Des systèmes qui rendent « fous »
DES SYSTÈMES QUI RENDENT "FOUS"
Pour alimenter le débat entourant la sortie du film Les voleurs d'enfance, le Regroupement des ressources alternatives en santé mentale du Québec, le Regroupement des maisons de jeunes du Québec, Le Regroupement des Auberges du cœur du Québec et la Table des regroupements provinciaux d'organismes communautaires et bénévoles veulent souligner l’apport des personnes et des organismes communautaires qui les accompagnent à la résolution de leurs problèmes.
Nous constatons que " les systèmes " de protection de la jeunesse, de justice, les CLSC, les intervenants et intervenantes syndiquéEs, les mesures communautaires, les familles d'accueil et les familles sont souvent isolés et que des changements s'imposent dans le but d’éviter que les enfants et leurs parents arrivent au bout de leurs ressources personnelles.
Des solutions inadéquates… le contrôle social! 40 % des enfants en Centres Jeunesse reçoivent des médicaments…(tiré du film de Paul Arcand)
Les chambres d'isolement dans les Centres Jeunesse et les médicaments donnés aux enfants sont des solutions inadéquates permettant un certain contrôle social qui répond au manque de ressources tant humaines que financières, mais qui sont loin de soulager la souffrance des jeunes. Cette prise en charge biomédicale est répandue dans l’ensemble du système de santé et des services sociaux. La psychiatrie surmédicalise les jeunes et les femmes et " gèle " les personnes ayant un problème de santé mentale. Tuer le symptôme n’est pas s’attaquer aux causes de la détresse. Confrontés dès l’enfance à cette réponse, les jeunes en viennent à croire qu'ils sont "des problèmes" avec une importante perte d'estime de soi et que l’apaisement artificiel que procure la pilule est la seule solution.
PRÉVENTION, ENTRAIDE et SOLIDARITÉ : REVOIR NOS VALEURS
Où en sommes-nous avec les mesures de prévention ? Que se passe-t-il dans les écoles concernant la prévention des abus ? La présence d’adultes significatifs, l’accompagnement dans la résolution des situations difficiles, le soutien dans les passages de la vie sont autant de mesures non institutionnelles où la personne acquiert des habilités qui lui seront utiles sa vie durant. Comment encourage-t-on les communautés à développer des activités permettant une meilleure qualité de vie ? Que sont devenus les organisateurs et organisatrices communautaires dans les CLSC ? A-t-on investi dans nos communautés ?
Le Québec est reconnu pour son riche réseau communautaire. Les maisons de jeunes du Québec, les maisons d'hébergement pour jeunes en difficulté, les groupes d'entraide en itinérance, jeunesse, les ressources alternatives en santé mentale, les groupes en alphabétisation, les centres de femmes, les groupes en prévention et les maisons de la famille oeuvrent à sortir de l'isolement les personnes les plus vulnérables. Comment expliquer que ces ressources, proches des gens, à taille humaine, soient si absentes des solutions ? Nous croyons que la personne est au centre non seulement de la tourmente de ses problèmes, mais aussi des solutions à y apporter. Miser sur les systèmes plutôt que sur les forces des personnes et des communautés ne pourront que faire perdurer une situation que l’on dénonce depuis plus de trente ans.
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Jean-Nicolas Ouellet
au Regroupement des ressources alternatives en santé mentale du Québec
514-523-7919
Céline Morin
au Regroupement des maisons de jeunes du Québec
514-725-2686
Rémi Fraser
au Regroupement des Auberges du cœur du Québec
514-523-8559
Robert Théoret
à la Table des regroupements provinciaux d'organismes communautaires et bénévoles
514-844-1309