Manifestation d'urgence contre la déportation de Fatima Marhfoul.

Manifestation d'urgence contre la déportation de Fatima Marhfoul.

La FFQ requiert votre présence à une manifestation d'urgence pour empêcher la déportation imminente de Fatima Marhfoul, une travailleuse domestique exploitée depuis 13 ans par ses employeurs qui l'ont pratiquement réduite à l'esclavage. La manifestation se tiendra à 15 heures demain, vendredi 28 février, devant le complexe Guy-Favreau à Montréal (sur le boulevard René-Lévesque) devant les bureaux de Citoyenneté et Immigration Canada. Votre présence pourrait faire la différence. Tous les détails de l'histoire dans le communiqué de presse et la convocation aux médias ci-dessous. Merci de votre soutien! Julie Bégin Responsable des communications Fédération des femmes du Québec (FFQ) Tél. : (514) 876-0166, poste 229 Courriel : jbegin@ffq.qc.ca Pour diffusion immédiate Convocation aux médias Vous êtes invité à une conférence de presse suivie d'une manifestation d'urgence pour empêcher la déportation imminente de Fatima Marhfoul, une travailleuse domestique exploitée depuis 13 ans par ses employeurs qui l'ont pratiquement réduite à l'esclavage. La conférence se tiendra à 15 heures demain, vendredi 28 février, devant le complexe Guy-Favreau à Montréal (sur le boulevard René-Lévesque) devant les bureaux de Citoyenneté et Immigration Canada. La Fédération des femmes du Québec (FFQ), l'Association des aides familiales du Québec (AAFQ), le Conseil central du Montréal métropolitain de la CSN, la Ligue des droits et libertés et le Centre communautaire des femmes sud-asiatiques veulent ainsi dénoncer l'inaction du ministre Denis Coderre. Pour preuve, ses employés du bureau de comté à Montréal Nord ont, sous ses directives, refusé de recevoir et de répondre aux préoccupations de ces cinq groupes nationaux et régionaux qui avaient demandé une rencontre d'urgence à 15h aujourd'hui. Une lettre demandant d'accorder le statut de résidente permanente à Mme Marhfoul a été transmise à Monsieur Coderre par les cinq organisations. Nous attendons toujours sa réponse. Une heure plus tard, Fatima Marhfoul recevait le téléphone d'une agente de l'immigration pour l'aviser de faire ses bagages car on l'escorterait jusqu'à son avion ce dimanche. Les cinq groupes se sont dits outrés d'une telle attitude et ont immédiatement organisé la manifestation de demain. Vous pourrez, lors de la conférence de presse, rencontrer des délégués de la FFQ, de l'AAFQ et du Centre communautaire des femmes sud-asiatiques, ainsi qu'une amie de Mme Marhfoul, Fatima El Amraoui. Julie Bégin, responsables de communications (514) 876-0166, poste 229 Fédération des femmes du Québec Louise Dionne, directrice (514) 272-9830 Association des aides familiales du Québec -------------------- Pour diffusion immédiate COMMUNIQUÉ La FFQ et l'AAFQ demandent au ministre Coderre d'accorder le statut de résidente permanente sur une base humanitaire à Madame Fatima Marhfoul, victime de trafic comme aide domestique. Montréal, le 27 février 2003. - La Fédération des femmes du Québec et l'Association des aides familiales du Québec ont fait une sortie d'urgence cet après-midi en se rendant aux bureaux du ministre de la Citoyenneté et de l' Immigration, Denis Coderre. Les deux organisations, accompagnées d'autres groupes sociaux, réclament l'arrêt immédiat des procédures de déportation enclenchées contre Fatima Marhfoul et la régularisation de son statut au Canada. Arrêtée le 8 février 2003, Fatima est détenue au Centre de prévention de l'immigration, à Laval, et demeure dans un état de détresse psychologique alarmant. Son avocat, Me Stéphane Fogarti, a déjà intenté deux recours juridiques depuis son arrestation : une demande de risques de retour et une demande de résidence permanente sur une base humanitaire. Les deux demandes ont été rejetées hier par Immigration Canada. Non seulement le ministre Coderre et ses adjoints ont-ils refusé de rencontrer la délégation de groupes sociaux, mais ils sont allés jusqu'à leur verrouiller la porte au nez, alléguant qu'il s'agissait d'une manifestation illégale (à 10 personnes) ! Quelques minutes après leur départ du bureau de Coderre, Mme Marhfoul recevait l'appel d'une agente de l'immigration l'enjoignant de préparer ses valises pour dimanche prochain et qu'on l'escorterait jusqu'à son avion vers Casablanca. Pour Fatima, une déportation au Maroc signifie le risque d'être arrêtée puis emprisonnée durant cinq années pour « insulte à la monarchie marocaine », pour le seul motif d'avoir demandé son statut de réfugiée au Canada. Mme Marhfoul était visiblement démolie de cette annonce, elle qui est au Canada depuis 13 ans et n'a plus aucune attache au Maroc. « Le gouvernement est complice de la marchandisation des femmes et se contredit lui-même en fermant les yeux sur des cas aussi éhontés d'abus et d'exploitation. La FFQ se bat depuis longtemps pour qu'on reconnaisse le trafic des femmes, qu'elles soient utilisées pour du travail domestique ou sexuel, comme raison suffisante pour obtenir le statut de réfugiée, mais rien n'a encore été fait en ce sens » a tonné Barbara Legault, de la FFQ. Entrée au Canada avec un visa diplomatique le 30 août 1990 avec l'Ambassadeur du Maroc, qui l'avait recrutée comme aide domestique, Fatima s'est bientôt retrouvée dans l'illégalité lorsque celui-ci a été rapatrié après six mois et l'a « déposée » chez une autre famille marocaine qui s'était engagée à la soutenir dans ses démarches pour régulariser son statut. L'engagement n'a pas été respecté et c'est malgré elle que Fatima est devenue illégale. Elle a ensuite été transférée dans une autre famille aisée et influente de Montréal, où elle a travaillé pendant 10 ans dans des conditions d'esclavage. « Je n'avais pas de chambre privée. Monsieur avait installée son ordinateur dans ma chambre et je ne pouvais pas entrer avant qu'il n'ait fini de jouer, et ce, parfois jusqu'à très tard le soir. » raconte Fatima. C'est finalement au début février 2003, peu avant d'être arrêtée, qu'elle s'est enfuie et a trouvé refuge chez une amie marocaine. « Les derniers mois, Madame mettait le système d'alarme lorsqu'ils étaient sortis et je ne pouvais pas quitter la maison. » Jusqu'ici, aucune accusation ni procédure n'a été entreprise contre les « employeurs » de Madame Marhfoul. « Au cours des dix dernières années, Madame Marhfoul a vécu les affres de l'exploitation, l'angoisse de la déportation avec les conséquences personnelles, sociales, économiques et politiques qui sont le lot de bien des immigrantes qui sont venues au Canada à titre de domestique » s'est indignée Louise Dionne, directrice de l'AAFQ. Les deux organismes dénoncent l'hypocrisie qui entoure la question du trafic des domestiques tant de façon clandestine qu'à travers le programme des aides familiales résidentes. Il s'agit pour la FFQ et l'AAFQ d'une situation intolérable au sein d'une société qui se veut démocratique et porteuse d'un message de droits et libertés. Le Canada a le devoir d'offrir à ces femmes un asile devant les abus et les humiliations qu'elles ont subis au Canada, d'autant plus que ces situations s'inscrivent dans les pratiques notoires du trafic des femmes bénéficiant de la complaisance d'Immigration Canada. La déportation de Madame Marhfoul n'aura pour effet que de confirmer auprès d'employeurs illégaux que ces pratiques sont acceptables, voire encouragées. Par conséquent, au nom de toutes les femmes du Québec, la Fédération des femmes du Québec et l'Association des aides familiales du Québec demandent au ministre Denis Coderre d'accorder à Madame Marhfoul sa résidence permanente sur une base humanitaire, et exigent qu'il entreprenne des actions concrètes pour que cesse ces pratiques inacceptables dans le respect et la dignité des femmes immigrantes. Sources : Julie Bégin, responsables de communications (514)876-0166, poste 229 Fédération des femmes du Québec Louise Dionne, directrice (514) 272-9830 Association des aides familiales du Québec