Il est urgent d'améliorer l'apprentissage du français pour les Québécois d’expression anglaise

12 déc 2024

Il est urgent d'améliorer l'apprentissage du français pour les Québécois d’expression anglaise

Montréal, le 9 décembre 2024 – Selon un nouveau rapport de la Table ronde provinciale sur l’emploi, l’anxiété liée à la maîtrise du français, l’insécurité sur le marché du travail et l’insuffisance de l’enseignement du français nuisent à la capacité des Québécois d’expression anglaise de s’épanouir au travail dans la province. Le rapport conclut également que les programmes de formation sur le lieu de travail font défaut, ce qui empêche les 1,2 million d’Québécois d’expression anglaise du Québec de réaliser leur potentiel en tant que main-d’œuvre formidable dans une province qui connaît des pénuries de travailleurs dans des secteurs clés tels que la santé.

Ce rapport peut constituer un outil précieux pour les décideurs et les éducateurs qui travaillent dans le domaine de la formation linguistique et de l’intégration des talents sur le marché du travail au Québec. Il arrive à un moment où le gouvernement du Québec a dépensé des millions pour promouvoir l’utilisation du français sur les lieux de travail, dans les écoles et dans la société.

Pourtant, de nombreux Québécois d’expression anglaise motivés pour travailler dans la province affirment qu’ils se heurtent à des obstacles décourageants lorsqu’ils tentent d’accéder aux programmes de formation en français, notamment les longues listes d’attente pour les cours et les barrières linguistiques au cours du processus d’inscription.

Katie Burke, 43 ans, mère célibataire de deux enfants, a déménagé de l’Ontario à Saint-Donat, dans la région de Lanaudière, au Québec, et s’est battue pendant des années pour obtenir des cours de français financés par le gouvernement. Mme Burke, qui a étudié l’éducation et la gérontologie, ne parlait pas français lorsqu’elle est arrivée, mais elle était très motivée pour apprendre. Cependant, elle a rapidement découvert que le seul cours de français proposé par le gouvernement du Québec avait lieu pendant la journée et qu’il fallait 90 minutes de voiture pour s’y rendre. Elle devait travailler pour subvenir aux besoins de sa famille et se levait déjà à 5 heures du matin pour aller enseigner à des enfants souffrant de déficiences intellectuelles, à deux heures de route.

Confrontée à une liste d’attente de 18 mois pour un cours en ligne du gouvernement du Québec, elle a essayé d’apprendre la langue lors de courses, d’événements communautaires et de cours de yoga. Elle a également payé 250 dollars pour un cours privé de dix semaines. Aujourd’hui, elle comprend suffisamment le français pour les échanges quotidiens, mais ne peut pas faire les présentations orales qui lui permettraient d’avancer dans sa carrière. Elle déplore que les Québécois d’expression anglaise des régions aient du mal à trouver un emploi correspondant à leur éducation et à leur formation, ce qui les oblige à trouver d’autres options moins bien rémunérées.

« Nous n’avons pas la possibilité d’accéder aux programmes gouvernementaux qui nous permettraient de parler couramment le français ou de le maîtriser », a-t-elle déclaré. « Si je pouvais améliorer mes compétences en français, je me sentirais plus à l’aise dans cette langue et cela m’aiderait à avoir une meilleure estime de moi », a conclu Burke.

Le rapport identifie trois groupes principaux d’apprenants de langues : Les Québécois d’expression anglaise nés au Québec, les étudiants internationaux et les migrants venus d’autres provinces pour s’installer au Québec. Les membres de ces trois groupes expriment leur appréciation du Québec et de la langue française, ainsi qu’un fort désir de s’intégrer au marché du travail. Cependant, le manque flagrant de programmes d’enseignement adaptés constitue un obstacle à la maîtrise de la langue.

Le rapport présente également plusieurs recommandations visant à réduire ces obstacles. Le site web de Francisation Québec, l’agence gouvernementale chargée de promouvoir la langue française, devrait être mis à jour pour inclure toutes les ressources d’apprentissage linguistique disponibles, y compris les programmes destinés aux professionnels Québécois d’expression anglaise de la province. La traduction du site dans d’autres langues améliorerait également l’accessibilité pour un public dont beaucoup ne maîtrisent pas encore le français.

« Trop de Québécois d’expression anglaise qui sont motivés pour apprendre le français se sentent profondément abandonnés par un système d’éducation et de formation qui ne leur donne même pas les outils linguistiques dont ils ont besoin pour prospérer sur le marché du travail », a déclaré Nicholas Salter, directeur général de PERT. « Ces personnes pourraient être un moteur puissant pour l’économie du Québec », a-t-il conclu.

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À propos de PERT

La Provincial Employment Roundtable (PERT) est une organisation à but non lucratif qui vise à améliorer les perspectives d’emploi de la communauté d’expression anglaise du Québec. Nous publions des recherches fondées sur des données, organisons des conférences et nous nous engageons auprès des décideurs à tous les niveaux du gouvernement pour aider à surmonter les défis auxquels la communauté est confrontée sur le marché de l’emploi au Québec.

Pour plus d’informations sur la table ronde provinciale sur l’emploi, consultez le site pertquebec.ca.

Pour plus d’informations, veuillez contacter

Chad Walcott
Directeur de l’engagement et de la communication
Table ronde provinciale sur l’emploi (PERT)
Chad@pertquebec.ca
1-855-773-7885 poste 2