Cyberdémocratie : qu'en pensent les Québécois ? Résultats de NetGouv 2005

Cyberdémocratie : qu'en pensent les Québécois ? Résultats de NetGouv 2005

Cyberdémocratie : qu'en pensent les Québécois ? Résultats de NetGouv 2005 Le gouvernement québécois désire implanter la cyberdémocratie afin d'accroître la participation des citoyens dans le processus décisionnel. Mais quelle sera la réponse des citoyens à cette activité, une fois le processus mis en place ? Afin de prendre le pouls de la population relativement à cette nouvelle forme de démocratie, le CEFRIO en a fait le sujet de la troisième édition de son enquête NetGouv. Les résultats ont d'ailleurs été présentés à l'occasion du colloque international, Vers une nouvelle relation entre le gouvernement et les citoyens, organisé par le CEFRIO et qui se tenait à Québec du 24 au 26 mai. L'enquête NetGouv 2005, menée en collaboration avec la firme de sondage SOM, a permis d'interroger 1004 adultes québécois, du 15 au 23 mars 2005. Le vote électronique : les Québécois sont prêts ! Les Québécois semblent prêts à accueillir la cyberdémocratie et à y prendre part. En effet, le sondage révèle que la majorité des Québécois (54 %) aimeraient pouvoir voter de façon électronique lors des prochaines élections se déroulant sur le territoire québécois, soit par téléphone ou par Internet. Ce désir est plus prononcé chez les personnes faisant partie d'un ménage plus fortuné, chez les citoyens dont le foyer comprend au moins quatre membres (69 %) et chez les personnes plus jeunes, par exemple les 18 à 34 ans (70 %). Parmi les gens qui désirent exercer leur droit de vote par moyen électronique, 52 % utiliseraient Internet alors que 40 % se serviraient d'un appareil téléphonique. Les personnes âgées de 65 ans et plus opteraient davantage pour le scrutin téléphonique (60 %). Il faut aussi mentionner que les Québécois sans diplôme sont les moins intéressés au vote électronique. Enfin, la majorité des citoyens intéressés souhaitent que ce nouveau système de votation soit disponible dès 2005 (61 %), dès 2006 (20 %), dès 2007 (9 %) ou plus tard (10 %). Les consultations publiques et les Québécois Le sondage sur la cyberdémocratie au Québec s'intéressait aussi à la consultation publique. Une faible proportion de Québécois (2 %) se sont déjà prêtés à une consultation publique en ligne de l'Administration québécoise. Trois principales raisons justifient ce faible taux de participation : le manque d'intérêt (35 %), l'ignorance de la tenue de telles activités (32 %) et l'inaccessibilité à Internet (23 %). Les résidents de la région de Montréal sont nettement plus nombreux à déclarer qu'ils n'étaient pas informés de l'existence de telles consultations. Sous un autre aspect, la majorité (88 %) des citoyens ayant participé à un tel exercice démocratique qualifient la technologie en place d'adéquate. L'enquête révèle aussi que les citoyens ayant déjà formulé des propositions à un ministère, à un élu ou à une municipalité sont peu nombreux. En effet, 9 % ont déjà exprimé leur opinion auprès d'un ministère ou d'un organisme, 10 % à un élu et 15 % auprès d'un organisme municipal. Les hommes, les plus instruits ainsi que les plus fortunés sont davantage enclins à faire des propositions aux administrations publiques. Le sondage a également permis de se pencher sur la perception de l'influence que peuvent exercer les remarques émises. Les résultats montrent que seulement 14 % des Québécois ont l'impression que leurs commentaires pourraient influer sur le programme politique du gouvernement en place. Les Québécois âgés de 18 à 24 ans sont plus confiants que les 55 à 64 ans à cet égard, puisqu'ils sont 22 % contre 8 % à croire que leur opinion peut exercer une certaine pression sur les gouvernements. Enfin, les opinions sont très partagées quant à la priorité du projet du gouvernement du Québec de donner l'accès en ligne aux renseignements que l'État possède sur ses citoyens. Les résultats de NetGouv 2005 démontrent que 33 % des Québécois considèrent que l'instauration d'une telle mesure est hautement prioritaire, 30 % qu'elle est moyennement prioritaire et 29 % qu'elle est de faible priorité. La moitié des jeunes adultes du Québec, les 18 à 24 ans, estiment que la question est moyennement prioritaire. Il ne reste plus qu'à voir comment ce nouveau mode de scrutin dans la belle province pourra être instauré, compte tenu des aspects de sécurité, d'authentification de l'identité des citoyens et des défis juridiques qu'il pose. Comme le soutient M. Éric Lacroix, directeur des enquêtes et de la veille stratégique au CEFRIO, tout porte à croire que les Québécois sont actuellement prêts à adopter le vote électronique. Toutefois, il faudra examiner attentivement si l'arrivée du vote et de la consultation en ligne aura un impact positif sur la participation décroissante des citoyens à la politique québécoise et canadienne observée au cours des dernières années. Rédactrice : Sabrina Côté, analyste en statistique, Direction des enquêtes et de la veille stratégique, CEFRIO Sources : CEFRIO. « Sondage CEFRIO sur la cyberdémocratie - Vote électronique : les Québécois sont prêts ! » [Communiqué de presse], 25 mai 2005. CEFRIO. NETGouv 2005 - La cyberdémocratie au Québec [dépliant], Québec, 25 mai 2005. LACROIX, Éric. « Les Québécois et les services gouvernementaux : l'enquête NetGouv du CEFRIO », Colloque international sur le gouvernement électronique - Vers une nouvelle relation entre le gouvernement et les citoyens, Québec, CEFRIO, 25 mai 2005, 27 pages. http://www.services.gouv.qc.ca/fr/enligne/connaissance/e-veille/2005/juin.asp#5 -------- Source : Bulletin mensuel e-Veille Juin 2005, gouvernement du Québec, http://www.services.gouv.qc.ca/fr/enligne/connaissance/e-veille/2005/juin.asp