Accusation de mauvaise gestion des CPE : l'AQCPE demande à la ministre de se rétracter
ACCUSATION DE MAUVAISE GESTION DANS LES CPE : L’AQCPE DEMANDE À LA MINISTRE DE SE RÉTRACTER
Montréal, le 25 mai 2005
Après avoir confirmé les coupures de 40 millions de dollars qui étaient appréhendées par le réseau des CPE, la ministre de la Famille, des Aînés et de la Condition féminine, Madame Carole Théberge, a poursuivi en accusant les administrateurs des CPE de faire une mauvaise gestion des fonds publics. “Les propos tenus par la ministre sont non seulement offensants pour les milliers de parents administrateurs des centres de la petite enfance, mais ils ne sont absolument pas fondés. En conséquence, nous lui demandons de cesser cette campagne de dénigrement ”, s’insurge Hélène Potvin, présidente de l’AQCPE. Celle-ci rappelle que le personnel et les administrateurs des CPE ont réussi à développer plus de 100000 nouvelles places en services de garde éducatifs de qualité, triplant la taille du réseau en moins de sept ans afin de répondre aux besoins des familles partout à travers le Québec. Une bonne moyenne pour de si mauvais gestionnaires…
Il faut savoir que la totalité des revenus d’un CPE (organisme privé sans but lucratif) est déterminée par l’État (contributions parentales et gouvernementales), et que 80 % des dépenses sont normées et pratiquement incompressibles. Les gestionnaires ont donc une faible marge de manœuvre et ne peuvent intervenir que sur 20 % de leur budget de dépense, notamment en ce qui a trait au matériel et aux activités pédagogiques, à la nourriture, à l’entretien des locaux et à la formation du personnel. “Nos chiffres démontrent que le nombre de CPE en déficit a augmenté de façon significative il y a deux ans à la suite des coupures de 20 millions de dollars effectuées dans le réseau. Ces compressions ont été reconduites l’année suivante et aujourd’hui on se retrouve avec 40 % des CPE en situation de déficit. Il faut donc remettre les pendules à l’heure: les difficultés financières des centres de la petite enfance sont principalement attribuables aux compressions budgétaires et non à une prétendue mauvaise gestion”, affirme Mme Potvin.
L’analyse de la situation financière des CPE révèle un certain nombre de facteurs de risque à la santé financière d’un CPE, auxquels s’ajoutent les impacts des coupures budgétaires. Parmi ceux-ci, la petite taille d’un CPE, sa localisation, son ratio de places en installation versus milieu familial et l’ancienneté du personnel non-éducateur.
Rappelons que l’AQCPE a proposé au gouvernement de négocier une entente qui éviterait toute coupure budgétaire, en échange d’un engagement du réseau des CPE à mettre en place de multiples mesures administratives n’ayant aucun impact sur la qualité des services et des emplois, et qui permettraient à moyen et long termes d’atteindre les objectifs financiers du ministère.
“ La mise en œuvre de ces mesures ne peut se faire dans un contexte de compressions budgétaires et nous espérons toujours obtenir une véritable collaboration du gouvernement dans ce dossier ”, de conclure la présidente.
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