Le Président du Pérou appelle à approfondir le dialogue interculturel et la lutte contre la pauvreté
« La discrimination, l’ignorance, la pauvreté et l’exclusion constituent des facteurs qui peuvent miner les bases même de la démocratie », a déclaré aujourd’hui à l’UNESCO le Président du Pérou, Alejandro Toledo qui a ajouté que « le dialogue interculturel et l’éducation pour la paix sont des instruments appropriés pour combattre ces fléaux ». « Nous partageons avec l’UNESCO ses préoccupations éthiques d’approfondir le dialogue interculturel et de fortifier l’éducation pour la paix, la tolérance, le respect des droits de l’homme, les principes démocratiques et le respect de la diversité culturelle de nos pays », a assuré Alejandro Toledo dans son discours devant les 190 Etats membres de l’UNESCO réunis à Paris pour la 32e session de la Conférence générale de l’Organisation, présidée par le Nigérian Michael Abiola Omolewa.
Le chef de l’Etat s’est dit partisan de la mise en marche d’un mécanisme permettant un troc dette extérieure/éducation : « Les pays en développement sont asphyxiés financièrement et doivent assumer leurs responsabilités, a déclaré Alejandro Toledo, mais le moment est venu d’explorer la possibilité de réaliser des échanges dette extérieure/éducation pour les pauvres dans le monde », a-t-il dit, se faisant ainsi l’écho d’une proposition qu’appuient également des pays comme le Brésil et l’Argentine. Pour que l’idée puisse avancer, Alejandro Toledo a demandé « avec humilité, mais aussi avec force » la collaboration des pays développés.
« Si nous accomplissons deux choses – réduire les dépenses militaires et explorer la possibilité qu’une partie de la dette extérieure soit troquée contre de l’éducation – nous serons prêts à commencer la lutte pour donner la liberté aux pauvres. Les pauvres ne sont pas libres s’ils n’ont pas la capacité de décider », a-t-il assuré en ajoutant « la mondialisation ne sera pas durable si elle n’inclut pas les pauvres, l’éducation, la culture et la technologie ».
Alejandro Toledo a également évoqué la transition en cours dans son pays, « engagé dans un processus de retour à la démocratie et de pacification à partir de la défaite des restes du terrorisme et de la recherche de la vérité et de la réconciliation sans impunité ». « Dans ce cadre, a-t-il ajouté, j’ai reçu il y a peu le rapport final de la Commission Vérité et Réconciliation, qui livre une réflexion douloureuse sur 20 ans de violence et de terreur, des milliers de morts et des millions de dollars perdus ».
Réaffirmant sa foi dans la démocratie, Alejandro Toledo a adressé toute sa sympathie et ses vœux de courage à ses « frères et sœurs et au gouvernement de Bolivie, qui traversent aujourd’hui des moments très difficiles ». « Nous avons besoin que tout le monde se donne la main pour défendre la volonté du peuple », a-t-il ajouté.
Le Président a aussi demandé le respect de tous pour la diversité culturelle des différents peuples et exprimé son désir qu’on se souvienne de lui dans son pays comme du « Président de l’éducation ». « Je suis condamné à réussir, a-t-il conclu, je n’ai pas le droit d’échouer parce que je suis le premier Président d’origine andine élu démocratiquement dans mon pays au cours des 500 dernières années ».