Le budget ne tient pas compte des femmes !
Le budget ne tient pas compte des femmes !
Ottawa, le 24 février 2005. La Coalition canadienne pour l’égalité des femmes (CEF) est extrêmement déçue de voir que le gouvernement canadien a présenté, encore une fois, un budget qui ignore ses engagements envers les femmes.
À plusieurs reprises, les membres du gouvernement libéral ont promis à la CEF que le budget tiendrait compte des «facteurs favorisant l’égalité entre les sexes ». En fait, ces paroles ont été prononcées par le ministre Goodale à la Chambre des communes le 8 février dernier. Notre analyse semble indiquer qu’il n’en est rien.
Lors de sa présentation au Comité des finances, la CEF a demandé une augmentation des soutiens fédéraux dans les secteurs du logement social, de la garde des enfants, de la sécurité du revenu, de l’aide juridique et du soutien pour les programmes d’établissement des immigrants, ainsi qu’une augmentation des paiements par l’entremise de la prestation fiscale canadienne pour enfants. La CEF a aussi demandé la conversion des crédits d’impôt non remboursables pour les personnes handicapées en un crédit remboursable. Toutes ces mesures auraient contribué largement à réduire la pauvreté des femmes et à promouvoir leur égalité.
Selon nous, ces mesures importantes font partie du modèle requis pour garantir les fondations sociales du Canada. « Le gouvernement ne partage manifestement pas cette opinion, car il a encore une fois choisi de donner la priorité aux réductions d’impôt pour les personnes riches et les grandes sociétés au lieu d’investir dans nos infrastructures sociales sérieusement délabrées », mentionne Lise Martin, directrice générale de l’Institut canadien de recherches sur les femmes. En effet, le gouvernement a délibérément choisi d’offrir 13,4 milliards de dollars en réductions d’impôt au cours des trois prochaines années au lieu d’investir dans des programmes qui pourraient réduire la vulnérabilité des femmes à la pauvreté.
« Pour les 2,4 millions de femmes vivant actuellement dans la pauvreté, très peu de choses ont changé ce matin. Le gouvernement n’a pas tenu ses promesses sur le logement et n’a pas apporté de changements considérables au programme d’AE. Ces programmes sont importants pour les femmes », souligne Michèle Asselin de la Fédération des femmes du Québec.
Tandis que le gouvernement a pris des engagements envers un programme national de garde des enfants, nous ne voyons aucun mécanisme de responsabilité pour garantir que les principes QUAD sont respectés. Les femmes au Canada sont à la recherche d’un programme de garde d’enfants abordable et de haute qualité. Le programme doit assurer l’inclusion de toutes les femmes, y compris celles qui vivent dans des régions rurales et les travailleuses de quart, et répondre à leurs besoins multiples. Ce budget ne tient vraiment pas compte de ses engagements sur ces questions.
Des 398 millions de dollars mis de côté sur une période de cinq ans pour les programmes d’établissement et d’intégration des immigrants, seulement 20 millions seront distribués durant la première année. « C’est encourageant de voir que le gouvernement a spécialement ciblé l’accréditation et l’établissement des immigrants », fait remarquer Anu Bose, de l’Organisation nationale des femmes immigrantes et des femmes appartenant à une minorité visible du Canada. Mais encore une fois, « il s’agit d’une situation de paiement différé étant donné que la majorité des fonds seront distribués au cours de la quatrième et de la cinquième année. Il aurait été utile si ces fonds avaient pu être mis de côté pour faire progresser l’égalité des femmes immigrantes », ajoute-t-elle.
Enfin, il semble que la recommandation du Comité parlementaire sur les questions relatives aux femmes d’augmenter de 25 % le financement du Programme des femmes de Condition féminine Canada a été ignorée. La ministre Frulla a réussi à obtenir pour la culture et les sports 688 millions de dollars répartis sur les cinq prochaines années, mais il n’est pas clair si des fonds ont été réservés pour Condition féminine Canada, l’autre ministère dont elle est responsable.
Dans la même veine, une promesse de vieille date de financer la campagne Sœurs d’esprit menée par l’Association des femmes autochtones du Canada ne semble pas avoir été prise en compte.
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Pour de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec Sara Torres, (613) 563-0681 ext. 224 or Nancy Peckford, (613) 292-7941
Coalition pour l’égalité des femmes