Les partis doivent établir un comité parlementaire sur les questions relatives aux femmes

Les partis doivent établir un comité parlementaire sur les questions relatives aux femmes

Le 23 juin 2004 DIFFUSION IMMÉDIATE Ottawa: L’Alliance canadienne féministe pour l’action internationale (AFAI), une coalition comptant plus de 35 groupes de femmes et d’organismes de défense des droits de la personne, met tous les chefs des partis politiques au défi de respecter leurs engagements envers les femmes au lendemain des élections. Durant toute la campagne, chaque parti a affirmé qu’il protégerait les droits des femmes et améliorerait leurs conditions de vie. Aucun n’a toutefois offert de mesures concrètes pour atteindre cet objectif quand ceci comptera vraiment – c’est-à-dire une fois qu’il se retrouvera au Parlement. L’Alliance propose à tous les partis politiques d’agir pour établir un comité parlementaire permanent sur les questions relatives aux femmes dès la convocation du Parlement. Ce comité servira de forum où seront traitées les nombreuses questions à régler que les femmes ont soulevées durant la campagne électorale. Beaucoup des sujets à propos desquels les partis politiques ont cherché à rassurer les femmes sont ceux-là mêmes dont ils ne s’occupent pas suffisamment après les élections. Un accès fiable à des services d’avortement et de santé génésique, un programme national complet de services de garde d’enfants, une plus forte représentation des femmes au Parlement, de meilleurs services de soins à domicile et un renforcement de l’ensemble des programmes sociaux au Canada, voilà tous des enjeux que les femmes et les groupes de femmes travaillent à promouvoir sans relâche depuis de nombreuses décennies. « Peu importe qui remportera l’élection et s’il formera un gouvernement majoritaire ou minoritaire, il faut établir un comité parlementaire permanent sur les questions relatives aux femmes pour que tous les partis à la Chambre des communes respectent leurs engagements envers les femmes », insiste Charlotte Thibault, coprésidente de l’Alliance canadienne féministe pour l’action internationale. Cette mesure s’impose parce que les femmes constituent seulement 23 % de toutes les personnes qui ont posé leur candidature durant les présentes élections; elles ne pourront donc pas atteindre une représentation correspondant à une « masse critique » de 30 % à la Chambre des communes. Selon les Nations Unies, c’est le seuil minimum nécessaire permettant aux femmes au Parlement d’user de leur influence pour que les décisions tiennent compte des intérêts et des besoins des femmes. Le Canada continue à faire piètre figure en ce qui concerne le nombre de femmes élues au Parlement national. Un comité parlementaire devient donc essentiel afin que les enjeux vitaux pour les femmes restent sur la table. Les Nations Unies ont récemment critiqué avec vigueur le Canada pour l’inégalité que vivent encore de nombreuses femmes, même si le pays a signé, depuis 1980, la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes. Les Nations Unies notent aussi qu’en vertu de ses obligations à l’égard des droits de la personne, le Canada doit régler des problèmes persistants, y compris la discrimination systémique et continue envers les femmes autochtones, le manque de logements abordables accessibles aux femmes, le manque d’accès à l’aide juridique en matière de droit familial, les taux élevés d’emplois précaires et de pauvreté chez les Canadiennes. Avant le déclenchement des élections, trois des cinq partis avaient convenu d’établir un comité parlementaire permanent sur les questions relatives aux femmes. Mauril Bélanger, membre du Parti libéral et Leader adjoint du gouvernement à la Chambre des communes durant la dernière session, et Jean Augustine, Ministre d’État à la situation de la femme, ont tous deux déclaré que le Parti libéral ouvrira la voie à la formation du comité. Diane Bourgeois, membre du Bloc québécois et porte-parole en matière de condition féminine, a aussi lancé un appel en faveur de la formation du comité, tout comme Judy Wasylycia-Leis, porte-parole du Nouveau Parti démocratique en matière de condition féminine. Les Conservateurs n’ont pas encore fait connaître leur position. « Les femmes veulent de vraies actions, pas des promesses. L’Alliance canadienne féministe pour l’action internationale cherche à faire en sorte qu’indépendamment du parti qui formera le prochain gouvernement, les voix des femmes se feront entendre au Parlement. La mise en place du comité parlementaire est essentielle si les partis veulent traiter les femmes comme des participantes à part entière de la société canadienne », conclut Mme Thibault. Pour plus d’information, communiquez avec Nancy Peckford au (613) 232-9505, poste 222. http://www.fafia-afai.org/gvt/parlement.htm - 30 -