Mise en oeuvre du projet de convergence entre les services d’aide sociale et d’aide à l’emploi
Le Ministère de l’emploi et de la solidarité sociale regroupera bientôt ses deux principaux champs d’activités en un seul guichet unique, sous le nom d’Emploi-Québec. Si l’année 2005 a permis de développer la vision et les orientations du projet et de les valider auprès de la commissions des partenaires du marché du travail, le projetConvergence vient d’entamer en 2006 sa phase de mise en œuvre.
Cette réforme se fait dans la lignée du plan de modernisation de l’État dévoilé le 5 mai 2004 qui a entre autres pour buts de faciliter l’accès aux services par les citoyens et d’en diminuer les coûts.
Guichet unique pour les servicesDans la même orientation que « service Québec », les nouveaux centres d’Emploi-Québec constitueraient un guichet unique pour tous les services d’aide à l’emploi et d’aide sociale. Les nouvelles agences prendront le nom d’ « Emploi-Québec » et regrouperont sous une porte unique les services préalablement offerts par la Sécurité du Revenu (mesures passives d’aide à l’emploi) et Emploi-Québec (mesures actives d’aide à l’emploi) :
« le projet Convergence vise à établir deux lignes d’affaires distinctes, mais complémentaires dont l’une a trait à l’offre des services publics d’emploi alors que l’autre concerne l’offre de service de solidarité sociale. Plus particulièrement, les services publics d’emploi, sous la responsabilité d’Emploi-Québec, deviendraient la porte d’entrée de tout demandeur de prestation d’aide sociale afin de le mettre en contact immédiatement avec le marché du travail. En complémentarité, la Sécurité du revenu deviendrait l’interlocuteur privilégié des personnes incapables de travailler à court terme. Elle serait aussi responsable des interventions de solidarité sociale destinées à soutenir leur intégration socioprofessionnelle et à favoriser, à terme, leur succès aux mesures et programmes dispensés dans le cadre des services publics d’emploi » (1)
Ainsi, le fil conducteur qui reliera les deux fonctions est l’emploi, comme outil de lutte à la pauvreté.
Un nouvelle structure
Ce changement institutionnel aura un impact sur la direction de plusieurs services reliés au développement des compétences en emploi. Ainsi, l’intervention sectorielle, le développement des compétences de la main-d’œuvre, la gestion de la loi 90 (travailleurs de la santé) ainsi que celle du fonds national de formation de la main-d’œuvre, se retrouveront désormais sous le chapeau de la nouvelle Direction générale du développement de la main-d’œuvre. Cette entité est placée sous l’autorité de la Commission des partenaires du marché du travail.
Des réactions
Cet automne, la Coalition des organismes communautaires pour le développement de la main-d'œuvre (COCDMO) demandait, dans son bulletin spécial, le respect des ententes avec les partenaires communautaires. La Coalition réclamait notamment la reconnaissance de la capacité des organismes communautaires à rejoindre certaines clientèles éloignées ou exclues du marché du travail et donc du rôle incontournable des organismes communautaires « dans le recrutement des clientèles éloignées du marché du travail et l’évaluation de leurs besoins » manière autonome. (2)
De son côté, la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante applaudit la volonté d’unifier les réseaux d’Emploi-Québec et de la Sécurité du revenu. « Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre qualifiée, qui ira en s’aggravant, il faut faire preuve d’une nouvelle vision pour redonner confiance aux gens face au marché du travail, les inciter à retourner sur le marché du travail et contribuer au développement des économies locales et régionales. » (3)
Sources :