Journée internationale de l'alphabétisation - Toujours un million de personnes peu alphabétisées au Québec

Journée internationale de l'alphabétisation - Toujours un million de personnes peu alphabétisées au Québec

Le Québec compte toujours plus d'un million de personnes peu alphabétisées. En cette Journée internationale de l'alphabétisation, il est nécessaire de reconnaître la gravité de ce problème et de rappeler l'urgence d'appuyer les gens qui entreprennent des démarches d'alphabétisation populaire ainsi que de soutenir le réseau qui les accueille. En 1994, l'Enquête internationale sur l'alphabétisation des adultes (EIAA) évaluait que 43 % de la population francophone de 16 à 65 ans au Québec se situait aux deux échelons les plus faibles des compétences en lecture et écriture sur une échelle de cinq niveaux. C'est donc dire que plus de quatre Québécois francophones sur dix éprouvaient de la difficulté à comprendre le sens d'un texte suivi. Les chiffres préliminaires de la version 2005 de l'EIAA, dont la diffusion est prévue à l'automne, indiquent que la situation ne s'est pas réellement améliorée. "Cette situation a des conséquences graves tant sur le plan individuel que social, rappelle Caroline Meunier, responsable des dossiers politiques au Regroupement des groupes populaires en alphabétisation du Québec (RGPAQ). Ces adultes sont privés de la possibilité de prendre part activement à la vie politique, sociale, culturelle et économique de leur société. Il faut reconnaître que ce problème existe et se donner les outils pour le solutionner." La Journée internationale de l'alphabétisation donne l'occasion au RGPAQ de souligner l'existence d'une multitude d'organismes qui offrent une forme d'alphabétisation axée sur la participation et l'engagement des personnes peu alphabétisées et la volonté de travailler en commun sur des problèmes comme la pauvreté ou les inégalités sociales. "Le mouvement de l'alphabétisation populaire se donne comme mission non seulement de traiter le symptôme, c'est-à-dire l'analphabétisme, mais également d'attaquer le mal à sa racine, notamment en luttant contre la pauvreté et les inégalités sociales et en proposant d'autres modèles d'éducation", souligne Madame Meunier. Aujourd'hui encore, la grande majorité des organismes d'alphabétisation populaire doivent se battre année après année pour obtenir un financement qui leur permette de remplir leur mission. Le RGPAQ revendique depuis longtemps une augmentation et une stabilisation de leur financement ainsi qu'un appui plus important aux gens qui entreprennent des démarches d'alphabétisation populaire, notamment en les aidant à assumer des coûts de base comme ceux du transport ou de la garde d'enfants. Le gouvernement doit également lever les obstacles, notamment administratifs, qui empêchent certaines personnes de choisir les groupes d'alphabétisation populaire comme lieu d'apprentissage. "Il est anormal que des adultes qui ont la volonté d'entreprendre une démarche d'alphabétisation populaire en soient empêchés pour des raisons financières ou qu'ils vivent de l'insécurité à l'intérieur d'organismes dont le gouvernement ne stabilise pas le financement, affirme la porte-parole du RGPAQ. Si l'on reconnaît qu'il y a un grand nombre de personnes peu alphabétisées au Québec, il faut en tirer les conclusions qui s'imposent en s'assurant d'offrir à ces gens les moyens réels de régler ce problème." ---------------- Renseignements: Jean-François Venne, (514) 837-2480, (514) 523-7762