Sud-Nord. L’OMIRAS permet d’établir un dialogue et des collaborations multidisciplinaires entre jeunes chercheurs du Nord et du Sud afin de développer des recherches sur une gestion équilibrée et durable des migrations internationales. Ses recherches portent sur l’externalisation de la lutte européenne contre les migrations irrégulières vers les pays tiers qu’elle a conceptualisé dans sa thèse de doctorat de droit, sur la coopération bilatérale et multilatérale entre les pays d’origine, de transit et de destination des migrations, sur la sécurisation des frontières dans la gestion des mobilités de la personne (FRONTEX), les conséquences des politiques sécuritaires d’immigration sur les droits de la personne des migrants et les interactions entre la traite de personnes, le trafic de migrants et la lutte contre les migrations irrégulières. Spécialiste de ces questions reconnue tant au Canada qu’à l’étranger, elle a publié de nombreux articles et effectué plusieurs communications, des conférences et colloques sur la mobilité des migrants et des réfugiés (Afrique, Canada et Europe).
Les effets de la montée des droites sur les personnes migrantes
Dans un contexte mondial où le narratif et le discours enferment la personne migrante dans une catégorie sociale particulière : une personne représentant un danger pour les populations des pays d’accueil et ceci à tout point de vue : démographique, économique, culturel voire identitaire, social et juridique, l’on constate une montée des droites dans plusieurs pays du nord global comme ceux du sud global avec comme seul objectif : lutter contre les migrations. Les politiques migratoires s’orientent davantage sur comment restreindre la liberté de circulation des personnes migrantes quel que soit le ou les causes de leur déplacement afin de satisfaire une demande sociale ou politique. Ce qui se traduit par un recadrage des normes en matière d’immigration vers une meilleure sécurisation des frontières et des populations locales au détriment des droits fondamentaux. Cette réalité a des impacts négatifs voire dangereux dans la mesure où, s’installe définitivement une barrière entre les immigrants et les populations locales, empêchant toute forme de dialogue et de communication entre ces deux groupes. Ma présentation vise à analyser cette réalité, ce construit social qui se traduit dans les normes suivant une dimension de genre mais surtout intersectionnelle. Les femmes immigrantes constituant près de 48% de l’ensemble des migrants internationaux, ont des enjeux spécifiques face à la montée de ces droites à travers le monde. Nos propos vont s’orienter sur les femmes demandeuses d’asile.
Alicia Boatswain-Kyte
Alicia Boatswain-Kyte est professeure adjointe à l’École de travail social de l’Université McGill et cumule plus de 15 ans d’expérience en tant que travailleuse sociale clinique. Ses recherches portent sur le racisme anti-Noir dans les secteurs de l’éducation, de la protection de la jeunesse et de la justice. Engagée dans une approche de recherche-action émancipatrice, elle œuvre à renforcer la redevabilité des institutions envers les communautés noires. Au cœur de son travail se trouve une volonté de mieux comprendre les traumatismes raciaux systémiques en valorisant les expériences vécues et l’expertise des acteurs de la communauté noire. À travers ses initiatives, elle milite pour un changement social transformateur afin d’assurer que tous les individus et groupes puissent participer pleinement à la société sur un pied d’égalité. Son travail vise également à identifier des solutions innovantes pour améliorer l’accès aux services pour les populations marginalisées.
Détresse psychologique et violences normalisées : Expériences des jeunes Noir.es
Cette présentation explore la manière dont les jeunes Noir.es sont exposé.es à de multiples formes de violence qui, bien que largement normalisées, ont des répercussions profondes sur leur bien-être psychologique. Criminalisés dès leur plus jeune âge, ces jeunes sont souvent perçus comme des menaces plutôt que comme des individus confrontés à des injustices systémiques. Pourtant, leur surreprésentation dans les systèmes de protection de l’enfance et de justice témoigne d’une marginalisation qui prend racine dès l’école, où des politiques disciplinaires biaisées contribuent à les placer sur des trajectoires inéquitables. Alors que les violences interpersonnelles sont souvent reconnues, les violences institutionnelles, systémiques et symboliques restent largement invisibilisées. Cette omission limite la capacité des interventions sociales et des pratiques cliniques à répondre aux réalités vécues par ces jeunes. Cette présentation invite à repenser l’approche dominante en recentrant le débat sur leur agentivité et leur résilience. Trop souvent perçus sous l’angle du risque ou de la criminalisation, ces jeunes développent pourtant des stratégies d’adaptation et de résistance qui méritent d’être valorisées. Plutôt que de s’attarder uniquement sur les violences subies, cette discussion encouragera une réflexion collective sur la manière dont nous pouvons mieux écouter, soutenir et accompagner les jeunes Noir.es en tenant compte de leurs voix, de leurs forces et de leurs aspirations.
Magalie Lefebvre – Jean
Magalie est une femme biraciale d’un père haïtien et d’une mère québécoise. Les relations interraciales et la construction identitaire des enfants mixtes sont au cœur de son récent ouvrage « Ni comme ma mère ni comme mon père, chronique d’une femme biraciale farouche ». Cet essai sociologique accessible lui a valu le prix de la première lauréate du Prix littéraire Caroline Dawson de Radio-Canada. En 2023, elle a assuré la représentation du Québec à New York parmi la délégation auprès de la 67e Commission de la condition de la femme des Nations unies. Elle se décrit comme une sociologue artistique… Multipotentialiste, elle a combiné divers emplois en coopération internationale et en tant que guide de plein air, avant de devenir entrepreneure savonnière. Plus récemment, elle fut commissaire à l’équité et coordonnatrice d’un collectif de recherche sur les migrations et le racisme à l’Université d’Ottawa. Elle est enseignante-chercheuse en sociologie au Cégep de Rivière-du-Loup, et à l’université de Moncton. Sa recherche actuelle s’intéresse aux obstacles à la diplomation des étudiant.e.s racisé.e.s dans les régions rurales du Québec.
Des stratégies individuelles à la résistance collective
L’éclosion d’une conscience raciale des femmes racisé.e.s est la clé de l’émancipation matérielle et symbolique. En ce climat persistant de la montée des idéologies de la « droite politique », les résistances des femmes Noir.e.s au Québec – incluant tout le continuum de la biracialité Noir.e.s – n’est pas un sujet nouveau. Au contraire, depuis l’esclavage des Noir.e.s au Québec à aujourd’hui, nous réfléchirons dans cette communication, à la multiplicité des stratégies de résistances qu’emploient les femmes pour se définir, se protéger et pour prospérer.
Entre la douleur et la joie d’exister, l’objectif sera de démontrer que la résistance des femmes Noir.e.s n’est pas toujours sensationnelle, mais toujours nécessaires et pour le moins créatif.
Sophie Desjardins
Sophie Desjardins est une femme trans, féministe intersectionnelle, queer et humaniste.
Son parcours professionnel est loin d’être habituel. Aujourd’hui sexologue et intervenante pour ATQ, à la suite à d’un deuxième retour aux études (baccalauréat en sexologie), son travail lui permet de venir en aide aux personnes trans, non-binaires ou en questionnement. Elle a auparavant été informaticienne pendant près de 20 ans, dont 15 en tant qu’enseignante. Son changement de domaine s’inscrit dans un long processus d’introspection et de remise en question dans lequel, entre autres, elle débute sa transition.
Elle est aussi mère de trois enfants, en garde partagée, et travaille dans ses temps libres sur quelques projets dont une page Facebook sur laquelle elle partage sa pensée sur des sujets et enjeux sexologiques. À travers tout cela, elle se garde du temps libre pour ses loisirs et sa vie sociale, croyant fermement qu’il est important de se garder du temps pour soi afin de maintenir son équilibre et son bien-être.
Trans en 2025 : portrait d’une oppression et pistes de solutions
La monté de la pensée conservatrice, de droite et d’extrême droite de la dernière décennie a été accompagnée d’une propagande anti-trans acharnée avec pour résultat une augmentation de la haine, de la violence et un recul des droits. La présentation va tout d’abord dresser un portrait rapide des effets de cette propagande sur la population trans pour ensuite expliquer les moyens mobilisés pour y faire face et des offrir des pistes de solution pour changer cet état des choses.
#prettywhenyoucry : capitalisme affectif et dérives d’une résistance féminine
Cette communication explore la portée mémorielle et politique de la Sad Girl Theory (Audrey Wollen, 2014), ainsi que quelques angles morts qui la constituent. Mouvement féministe, la Sad Girl Theory diffuse dans l’espace public, par le biais de performances, photographies, textes, de publications, des manifestations d’un mal-être dit féminin afin de mettre à mal les injonctions patriarcales du bonheur hégémonique. Il s’agira de montrer comment les plateformes numériques, notamment Instagram, ont permis la constitution d’une mémoire affective collective autour de douleurs dites traditionnellement féminines (dépression, anxiété, endométrioses, etc.). Néanmoins, la migration de la Sad Girl Theory vers les réseaux sociaux populaires s’est accompagnée d’une ambiguïté importante : la tristesse, initialement geste de résistance intime, s’est progressivement esthétisée, performée et capitalisée. S’ajoutent à cette critique les angles morts intersectionnels du mouvement dont la centration sur des expériences féminines blanches et bourgeoises. Malgré ces limites, l’intérêt majeur de la Sad Girl Theory réside dans son inscription dans la pratique autothéorique contemporaine.
Beck – La Débrouille
Beck G.-Laflamme habite en territoire non cédé des Premières Nations Wolastoqiyik Wahsipekuk [wolasto-gwi-yek wa-si-pègoug] et Mi’kmaq [Mig-ma], qui font toutes deux parties de la confédération Wabanaki. Iel est responsable de former et d’accompagner l’équipe de La Débrouille à développer des pratiques d’intervention inclusives pour mieux accompagner les personnes de la diversité sexuelle et de genre ayant vécu de la violence entre partenaires intimes. La Débrouille est une maison d’aide et d’hébergement pour les femmes et les personnes trans victimes de violence entre partenaires intimes. Beck est un.e survivant.e de la violence conjugale. Iel est psychosociologue et militant.e féministe. Iel milite pour éliminer les violences fondées sur le genre en s’appuyant sur les principes de la pédagogie critique. Plusieurs mentor.e.s et rebelles lui ont généreusement transmis leurs savoirs et grandement façonné sa pratique. Iel les remercie.
Ouvrir ses portes à toustes : l’exemple de La Débrouille
La Débrouille est une maison d’aide et d’hébergement pour les femmes et les personnes trans victimes de violence entre partenaires intimes, ainsi que leurs enfants. La Débrouille s’est engagée dans un processus de transformation organisationnel dans le but d’offrir des services adaptés, inclusifs et plus sécuritaires aux personnes LGBTQ+ victimes de violence entre partenaires intimes. Cette communication vise à partager les étapes phares de la mise en œuvre de ce processus. Le Conseil Québécois LGBT dénonce que les personnes des communautés LGBTQ+ et Two-Spirit subissent de manière disproportionnée les violences sexuelles et conjugales, en particulier les femmes trans, racisées, lesbiennes et bisexuelles1. Les personnes trans et non-binaires ainsi que celles dont les parcours s’écartent de la cisnormativité, éprouvent souvent une grande méfiance à l’égard des services d’aide et d’hébergement liés à la violence entre partenaires intimes, hésitent à y recourir, en sont exclus ou y vivent des discriminations. Pourtant, les personnes trans et non-binaires sont la cible d’oppressions fondées sur le genre, au même titre que les femmes cisgenres, qui subissent encore le plus haut taux de victimisation dans les cas de violence entre partenaires intimes selon les données de l’Institut de la statistique du Québec2. Au-delà des enjeux qui sous-tendent ce processus, qu’en est-il des réflexions politiques ? Quels sont les défis rencontrés dans la mise en œuvre du processus, et les moyens déployés pour les surmonter ?
Jeanne-Marie Rugira
Jeanne-Marie Rugira est une Québécoise d’origine rwandaise. Elle vit à Rimouski depuis plus de 30 ans. Elle est professeure-chercheure au Département des Psychosociologie et Travail Social à l’Université du Québec à Rimouski. Docteure en sciences de l’éducation, elle s’intéresse particulièrement aux enjeux éthiques en contexte de violence et de souffrance ainsi que dans l’accompagnement des processus de résilience individuelle et collective. Sa pratique de formation, de recherche et de consultation dans les organisations se trouve à la croisée du courant des histoires de vie, de l’éducation somatique, des approches féministes intersectionnelles, dialogiques et interculturelles. Elle est aussi poétesse et féministe décoloniale engagée et consultante.
Tisser des alliances féministes et des solidarités décoloniales
Dans un contexte mondial marqué par la montée des droites conservatrices et des inégalités sociales criantes, les alliances féministes transnationales se révèlent indispensables pour renforcer les solidarités et lutter contre les oppressions systémiques. Cette intervention propose d’explorer comment les féministes, dans toute leur diversité, peuvent co-construire des réseaux de sororité, de collaboration et de soutien mutuel, en transcendant les différences culturelles, sociales et les contraintes géopolitiques.
Nous réfléchirons ensemble aux conditions nécessaires pour bâtir des alliances décoloniales et transformative. Nous aborderons également les défis liés aux tensions idéologiques, aux asymétries de pouvoir entre partenaires du Nord et du Sud et aux biais inconscients qui peuvent émerger dans ces espaces de rencontre. L’objectif est de mettre en lumière des pratiques concrètes susceptibles de nourrir des solidarités authentiques favorisant le dialogue et l’introspection collective, susceptibles de générer des contre-discours émancipateurs capables de répondre aux enjeux complexes actuels.
Lise Gervais
Lise Gervais est retraitée de Relais-Femmes où elle a travaillé pendant 22 ans comme coordonnatrice générale et responsable du développement et de la liaison. Dans le cadre de ses fonctions, elle a été associée à diverses instances de recherches partenariales telles que le Comité des services aux collectivités de l’UQAM, le Protocole UQAM-Relais-femmes, le Conseil de l’Institut de recherches en études féministes (IREF) de l’UQAM. Elle a aussi assumé la direction communautaire de plusieurs partenariats de recherche. Travailleuse sociale de formation, elle a milité et travaillé en milieu communautaire et féministe depuis la fin des années 1970, notamment dans les secteurs jeunesse, de l’éducation populaire et des groupes de femmes. Tour à tour, elle a travaillé à titre d’intervenante, formatrice, évaluatrice, chercheure, accompagnatrice, animatrice et coordonnatrice d’organismes.
Une alliance université-communauté porteuse et fructueuse
La communication retrace le parcours qui a mené à la mise sur pied du Régime de retraite des groupes communautaires et de femmes (RRFS-GCF), projet rendu possible grâce à une alliance université-groupes communautaires et de femmes. Seront abordés les conditions de réussite et les écueils rencontrés, les mécanismes de transfert et de mobilisation des connaissances. Le rôle des différents acteurs et leur transformation incluant les rapports de pouvoir et le partage de celui-ci seront aussi traités.
Ce projet d’alliance a permis une réponse concrète à la pauvreté des femmes par la mise sur pied d’un régime de retraite pour les personnes salariées des groupes communautaires et de femmes, les femmes constituent plus de 80% de la main d’œuvre des groupes. Créer une alternative à la pauvreté qui attendait, au moment de la retraite, des milliers de personnes qui ont travaillé à l’amélioration des conditions de vie des autres a constitué l’ADN de notre alliance.
Hiba Zerrougui
Hiba Zerrougui est candidate au doctorat en science politique à l’Université McGill. Ses recherches doctorales se penchent sur la normalisation de la contestation et de la violence dans la quotidienneté des régimes autoritaires avec une approche féministe. À titre de chercheuse pour le Centre de prévention de la radicalisation menant à la violence, elle s’intéresse également aux mouvances anti-genre, ainsi qu’aux effets de la diffusion de leurs discours haineux sur les sociétés démocratiques. Ses recherches ont été financées notamment par la Chaire Canada 150 en gouvernance et sécurité mondiale, le Réseau de recherche Femmes, Paix et sécurité (RN-WPS), une subvention du Project on Middle East Political Science (POMEPS), ainsi que par la bourse doctorale Joseph-Armand Bombardier.
Une tentative de normalisation de la haine : antiféminisme, transphobie, xénophobie dans les mouvances dites « anti-genre »
Les mouvances dites « anti-genre » sont une forme d’antiféminisme qui s’est construite en opposition avec la notion de genre, et qui est à l’origine idéologique et organisationnelle de la diffusion de plusieurs formes de discours, d’actions et de politiques haineuses dans les sociétés du Nord et du Sud global. Cette présentation mettra l’emphase sur les récents changements dans les mouvances anti-genre afin de situer l’impact grandissant de leur conception transphobes et xénophobes du monde à travers des exemples concrets.
Christopher Dietzel
Dr. Christopher Dietzel (il) est un chercheur postdoctoral qui examine les intersections entre le genre, la sexualité, la santé, la sécurité et la technologie. Il travaille à l’Université Concordia et aussi avec des équipes à l’Université McGill, à l’Université Dalhousie et à l’Université York, et il est co-chercheur d’une subvention du Conseil de recherches en sciences humaines qui étudie la violence sexuelle facilitée par la technologie chez les jeunes au Canada. Dr. Dietzel mène des recherches de pointe sur les expériences des personnes LGBTQ+ avec les applications de rencontres et a contribué à des travaux universitaires plus larges sur la création d’espaces numériques plus sûrs pour diverses communautés, ainsi que sur les impacts de la pandémie de COVID-19 sur les communautés marginalisées. Outre le Canada, il a travaillé aux États-Unis, en France, à Singapour et en Australie.
La violence sexuelle facilitée par la technologie chez les jeunes au Canada : Tendances émergentes et suggestions d’interventions
La violence sexuelle facilitée par la technologie (VSFT) est un problème important pour les jeunes et est en augmentation au Canada. Les jeunes issus de groupes marginalisés courent un plus grand risque d’être victimes de ce type de violence et il est urgent que les écoles apportent leur soutien. Dans cette présentation, les résultats d’une étude nationale sur la VSFT sont présentés pour mettre en évidence les taux de violence et les types de violence que les jeunes subissent lorsqu’ils utilisent la technologie. Cette présentation examine de manière critique le rôle que les entreprises technologiques, les gouvernements et les écoles jouent dans la vie des jeunes, et propose des suggestions d’interventions dans divers secteurs de la société.
L’heure du conte drag au Québec : Analyse d’une controverse médiatique
Cette présentation examine la controverse québécoise sur l’heure du conte drag au printemps 2023, notamment autour de la drag queen Barbada. À travers une analyse de presse, nous discutons les 9 principaux cadres à travers lesquels cette controverse a été interprétée. Ces cadres s’organisent autour de 3 thèmes: la sécurité des enfants, les droits LGBTQ+ et les valeurs de démocratie délibérative. D’emblée, les détracteurs de l’heure du conte drag ont eu tendance à cadrer celle-ci comme stratégie d’endoctrinement woke pouvant notamment porter atteinte à l’autonomie parentale. De leur côté, les défenseurs de l’heure du conte drag ont cadré les manifestations anti-drag comme stratégie visant à opprimer les communautés LGBTQ+ en instrumentalisant le thème de la sécurité des enfants. Voulant se placer au-dessus de la mêlée, un troisième groupe d’acteurs a mis en relief le caractère conflictuel des débats publics sur l’heure du conte drag, les cadrant comme un symptôme de la polarisation idéologique au Québec, parfois dépeinte comme guerre culturelle. Pour conclure, nous soulignons comment les cadres employés pour faire sens de la controverse sur l’heure du conte drag ne sont ni nouveaux ni propres au Québec, ces derniers s’inscrivant dans une recrudescence des discours et des mouvements anti-LGBTQ+ dans les sociétés occidentales.
David Myles
David Myles est professeur adjoint en études culturelles au Centre Urbanisation Culture Société de l’Institut national de la recherche scientifique (Centre UCS, INRS). Ses travaux examinent les implications socioculturelles des plateformes numériques. Ils s’intéressent notamment au rôle de ces plateformes dans la reconfiguration des cultures participatives et populaires, avec un intérêt marqué pour les cultures LGBTQ+. Il est membre du Laboratoire de recherche sur la communication numérique (LabCMO) et de la Chaire de recherche sur la diversité sexuelle et la pluralité des genres (DSPG). À l’INRS, il dirige le Laboratoire de recherche sur les cultures LGBTQ+ (Qultures). Ses projets de recherche actuels portent entre autres sur les implications sociales de l’intelligence artificielle pour les communautés LGBTQ+, sur la recrudescence des discours anti-LGBTQ+ au Québec ainsi que sur les mutations des cultures de drag montréalaises en contexte numérique.
Natalia Varela Pulido
Madame Varela Pulido se concentre sur le développement de solutions fondées sur des données probantes pour guider les politiques et les pratiques en faveur du bien-être des enfants, des femmes et des familles. Son approche interdisciplinaire et multisectorielle est au cœur de ses travaux, car elle croit fermement que comprendre et intervenir dans la réalité sociale des jeunes et des familles nécessite une perspective diversifiée.
Elle se focalise actuellement sur le développement de l’enfant dans des contextes à risque tels que la pauvreté, la migration, les conflits armés et les inégalités sociales. Son travail explore également les dynamiques familiales, l’attachement, l’intersectionnalité et les interventions, visant à éclairer et améliorer les pratiques pour favoriser le bien-être des jeunes, des femmes et des familles.
Son expérience professionnelle variée, comprenant des collaborations avec des organisations internationales telles que la BID, l’UNICEF et l’OIM, ainsi que la coordination de projets de recherche pour la fondation Lumos UK en Amérique latine et aux Caraïbes, enrichit ses pratiques académiques et pédagogiques.
https://www.fss.ulaval.ca/notre-faculte/repertoire-du-personnel/natalia-varela-pulido
Julie Ravary-Pilon
Julie Ravary-Pilon est professeure adjointe au Département de littérature, théâtre et cinéma de l’Université Laval. Ses recherches actuelles portent sur les rapports entre cinéma et culture numérique, ainsi que sur les études culturelles et critiques en cinéma et en télévision. Elle est directrice du projet Essai vidéographique : nouvel outil en pédagogie et en recherche et codirectrice de la revue scientifique Nouvelles Vues : revue sur les pratiques, les théories et l’histoire du cinéma au Québec. Elle a publié des textes et ouvrages sur les enjeux des genres et des sexualités dans le cinéma actuel et a élaboré le concept de la « vidéo-assemblée » pour réfléchir aux plus récentes manifestations audiovisuelles de solidarités en ligne.
Défis et enjeux du soutien aux enfants et familles face aux contextes hostiles : au-delà de l’institutionnalisation
Des millions d’enfants à travers le monde grandissent en institution, séparés de leurs familles sous prétexte de protection et de prise en charge. Pourtant, chaque enfant a le droit de grandir dans un environnement familial. Malgré cela, l’institutionnalisation demeure une réalité persistante, alimentée par des facteurs multiples : pauvreté, conflits armés, catastrophes naturelles, discrimination, inégalités de genre, handicap, violence, migration et exclusion sociale. Ce phénomène reste largement invisible, bien qu’il entraîne des conséquences graves sur le développement et l’avenir des enfants. En Amérique latine et dans les Caraïbes, l’institutionnalisation des enfants remonte à l’époque coloniale. Les populations de la région ont longtemps subi un contrôle patriarcal et colonialiste, laissant un héritage de violence, de discrimination et d’inégalités. Si la maltraitance et les abus envers les enfants sont souvent cités comme les principaux facteurs menant à l’institutionnalisation, d’autres éléments entrent en jeu, rendant la situation plus complexe. Face à la pauvreté et au manque d’accès aux services de base, de nombreuses familles se tournent vers des institutions de protection ou des internats dans l’espoir d’offrir à leurs enfants une éducation, un logement, une alimentation et une sécurité minimale. Par ailleurs, la violence et l’extrême précarité poussent également des familles et des enfants à migrer pour chercher de meilleures opportunités ou simplement assurer leur survie. Comprendre les causes de l’institutionnalisation dans cette région nécessite d’analyser les interactions complexes entre les dimensions social, économique et environnementale.
Laurie Paquin
Laurie Paquin est une ex-intervenante communautaire au sein des groupes de femmes à Rouyn-Noranda et en éducation populaire autonome. Elle est aujourd’hui chargée de cours à l’École d’études autochtones et à l’École de travail social l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT). Elle est agente de recherche au Laboratoire Mikwatisiw sur les enjeux relatifs aux femmes autochtones et étudiante au doctorat Justice environnementale et femmes autochtones à l’UQAT. Ses travaux de recherche, ses expériences professionnelles et militantes portent sur les inégalités de genre et environnementales ainsi sur que les violences faites aux femmes dans les régions minières. Son sujet de recherche au doctorat traite des perspectives des Aᴧiciᴧapek8ek (femmes Aᴧiciᴧapek) face à l’extractivisme minier en Abitibi-Témiscamingue.
Le féminisme autochtone face à l’extractivisme
Avant la colonisation, les femmes autochtones occupaient une place importante comme gardiennes du territoire et transmettaient les savoirs nécessaires à sa préservation. L’importance de leurs rôles fut effacée par le récit colonial. Plusieurs femmes autochtones maintiennent toujours un lien privilégié avec le territoire. Elles se mobilisent et se réapproprient leurs rôles sociaux, culturels et politiques. Or, la résistance des féministes autochtones est généralement peu valorisée et elles se trouvent doublement marginalisées. Au sein des mouvements féministes blancs, leurs perspectives sont incomprises et qualifiées à tort d’essentialistes. Leurs épistémologies et symboles sont appropriés par certains courants écoféministes et dénaturés de leurs fondements historiques et spirituels. Elles sont accusées de diviser les mouvements autochtones et se retrouvent souvent dans l’ombre des revendications territoriales majoritairement portées par les hommes. Alors les projets miniers se multiplient au Québec, l’ENFFADA a soulevé le lien profond entre les industries extractivistes et la violence envers le territoire, l’eau et les femmes autochtones. Face à la montée de l’extractivisme à travers le globe, il est nécessaire de mettre en lumière les formes de résistance exercées par les femmes autochtones face aux entreprises minières qui affectent l’exercices de leurs rôles traditionnels et sociaux au sein de leurs familles et de leurs communautés.
Diana Alima Cissé
Diana Cissé est doctorante de l’École d’Étude Politique de l’Université d’Ottawa. Ses thèmes de recherches portent sur les conséquences de l’accaparement des terres au Sénégal, et l’analyse des dynamiques de pouvoir liées au contrôle de la gestion foncière au Sénégal. Elle a réalisé entre 2022 et 2024, un terrain de recherche dans des localités situées aux abords du Lac de Guiers au Sénégal.
L’accaparement de l’eau et performativité genrée dans la zone du Lac de Guiers au Sénégal, une violence lente
Le Lac de Guiers au Sénégal est un lieu de la performativité féminine au sein des villages situés en bordure du lac. En plus de permettre aux femmes de réaliser les tâches attenantes au maintien du foyer rural, les femmes cultivent de petites parcelles de terres, des jardins horticoles aux abords du lac. Ces activités sont cependant menacées par la pollution engendrée par les entreprises agro-industrielles installées dans la localité qui déversent dans le lac leurs déchets industriels. Ce phénomène doit être compris comme une modalité de l’accaparement de l’eau (Dell’Angelo et al., 2018). Ainsi, nous souhaitons en mobilisant l’écologie politique féministe (Rocheleau et al., 1996, Elmhirst, 2011) et le concept de la slow violence développé par Rob Nixon (2011), comprendre comment l’accaparement de l’eau impacte la reproduction sociale et l’accès des femmes à la terre dans une localité située aux abords du Lac de Guiers au Sénégal.
Mélina Chasles – Ligue des droits et libertés – Section de Québec
Mélina Chasles est étudiante à la maitrise en sociologie et détentrice d’un baccalauréat en travail social à l’Université Laval. Elle a pu développer son engagement pour la justice sociale lors de son implication à la Ligue des droits et libertés (section Québec) depuis quelques années, où elle occupe maintenant la présidence au conseil d’administration.
Présentation de l’organisme
La Ligue des droits et libertés – Section de Québec est un organisme qui vise à faire connaître, à défendre et à promouvoir l’universalité, l’indivisibilité et l’interdépendance des droits reconnus dans les chartes québécoise et canadienne des droits et libertés de la personne. Elle travaille principalement sur des enjeux régionaux et se spécialise dans l’éducation aux droits. Ses dossiers actuels concernent principalement le droit de manifester, le droit à l’espace public, le profilage, les discriminations, ainsi que le droit à l’éducation. La Ligue des droits et libertés – Section de Québec rassemble des militant·e·s aux profils variés qui ont à cœur la défense des droits de la personne à Québec.
Judiciarisation, abus de pouvoir et répression : le droit de manifester mis à mal à Québec
Plusieurs acteurs de la société civile dénoncent depuis quelques années d’importants reculs au niveau du droit de manifester qui surviennent un peu partout au Québec, mais de façon particulièrement prononcée dans la capitale. Proposant un ancrage terrain, cette présentation prendra appui sur les exemples de deux actions militantes lors desquelles le droit de manifester a été mis à mal dans la dernière année, soit le campement symbolique organisé par le FRAPRU les 14 et 15 septembre 2024 et la contre-manifestation pour le droit à l’avortement tenue par le Regroupement des groupes de femmes de la Capitale-Nationale (RGF) le 6 octobre 2024. Ces deux cas permettront d’illustrer concrètement quelques facteurs en cause dans les entraves posées au droit de manifester, soit certaines dispositions législatives et réglementaires, le caractère arbitraire de leur interprétation et application par le corps policier, ainsi que la posture défavorable à la contestation sociale qu’entretient la Ville de Québec.
Marie-France Labrecque
Marie France Labrecque est professeure émérite de l’Université Laval. Elle a enseigné l’anthropologie sociale pendant plus de trente ans sur des questions relatives à l’histoire de l’anthropologie, à l’anthropologie du développement, au féminisme et à l’ethnologie du Mexique et de l’Amérique du Sud. Sa perspective est celle de l’économie politique féministe. Ses recherches se sont déroulées au Mexique principalement, mais aussi en Colombie, au Pérou, et au Mali. Elle est retraitée depuis 2010, mais reste professeure associée au département d’anthropologie de l’Université Laval et active dans sa discipline. Son livre le plus connu est sans doute : Féminicides et impunité : le cas de Ciudad Juárez, publié chez Écosociété en 2012. Elle a été récipiendaire en 2015 du prix Weaver-Tremblay de la CASCA (Société canadienne d’anthropologie) et finaliste de la Fédération des sciences sociales pour un de ses livres publiés au PUL en 2016 : La migration saisonnière des Mayas du Yucatán au Canada.
Invisibiliser les femmes jusque dans la mort
Dans son introduction à son ouvrage sur les féminicides dans le monde, Christelle Taraud propose la notion de continuum féminicidaire. Dans ses termes, il s’agit « …d’un agrégat de violences polymorphes, connectées les unes aux autres par des liens subtils et complexes, subies par les femmes de leur naissance à leur mort » (Taraud 2022 : 15). La mort est donc l’aboutissement ultime de ce continuum et même si cette autrice et ses collaboratrices l’ont bien documenté à travers le monde, il reste encore beaucoup de travail à faire pour en épuiser toutes les dimensions. À mon avis, ce continuum féminicidaire ne s’arrête pas avec la mort violente des femmes. Dans certains contextes, il inclut la disparition forcée des femmes et des filles. Dans d’autres contextes où l’impunité est la norme, ce continuum perdure jusqu’après leur mort violente en les privant, elles et leurs proches, de toute justice. Pour certaines, il s’agit ni plus ni moins d’une invisibilisation post-mortem. Plusieurs facteurs doivent être considérés dans cette invisibilisation, dont ceux liés à la nature intrinsèquement violente de l’État, que ce soit en Occident ou ailleurs. Partout, à des degrés divers, l’État patriarcal est en cause que ce soit par ses institutions, ses agents ou son idéologie. Après avoir précisé les concepts de disparitions forcées, d’invisibilisation post-mortem et d’État patriarcal dans différents contextes, dont le Mexique et le Canada, j’examinerai certains mécanismes d’invisibilisation favorisés par l’État, de même que leurs conséquences sociales. J’évoquerai aussi les actions de résistance de même que les possibilités de ruptures d’avec la violence de l’État. J’espère montrer qu’il est possible de redonner une visibilité aux femmes disparues et assassinées et d’ainsi contribuer à saboter le continuum féminicidaire.
Véronique Pronovost
Véronique Pronovost est doctorante en sociologie et en études féministes à l’UQAM. Elle s’intéresse à l’antiféminisme conservateur aux États-Unis et au Canada. Plus spécifiquement, ses recherches actuelles portent sur le mouvement contre l’avortement aux États-Unis et au Québec. Elle est membre de divers groupes de recherche dont le Chantier sur l’antiféminisme du Réseau québécois en études féministes, le Collectif de recherche Action Politique et Démocratie ainsi que la Chaire Raoul-Dandurand. Elle est autrice du rapport « Garantir le droit à l’avortement en renforçant l’accès aux services » présenté au Secrétariat à la condition féminine du Québec. Finalement, Véronique est membre du comité de veille stratégique sur l’avortement piloté par la Fédération du Québec pour le planning des naissances et est impliquée auprès de plusieurs groupes féministes du Québec.
Antiféminisme d’État : Réflexions critiques sur la perte des droits reproductifs aux États-Unis
En sciences sociales, les mouvements sociaux antiféministes font l’objet de nombreux travaux (Blais, 2018; Blais et Dupuis-Déri, 2016; Lamoureux et Dupuis-Déri, 2016; Marshall, 2013; Bard, 1999). Ces mouvements réactionnaires entretiennent généralement des relations (plus ou moins) conflictuelles avec l’État. Cependant, qu’en est-il lorsque c’est l’État qui met de l’avant un discours ou des politiques publiques antiféministes? Cette présentation, qui prend pour point d’appui la prolifération des lois contre l’avortement aux États-Unis au cours de la dernière décennie, s’intéresse aux liens entre l’État et les mouvements sociaux réactionnaires ainsi qu’aux mécanismes du système politique états-unien favorisant l’ascension de ces idéologies.
Emilia Castro
Emilia Castro est arrivée du Chili en décembre 1974 en qualité de réfugiée politique, à la suite du coup d’État d’Augusto Pinochet en 1973. Travailleuse en garderie devenues les Centres de la Petite enfance, elle a contribué à la création du réseau des services de garde sans but lucratif et participé à la fondation du tout premier syndicat des garderies sans but lucratif. Elle a été vice-présidente du Conseil central de Québec Chaudière Appalaches (CSN) entre autres comme responsable de la Condition féminine pendant 26 ans. Elle a aussi été vice-présidente de la Fédération des femmes du Québec et membre fondatrice de la Coordination du Québec de la Marche mondiale des femmes. D’octobre 2008 à octobre 2016, elle agit comme représentante des Amériques au Comité international de la MMF. Actuellement, elle poursuit son engagement au Comité de coordination de la Marche mondiale du Québec et du comité de solidarité internationale en assurant les liens au niveau des Amériques. Elle siège au Conseil d’administration de Viol Secours, déléguée de son groupe au Regroupement des groupes des femmes de la Capitale nationale (RGF). Enfin, elle est membre de la Chaire Claire-Bonenfant – Femmes, Savoirs et Sociétés.
Marche mondiale des femmes : lieu de solidarité féministe internationale depuis 25 ans.
Féministe engagée depuis plus de quarante ans dont vingt-cinq à la Marche mondiale des femmes, je vous présenterai à partir de mon expérience terrain les origines, l’histoire et les particularités de cette Marche. En 1995, à l’initiative de la Fédération des femmes du Québec s’organise la Marche du Pain et des Roses où plus de 850 femmes de diverses régions convergent vers l’Assemblée Nationale du Québec. Pour des motifs que je présenterai, l’événement a un tel succès notamment symbolique qu’il crée le rêve d’une Marche mondiale des femmes. La même année, lors de la quatrième Conférence mondiale des femmes à Pékin la délégation québécoises propose l’organisation d’une Marche mondiale des femmes pour l’an 2000. Il faudra trois ans et plusieurs alliances pour finalement concrétiser ce projet en 1998. Je vous présenterai les convergences et solidarités qui ont permis le lancement de cette première Marche en l’an 2000 et sa continuité jusqu’à aujourd’hui. Si le refus de la pauvreté et de la violence faite aux femmes demeure au cœur des actions réalisées par les organisations féministes des 65 pays membres, l’analyse des causes s’est approfondie au fil des décennies en raison de la participation des pays du sud, notamment d’Amérique du sud et d’Afrique ou les femmes subissent de plein fouet les méfaits d’un patriarcat, d’un colonialisme et d’un capitalisme exacerbés.
Aude Seppey
Aude Seppey est une artiste multidisciplinaire, diplômée du Conservatoire d’art dramatique de Québec en jeu et de l’École de théâtre du Collège Lionel-Groulx en théâtre musical. Depuis sa graduation, elle s’est impliquée au sein d’une dizaine de projets en tant que comédienne ou assistante à la mise en scène. Également autrice, elle présente en février 2025 sa première œuvre dramatique, « Portes closes », une docu-fiction sur l’implication de femmes en politique, sur la scène du théâtre Premier Acte.
En parallèle, Aude évolue dans le milieu politique : elle multiplie ses implications militantes autant au palier provincial que municipal et travaille pour le Groupe Femmes, Politique et Démocratie comme chargée de projet. Désireuse d’approfondir ses connaissances sur ce milieu, elle entreprend présentement un baccalauréat en Science politique à l’Université Laval. Aude s’implique aussi dans sa communauté universitaire : elle a organisé en février dernier l’activité « Le parcours des combattantes », une soirée théâtre-discussion sur la réalité des femmes en politique québécoise, en collaboration avec le Département de Science politique.
Aude est animatrice d’une chronique féministe à l’émission « Québec, réveille! » sur les ondes de CKIA.fm.
Vanessa Agenor
Titulaire d’un baccalauréat en psychologie, Vanessa poursuit une maîtrise en philosophie à l’Université de Sherbrooke. Son essai porte sur les injustices épistémiques, le récit et les stéréotypes. Elle y explore l’idée d’une éthique permettant aux femmes noires de rendre compte de leurs expériences. À la croisée de la psychologie, de la philosophie et des études féministes, Vanessa s’intéresse plus largement à la place du langage dans notre conception du monde, à la phénoménologie critique et à l’espace numérique comme lieu de résistance et de reconstruction. À travers ses recherches, elle met en lumière des réalités reléguées aux marges des discours dominants, notamment la marginalisation des travailleuses du sexe au sein des féminismes. Elle analyse comment leur stigmatisation s’inscrit dans des structures de pouvoir racistes et classistes et explore des stratégies pour reconfigurer les luttes féministes afin d’y inclure toutes les fxmmes.
Les travailleuses du sexe et la droite : une liaison dangereuse pour les féminismes
Le travail du sexe, perçu par plusieurs comme un reflet de la domination patriarcale, ne fait pas l’unanimité dans les réflexions féministes, Ainsi, en plus d’être stigmatisées par la droite, les travailleuses du sexe (TDS) sont également rejetées par une partie de la gauche. Je défends que la marginalisation des TDS par certains féminismes prend racine dans des idéologies racistes qui persistent au sein de ces mouvements. En effet, une grande partie des TDS sont des femmes racisées. Les exclure en diabolisant leur travail et en niant leur autonomie revient à appuyer les discours sexistes, racistes et classistes omniprésents dans notre société. Historiquement, les politiques répressives contre le travail du sexe ont toujours été des outils de contrôle des corps racisés. Aux États-Unis et au Canada, des lois visaient spécifiquement les TDS asiatiques, noires et autochtones, en les associant à des « fléaux sociaux » et en les criminalisant sous prétexte de lutte contre l’exploitation sexuelle et de protection des valeurs morales de la société. Aujourd’hui encore, ce sont les femmes racisées et migrantes qui sont les premières ciblées par la répression et les violences policières lors d’interventions contre le travail du sexe.
Je défends donc que l’exclusion des TDS de certains féminismes pose un problème stratégique majeur. Plusieurs fxmmes, personnes racisées et autres personnes marginalisées se sont récemment désenchantées de la gauche et ont trouvé refuge dans les discours prometteurs de la droite. Dès lors, le rejet des TDS des luttes féministes crée un terreau fertile pour une coalition avec la droite. Une telle alliance comporte de sérieuses implications. Grosso modo, exclure les TDS des luttes féministes, c’est contribuer à l’échec de celles-ci, en influençant négativement la perception du public des revendications féministes, en renforçant l’oppression envers les femmes racisées et en les poussant « dans la gueule du loup ». J’argue donc que les luttes féministes et antiracistes devraient être indissociables, et renforcer cette alliance passe par l’inclusion des TDS dans les féminismes. Face à la montée de la droite, les féminismes doivent faire preuve d’introspection, mais aussi de stratégie. Écouter les voix inaudibles (fxmmes voilées, fxmmes trans, etc.) et comprendre les expériences des plus marginalisées permet de révéler les injustices au sein même des mouvements féministes. Cette prise de conscience est essentielle pour renouveler les mobilisations féministes et ouvrir la voie à des luttes réellement transformatrices.
Amélia Fiset
Amélia Fiset est doctorante en études littéraires à l’Université Laval. Elle consacre sa thèse à la négociation de la subjectivité des autaires trans du Québec au sein de leurs productions romanesques. Elle s’intéresse plus largement aux représentations trans dans les médias et la culture populaire. Elle a d’ailleurs mené une recherche sur les représentations trans à la télévision québécoise pour l’organisme communautaire Divergenres. De plus, elle utilise son expertise sur la littérature de sa communauté en étant lectrice sensible et traductrice; elle a collaboré à la traduction du roman Les étoiles comme des petits poissons de l’autrice transféminine Casey Plett. Elle est aussi écrivaine. On peut la lire dans le numéro 179 de la revue Moebius et, bientôt, dans plusieurs projets en développement, dont son roman pour jeune adulte Nous, la flamboyance, qui a reçu le soutien de l’organisme Première Ovation en 2023.
Lise Chovino
Lise Chovino explore les impacts variés des technologies connectées, en mettant l’accent sur des problématiques comme la sécurité et la confidentialité en contexte sensible (ex : violence conjugale), les violences fondées sur le genre facilitées par la technologie, l’accessibilité, la vie privée en ligne, les fractures numériques, le capitalisme de surveillance, la technopédagogie, et l’autonomisation technologique des femmes. Lise est Co-coordonnatrice générale à la Stratégie et au développement à Co-Savoir.
Valérie Simon
Valérie Simon est chercheuse indépendante et titulaire d’un doctorat en philosophie de l’Université de l’Oregon. Ses recherches prennent pour point de départ l’histoire de l’activisme lesbien comprise technologiquement, c’est-à-dire du point de vue des limites et des possibilités de mobiliser les pratiques activistes passées afin de construire un avenir plus juste.
Regard techno-historique sur les pratiques activistes lesbiennes contre la droite des années 1980 et 1990
« Les lesbiennes sont partout ». Tel est le mot d’ordre qui anime les stratégies et moyens d’actions de plusieurs groupes activistes lesbiens, dont les Lesbians Against the Right (LAR) et le Lesbian Avengers’ Civil Rights Organizing Project (LACROP) qui s’organisent contre les mouvements de droites dans les années 1980 et 1990 au Canada et aux États-Unis. Si les lesbiennes sont partout, on retrouve alors, au coeur de leurs stratégies de résistances, des pratiques activistes visant à établir des liens entre les lesbiennes peu importe où elles se trouvent en organisant des conférences nationales ou internationales et des Dyke March (marche des lesbiennes), en participant aux luttes locales dans un état, une province, ou une ville spécifique et en créant des espaces d’éducation militante.
Au premier abord, ces pratiques activistes lesbiennes de résistance aux mouvements de droite des années 1980 et 1990 sont une mine d’or de stratégies et de moyens d’actions qui n’attendent que d’être découvertes ou redécouvertes et mobiliser pour faire face à la montée des droites contemporaines. Cependant, quiconque a déjà tenté cet exercice périlleux fait face à un problème : comment appréhender l’histoire de ses pratiques pour pouvoir adapter leurs déploiement aux besoins de notre réalité contemporaine ?
Dans cette présentation, je soutiendrai, en combinant l’approche métahistorique de Reinhart Koselleck et la théorie des médias allemande de Friedrich Kittler, que les pratiques activistes contre la droite de groupes tel que LACROP et LAR, doivent, pour pouvoir nous ouvrir de nouveaux champ d’action dans le présent, être examinées en tant que technologies avec une histoire, c’est-à-dire en tant que technologies ayant une histoire qui ne se limite pas à l’utilisation de tel ou tel pratique au sein d’un groupe particulier. Le succès de nos luttes contemporaines contre la montée des droites dépend à la fois de notre habileté à nous mobiliser collectivement, mais également, à adapter et déployer des stratégies et moyens d’actions qui répondent aux particularités de notre réalité contemporaine.
Violences fondées sur le genre facilitées par les technologies : résistances en écho dans des structures hostiles
Au-delà des prouesses techniques que représente le développement accéléré d’outils, plateformes et appareils connectés, il est essentiel d’adopter une réflexion qualitative sur les choix et modalités de déploiement des technologies connectées, ainsi que sur les impacts causés sur différents groupes déjà vulnérabilisés de la population. En effet, le numérique n’est pas neutre et les emplois qui en sont faits peuvent aussi bien servir de moyens d’autonomisation que de medium de renforcement des inégalités et des violences déjà présentes hors ligne. De plus, parler de technologies, c’est s’attaquer à un domaine en constante et rapide évolution, et dont les déterminants (capitalistes, matériels, stratégiques, de rapports de pouvoir, etc.) dépassent complètement le niveau individuel. Adopter une approche qualitative, notamment grâce à des cadres d’analyse ADS+ et systémiques, c’est donc prendre en compte que des défis systémiques ne peuvent se résoudre en reportant uniquement sur les individus le fardeau de leur sécurisation en ligne. Cette présentation vise à souligner des stratégies de résistance individuelles et collectives mises en place dans des communautés qui ont partagé leurs vécus à Co-Savoir lors du projet Cyberintimidation chez les adultes : mieux la documenter pour mieux y résister, tout en présentant les déterminants de l’approche techno-compréhensive en violence conjugale développée par Co-Savoir depuis 2017, afin d’illustrer le maillage essentiel à réaliser entre les enjeux technologiques pressants et des cadres d’analyse structurels, pour parvenir à des solutions pérennes aux violences fondées sur le genre facilitées par les technologies.
Julie Francoeur
Julie Francoeur est présentement étudiante au doctorat à l’Université Laval sous la direction de Johanne Daigle et de Donald Fyson. Ses recherches portent sur la déviance féminine dans les villes de Québec et de Philadelphie dans la seconde moitié du XIXe siècle et au début du XXe siècle. Sa thèse se penche sur les « Maisons pour Madeleines », un modèle d’institutions visant à réformer les « femmes perdues » pour qu’elles prennent en société une place conforme aux valeurs et aux codes moraux de leur époque. Son mémoire de maîtrise, déposé en 2018, porte sur la Prison des femmes de Québec (Refuge Notre-Dame de la Merci ou Maison Gomin).
Émilie Aki-Mbot
Émilie Aki-Mbot mène un doctorat en administration publique. Son sujet de thèse porte sur le harcèlement sexuel vécu par les femmes (gabonaises) qui travaillent dans des multinationales. À titre de doctorante, mais aussi de coordonnatrice de projets en immigration, Émilie souhaite continuellement faire des ponts entre la recherche et le terrain.
Kévin Lavoie
Kévin Lavoie est professeur agrégé à l’École de travail social et de criminologie de l’Université Laval et directeur scientifique du Centre de recherche Jeunes, familles et réponses sociales (JEFAR). Il est aussi coresponsable du champ « Diversité sexuelle et pluralité des genres » au Centre de recherche de Montréal sur les inégalités sociales, les discriminations et les pratiques alternatives de citoyenneté (CREMIS). Ses intérêts de recherche et d’enseignement portent sur les jeunes et les familles en quête de reconnaissance et d’équité, de même que sur l’intervention sociale auprès des populations LGBTQ+.
Emmy Lapointe
Après avoir terminé son mémoire de maîtrise sous la direction de Sophie Létourneau portant sur la Sad Girl Theory, Emmy Lapointe a entamé ses études doctorales. Supervisées par Julie Ravary-Pilon (Université Laval) et Chloé Savoie-Bernard (Queen’s University), ses recherches de troisième cycle, financées par le FRQSC et la Bourse doctorale de leadership et d’excellence de l’Université Laval, s’intéressent aux relations lesbiennes et aux lieux-refuges au cinéma et en littérature. Elle enseigne la littérature au Collège Mérici, dirige le journal des étudiant.es de l’Université Laval et collabore avec URBANIA. Elle participe à divers projets de recherche dont le plus récent, supervisé par Julie Ravary-Pilon, porte sur les essais-vidéos. Elle poursuit des études de premier cycle en droit, pour « la blague », une blague qui commence à être lourde. Elle aussi l’autrice du livre Les marées se briseront sous tes pieds, paru chez Leméac au printemps 2021.
Julie Francoeur
Julie Francoeur est doctorante en histoire à l’Université Laval sous la direction de Johanne Daigle et Donald Fyson et coordonnatrice du Centre interuniversitaire d’études québécoises. Après s’être d’abord intéressée à l’histoire de la prison des femmes de Québec, elle consacre son doctorat aux maisons pour Madeleines, modèle d’institutions pour les femmes dites perdues, du milieu du 19e et au début du 20e siècle.
Capucine Coustère
Capucine Coustere est chercheuse postdoctorale à l’Institut de recherche sur les migrations et la société (Concordia) et détient un doctorat en sociologie de l’Université Laval. Ses recherches portent sur les parcours migratoires de migrant.es middling au Canada, et s’intéressent à la manière dont elles sont façonnées par les régimes migratoires dans une perspective des parcours de vie. Dans le cadre de son postdoctorat, elle se penche également sur l’effet des transformations technologie sur les institutions de gouvernance des migrations.
Face au ressac et à la panique morale entourant les droits et les réalités LGBTQ+ : construire une posture d’alliance en recherche
Dans un contexte sociopolitique marqué par un ressac face aux droits des personnes LGBTQ+ et une panique morale entourant les réalités qui dérogent aux normes de genre et de sexualité (particulièrement chez les jeunes), les personnes LGBTQ+ doivent naviguer avec précaution pour assurer leur sécurité et leur bien-être. Cette vigilance constante visant à se protéger des violences génère un stress qui peut affecter grandement leur santé mentale et physique. Différentes instances de socialisation (famille, groupe de pairs, école et médias) contribuent à façonner leurs parcours de vie. Le domaine de la recherche scientifique ne fait pas exception, pouvant à la fois contribuer à la marginalisation des personnes et des communautés LGBTQ+, mais aussi être un puissant levier de changement social en matière de reconnaissance de la diversité sexuelle et de la pluralité des genres. Si, historiquement, les expériences LGBTQ+ ont été documentées sous un angle pathologique, puis sous le prisme des facteurs de risque et de vulnérabilité, de nouvelles avenues de recherche émergent, situant le vécu des personnes concernées au cœur de l’analyse et de l’action. Quel est le rôle des chercheur·res dans un tel contexte? Dans le cadre de cette présentation, je propose de réfléchir à la construction d’une posture d’alliance en recherche, et de ses contributions potentielles pour faire face à l’offensive réactionnaire actuelle.
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Coordonnatrice de l’Université féministe d’été
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