Santé Canada propose le statut de produit sans ordonnance pour la ' pilule du lendemain '
Le 18 mai 2004
Santé Canada propose le statut de produit sans ordonnance pour la « pilule du lendemain »
Le Réseau canadien pour la santé des femmes applaudit ce pas en avant mais déclare cette mesure insuffisante. L'accès au contraceptif d'urgence : la « vente libre » est essentielle.
Le Lévonorgestrel, communément appelé la « pilule du lendemain » ou le « plan B », est un contraceptif hormonal d'urgence (CU) qui peut être pris dans les 72 heures suivant une relation sexuelle non protégée pour réduire le risque de grossesse. Jusqu'à maintenant, le lévonorgestrel n'était vendu dans la plupart des provinces que sur l'ordonnance d'un médecin.
Maintenant, toutes les femmes du pays peuvent enfin avoir accès à cet important contraceptif d'urgence plus facilement.
Le ministre de la Santé Pierre Pettigrew a annoncé aujourd'hui que Santé Canada procédera à la présentation de sa proposition visant à changer le statut homologué du CU, qui passerait d'un produit sur ordonnance à un produit sans ordonnance régit sous « l'Annexe II ». Cela signifie que le contraceptif d'urgence serait vendu en pharmacie et que son obtention ne nécessiterait pas une visite chez le médecin ou une ordonnance médicale, comme c'est le cas pour ce qu'on appelle les médicaments « distribués par le pharmacien ».
Le Réseau canadien pour la santé des femmes (RCSF) appuie vivement les démarches visant à faire du CU, actuellement sur ordonnance, un produit sans ordonnance. Toutefois, le RCSF exhorte aussi Santé Canada à adopter des mesures qui assureront un accès équitable au CU en l'offrant « en vente libre » sans l'intervention d'un pharmacien.
Selon Madeline Boscoe, directrice exécutive du Réseau canadien pour la santé des femmes, le changement proposé n'est pas suffisant. « Il n'existe aucun argument de taille qui justifie l'obligation de consulter un pharmacien pour obtenir un contraceptif d'urgence. L'inclusion de la contraception d'urgence à l'Annexe II créera des obstacles inutiles pour les Canadiennes sous forme d'augmentations des coûts et d'une atteinte à leur vie privée. »
L'Organisation mondiale de la santé et autres organisations professionnelles reconnaissent l'innocuité médiale du CU. Selon l'OMS, il ne nécessite aucun examen physique et la dose est la même pour toutes les femmes.
Abby Lippman, coprésidente du Réseau canadien pour la santé des femmes et professeure d'épidémiologie à l'Université McGill, affirme « que l'intervention d'un pharmacien n'est pas nécessaire si une information crédible sur la contraception d'urgence est fournie au point de vente, en termes simples, accompagnée d'illustrations et en plusieurs langues ».
Le RCSF enjoint également Santé Canada de prendre des mesures pour assurer que le changement de statut, soit de produit sous ordonnance à un produit de l'Annexe II, n'entraîne pas une hausse des coûts du CU, que les filles et les femmes auraient à essuyer. « La contraception d'urgence ne sera disponible pour toutes les femmes que si elle est offerte à prix abordable et facilement accessible. L'inclusion à l'Annexe II ne nous amène qu'à mi-chemin », déclare madame Lippman.
Consultez le document Letter to the Therapeutic Products Directorate on emergency contraception [lettre du Réseau canadien pour la santé des femmes à la Direction des produits thérapeutiques concernant la contraception durgence] pour plus d'information : http://www.cwhn.ca/resources/cwhn/ec-letter.html
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