L'accès des femmes à l'éducation

L'accès des femmes à l'éducation

Saviez-vous qu'au Canada, ce n'est qu'en 1849 qu'une étudiante a pu suivre pour la première fois des cours dans une faculté d'éducation. « À condition, toutefois, de porter une burka (pardon, un voile noir) sur la tête, d'entrer dix minutes après les autres étudiants en classe, d'en sortir cinq minutes avant la fin du cours et de ne parler à personne »! (1)

Cette semaine de la journée internationale des femmes, consacrée par l'Unesco au thème de l'éducation des filles et des femmes, a pour but de célébrer les progrès et d'évaluer les difficultés auxquelles elles sont encore confrontées. L'accès à l'éducation pour les femmes a été un outil puissant d'accès au marché du travail et par conséquent, à l'autonomie financière, mais aussi de prise de conscience et d'action sociale.

Dans la société qui est la nôtre, l'accès à un emploi rémunéré de qualité permet d'acquérir une plus grande autonomie et d'éviter les pièges de la pauvreté. Si les femmes sont maintenant majoritaires dans la plupart des cycles de formation, sauf le doctorat, on sait que les salaires des femmes sont encore en moyenne plus bas que ceux des hommes.

Il est prouvé que les femmes ont tendance à restreindre leur choix professionnels aux secteurs traditionnellement féminins. Par exemple, « les femmes sont concentrées dans seulement 4 des 21 secteurs de la formation professionnelle et technique, gagnent moins des trois quarts du salaire des hommes et vivent souvent dans des conditions socioéconomiques difficiles » (2). En effet, les secteurs d'emploi traditionnellement masculins connaissent généralement un taux de syndicalisation plus élevé et aussi de meilleurs salaires. Or sur les 50 programmes qui offrent les meilleures perspectives d'emploi, 36 sont délaissés par les femmes.

Les femmes qui retournent aux études semblent toutefois moins sensibles à l'influence des traditions. Cependant, d'autres obstacles se dressent devant elles. La plupart des programmes de formation menant à un emploi ainsi que les modalités de financement des études (prêts et bourses) ont été conçus pour des étudiants à temps plein. Pour une femme adulte, particulièrement si elle est mère monoparentale, ces conditions peuvent rendre le retour aux études difficile sur le plan financier. De plus, le programme de prêts et bourses, en considérant le revenu du conjoint, prive certaines femmes d'y avoir accès, restreignant leur autonomie financière. Emploi Québec privilégie maintenant les formations courtes et intensives menant plus directement à un emploi, mais qui peuvent constituer un engagement plus difficile pour une mère monoparentale. (3)

Outre les secteurs professionnels et techniques, un autre secteur duquel les femmes sont absentes, est celui de la vie politique active. Comme société, je crois qu'il faudrait développer de nouveaux modèles de réussite et de nouveaux modèles de leadership. Pour cela, il faut un changement de mentalité et une réflexion sur l'allocation des valeurs dans notre société.

Sources :
(1) http://www.scom.ulaval.ca/Au.fil.des.evenements/2002/06.06/femmes.html
(2) http://www.scf.gouv.qc.ca/pdf_fr/EducationaccesFormProf.pdf
(3) http://www.ffq.qc.ca/marchequebec/cahier/cahier05.html