La violence exercée par le partenaire intime : Consensus des spécialistes médicaux sur la politique et les mesures à prendre
CONSENSUS DES SPÉCIALISTES MÉDICAUX SUR LA POLITIQUE ET LES MESURES À PRENDRE QUANT À LA VIOLENCE EXERCÉE PAR LE PARTENAIRE INTIME
Montréal, Québec - Le 2 juin 2005 - La Société des obstétriciens et gynécologues du Canada (SOGC) a déterminé que la violence est une variable importante de la santé des femmes et s'engage à appuyer ses membres en ce qui concerne les soins à prodiguer aux femmes victimes de violence.
La SOGC a publié aujourd'hui sa Déclaration de consensus sur la violence exercée par le partenaire intime élaborée par des spécialistes à l'échelle du Canada. La violence exercée par le partenaire intime (VPI) est une cause importante sousjacente de mauvaise santé et est dûment étayée comme étant un problème de santé publique grave. En plus de courir des risques accrus de lésions physiques, les victimes de toutes les formes de violence sont vulnérables aux complications, ce qui donne lieu éventuellement à des problèmes de santé chronique.
« Le fait de réduire les risques de violence conjugale rend service aux femmes, aux enfants et à la société en général. En tant que médecins, nous avons l'occasion d'atténuer les risques de fausse couche, de faible poids à
la naissance et de naissances prématurées pour la mère et l'enfant à naître victimes de ce genre de violence. Il est du devoir des obstétriciens, des gynécologues, des infirmières et sagesfemmes, et de tous les praticiens en soins de santé de contribuer à mettre fin à la violence exercée par le partenaire intime », explique Dr Vyta
Senikas, viceprésidente administrative associée de la SOGC.
Dr Margaret Burnett, présidente du Comité des questions sociales et sexuelles de la SOGC, explique en quoi ce type de directive clinique est nécessaire. « Nous reconnaissons que la santé des femmes est directement affectée par le phénomène de violence exercée par le partenaire intime. L'objectif de la Déclaration de consensus est de permettre à nos membres de mieux comprendre certains des problèmes importants touchant ces personnes
vulnérables. Elle propose des stratégies et outils pratiques avec lesquels appuyer nos patientes, qu'elles soient prêtes ou non à apporter des changements à leur situation familiale ».
« Mettre fin à la violence envers les femmes et les filles est la responsabilité de tous. La Déclaration de consensus sur la VPI de la SOGC est un outil important permettant aux professionnels de la santé d'apporter le soutien approprié aux femmes et aux filles qui font l'objet de violence exercée par le partenaire intime », ajoute Cheryl Hotchkiss, Amnistie Internationale Canada.
La violence est une cause importante de morbidité et de mortalité chez les femmes. Les femmes qui subissent de la violence courent un risque accru de présenter une toxicomanie, des troubles mentaux et des idées suicidaires,
des troubles physiques chroniques, des problèmes liés à la santé sexuelle et des interruptions de grossesse récurrentes. Une consultation avec un médecin donne souvent l'occasion unique pour la patiente de divulguer les problèmes de violence exercée par le partenaire intime dont elle est victime.
Dr Catherine Younger-Lewis, Fédération des femmes médecins du Canada, soutient fortement l'élaboration de la Déclaration de consensus sur la VPI. « On ne peut surestimer l'effet de la VPI sur la santé des femmes et de leurs enfants. Le modèle des étapes du changement est fascinant et est un outil attendu par les fournisseurs de soins de santé. »
La SOGC aimerait voir ses membres promouvoir la divulgation comme étant une composante essentielle de la pratique clinique. Le consensus fournit un cadre de travail en vue d'une réaction appropriée qui permettra une
évaluation du risque et des orientations judicieuses vers les ressources communautaires aux fins du partage des renseignements, de consultation et de protection.
« La SOGC est digne d'éloges pour avoir conçu un cadre de travail pour ses membres afin qu'ils abordent le risque de la violence exercée par le partenaire intime tout en traitant les femmes sous leur supervision. La
violence exercée par le partenaire intime entraîne une série de préoccupations entourant la santé des femmes et de leurs enfants. Elles ont besoin de l'appui de leur fournisseur de soins de santé pour reconnaître les diverses formes de violence, recevoir la validation des mesures qu'elles prévoient prendre et des suggestions quant à celles-ci. Le bureau d'un
médecin est l'endroit idéal pour soulever ces problèmes en raison de sa confidentialité. Les médecins peuvent jouer un rôle essentiel dans la « dénormalisation » de la violence exercée par le partenaire intime. Le Réseau canadien pour la santé des femmes considère cet enjeu comme étant un objectif de santé important », déclare Mme Madeline Boscoe, directrice
administrative du Réseau.
« La Déclaration de consensus sur la violence exercée par le partenaire intime est impressionnante. En tant que directrice d'un abris d'urgence pour les femmes et les enfants victimes de violence et ancienne travailleuse sur le terrain, j'estime qu'il est de la plus grande importance que les médecins soient formés adéquatement sur la façon de traiter les femmes et leurs enfants victimes de violence. J'ai vu des milliers de femmes fuir un milieu de violence depuis 1992, parmi lesquelles certaines consultaient un médecin
régulièrement, mais n'ont jamais été orientées vers un abri. Nous espérons que ce document, dès sa mise en oeuvre, permettra aux femmes et à leurs enfants de se sortir de leur milieu de violence aussitôt que possible », avance Renée Parent, directrice administrative, Nelson House of Ottawa Carleton.
Facteurs importants sur la VPI et la santé des femmes :
. Les sondages canadiens menés au sujet de la VPI (la forme de violence la plus couramment exercée contre les femmes) ont révélé une prévalence annuelle se situant entre 6 % et 8 % ; cette prévalence est considérée comme une estimation conservatrice, et ce, en raison d'un soussignalement des cas de VPI.
. Les taux de prévalence semblent être accrus chez les femmes enceintes et chez les adolescentes.
. Toutes les femmes, peu importe leur statut socioéconomique, leur race, leur orientation sexuelle, leur âge, leur origine ethnique, leur état de santé et la présence ou l'absence du partenaire actuel, sont exposées à des
risques de VPI.
. Les femmes violentées au cours de la grossesse courent un risque accru de présenter une dépression et des idées suicidaires, et de connaître des complications et des issues de grossesse indésirables, y compris le décès
maternel et foetal.
. Il est possible que les immigrantes, les réfugiées, les lesbiennes, les femmes de couleur, les Autochtones et les femmes qui présentent un handicap subissent des formes différentes ou non de VPI ; il est également possible qu'elles aient à faire face à un plus grand nombre d'obstacles à la divulgation que les femmes en général.
. Dans le cas des femmes enceintes, les interventions cliniques qui comprenaient des services de counseling visant à accroître les comportements liés à la sécurité ont mené à l'adoption de ces pratiques et à des réductions du nombre d'incidents violents.
. Dans le cas dont la mère subit une situation de VPI courent un risque accru de connaître des difficultés du développement ; il est également possible qu'ils soient eux-mêmes violentés.
Vous pouvez vous procurer le présent document ainsi que la trousse d'évaluation VPI sur le site Web de la SOGC à www.sogc.org .
Au sujet de la SOGC : Fondée en 1944, la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada représente plus de 2 700 membres professionnels, dont des gynécologues, des obstétriciens, des médecins de famille, des
infirmières, des sages-femmes, ainsi que des professionnels du domaine paramédical. À titre d'une des principales autorités dans le domaine des soins de santé génésique, la SOGC produit des directives nationales liées à
l'éducation publique et médicale sur d'importants sujets en matière de santé
des femmes.
La mission de la Société est de promouvoir la santé optimale des femmes par le leadership, la collaboration, l'éducation, la recherche et la défense des droits dans la pratique de l'obstétrique et de la gynécologie. www.sogc.org
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Isabelle Pleszczynska
NATIONAL PharmaCom
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http://www.sogc.org/sogcnet/documents/IPVMontreal_French_June22005.pdf
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Source :
Message de Barbara Bourrier-LaCroix, Coordonnatrice du centre d'information,
Réseau canadien pour la santé des femmes à la liste de
discussion CDN-WOMEN