« Femmes en attente d'un diagnostic - Quand le Programme québécois de dépistage du cancer du sein devient source d'anxiété ! »
Femmes en attente d'un diagnostic
QUAND LE PROGRAMME QUÉBÉCOIS DE DÉPISTAGE DU CANCER DU SEIN DEVIENT SOURCE D'ANXIÉTÉ !
Montréal, le 26 octobre 2004 - C'est aujourd'hui que le Réseau québécois d'action pour la santé des femmes (RQASF) dévoile les conclusions d'une enquête réalisée auprès de 631 participantes au Programme québécois de dépistage du cancer du sein (PQDCS) de Montréal ayant obtenu, entre le 19 février et le 9 juin 2003, un résultat anormal de leur mammographie de dépistage.
Par cette enquête, le RQASF visait à mesurer le degré d'anxiété et les besoins de soutien social des participantes au PQDCS tout au long du processus de dépistage et d'investigation complémentaire du cancer du sein.
Les résultats confirment, sans aucun doute, l'inquiétude considérable vécue par la plupart des femmes, en particulier celles âgées de 50 à 59 ans. Ils démontrent le lien incontestable entre le degré plus ou moins aigu de l'anxiété, les lacunes du PQDCS et la qualité du soutien offert par le personnel professionnel.
Les données démontrent le rôle déterminant des médecins, dès l'annonce du résultat anormal de la mammographie de dépistage, dans la réduction significative de l'anxiété. « Les femmes ont tendance, en effet, à être beaucoup moins inquiètes quand ce résultat anormal leur est annoncé de vive voix par leur médecin traitant comparativement à tout autre mode de transmission », souligne Patricia Pineault, chercheure au RQASF.
Est-ce normal que près de 30% des femmes apprennent cette nouvelle par un message laissé sur leur boîte vocale, leur répondeur ou par la lettre du PQDCS, c'est-à-dire sans personne ressource pour offrir, à celles qui en ont besoin, le soutien nécessaire pour apaiser leur anxiété?
Est-ce acceptable que, dans le cadre d'un Programme public, des femmes aient eu à payer certains examens complémentaires effectués dans des cliniques privées? Est-ce normal qu'un tiers des participantes n'aient pas été avisées de la gratuité de ces mêmes examens lorsqu'ils sont faits dans un hôpital?
Est-il concevable, contrairement à ce qui est prévu par le Programme, que la majorité des participantes n'aient pas du tout été encouragées par le personnel de la santé à parler de ce qu'elles ressentaient à la suite du résultat anormal de leur mammographie?
Plus de cinq ans après l'implantation du Programme québécois de dépistage du cancer du sein, le RQASF note des écarts notables entre le fonctionnement du Programme, les normes prévues et les pratiques des établissements de santé.
« Dans le cadre d'un programme public de dépistage, il faut s'assurer que les principes d'accessibilité, de gratuité et de qualité des services soient respectés. Dans cette perspective, les résultats nous ont amenées, déclare Lise Lamontagne, directrice générale du RQASF, à proposer un certain nombre de recommandations concrètes visant, principalement, à mieux définir le rôle des professionnel(le)s, à assurer une meilleure coordination du Programme et, par conséquent, une meilleure qualité des services offerts aux femmes. »
Issu du regroupement des centres de santé des femmes, le RQASF est un organisme multidisciplinaire qui travaille à l'amélioration de la santé physique et mentale des femmes et de leurs conditions de vie.
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Source : Le Réseau québécois d'action pour la santé des femmes - http://www.rqasf.qc.ca
Renseignements : Sophie Des Marais, (514) 234-4736 ; Josiane Bétit, (514) 831-0276