À huis clos : la violence contre les femmes
A HUIS CLOS : LA VIOLENCE CONTRE LES FEMMES
New York, 19 mai 2005
Malgré des statistiques alarmantes, la violence contre les femmes et les filles n'attire pas l'attention qu'elle mérite de la part des médias, regrette le Département de l'information de l'ONU qui a décidé de faire figurer ce thème dans sa liste 2005 des « Dix sujets dont le monde n'entend pas assez parler ». Pourtant, selon le Conseil de l'Europe et la Banque mondiale, la violence contre les femmes est la principale cause de décès chez les femmes qui ont entre 16 à 44 ans.
« La violence contre les femmes et les filles est un problème universel de proportions épidémiques. Au moins une femme sur trois dans le monde a été battue, forcée d'avoir des rapports sexuels ou brutalisée d'une autre manière au cours de sa vie », indique un communiqué (http://www.un.org/News/fr-press/docs/2005/Note_No_5934.doc.htm ) du Département de l'information de l'ONU (DPI) qui a décidé de faire figurer ce thème dans sa liste 2005 des « Dix sujets dont le monde n'entend pas assez parler » (http://www.un.org/french/events/tenstories/2005/ - voir notre dépêche du 3 mai 2005 :
http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=10304&Cr=ONU&Cr1=Dix).
« Le Conseil de l'Europe a déclaré en 2002 ( http://www.coe.int/DefaultFR.asp ) que la violence contre les femmes était un problème prioritaire de santé publique et une cause principale de décès et de handicap pour les femmes entre 16 et 44 ans », indique le DPI.
« Un rapport de la Banque mondiale ( http://www.banquemondiale.org/ ) estime que la violence contre les femmes engendre autant de morts et d'infirmités parmi les femmes en âge de procréer que le cancer et qu'elle constitue une cause de mauvaise santé plus importante que les accidents de la route et le paludisme réunis », ajoute-t-il.
« D'après un rapport des « Centers for Disease Control and Prevention » (Centres pour la prévention et la lutte contre les maladies - http://www.cdc.gov/ ) publié en 2003, les coûts de la violence conjugale aux États-Unis dépassent les 5,8 milliards de dollars par an : 4,1 milliards de dollars en soins médicaux et de santé directs et près de 1,8 milliard de dollars au titre de la baisse de la productivité qui en résulte », indique-t-il par ailleurs.
« Le coût humain de la violence sexiste est surtout invisible », souligne le département de l'ONU.
« Les femmes, prises de peur et redoutant l'opprobre dont elles risquent d'être frappées, ne s'expriment pas et les données réunies sont souvent insuffisantes et inconstantes. Même dans les pays jouissant d'une paix et d'une prospérité relatives, nombre de femmes vivent dans un état constant d'insécurité », explique le DPI.
« D'après les polices du monde entier, les victimes de viols ne font pas état du crime ».
La violence contre les femmes se produit dans toutes les régions et dans tous les pays. En République dominicaine, des rapports indiquent que dans les cas de violence contre les femmes, les agresseurs sont des partenaires ou d'anciens partenaires des victimes dans 40% à 68 % des cas.
En Géorgie, on rapporte que 50 % des familles connaissent une certaine forme de violence conjugale. En Inde, les statistiques indiquent que 14 femmes sont tuées chaque jour par les familles de leur mari. Au Botswana, six femmes sur dix sont victimes de violence conjugale.
D'après un rapport de l'Organisation mondiale de la santé (OMS - http://www.who.int/fr/ ) publié en 2002, 40 à 70 % des femmes qui ont été assassinées en Australie, au Canada, en Israël, en Afrique du Sud et aux Etats-Unis l'ont été par leurs partenaires intimes. Au Royaume-Uni, 40 % des victimes féminines d'homicide ont été tuées par leur mari ou leur petit ami.
Une étude réalisée en Suède a constaté que 70 % des femmes avaient connu une certaine forme de violence ou de harcèlement sexuel. Les statistiques des Pays-Bas montrent qu'environ 200,000 femmes sont soumises chaque année à de la violence de la part de leurs partenaires intimes.
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Source : le Centre de nouvelles de l'ONU - http://www.un.org/french/newscentre/