Budget du ministre de la Santé et des Services sociaux : Une enveloppe insuffisante et inquiétante pour les femmes et les adolescentes victimes d'agression sexuelle
Budget du ministre de la Santé et des Services sociaux : Une enveloppe insuffisante et inquiétante pour les femmes et les adolescentes victimes d'agression sexuelle
MONTREAL, le 7 avril /CNW Telbec/ - "La somme allouée est nettement insuffisante pour assurer aux femmes et aux adolescentes, victimes de violence sexuelle, l'accessibilité aux ressources d'aide et de lutte et cela, dans toutes les régions du Québec. Plus particulièrement, les femmes autochtones, qui vivent avec une déficience intellectuelle ou avec une limitation physique, immigrantes et réfugiées, de même que les lesbiennes, demeurent davantage pénalisées", d'affirmer Michèle Roy, porte-parole pour le Regroupement québécois des CALACS (RQCALACS). Réunies à Montréal, ces trois derniers jours, les travailleuses des Centres d'aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS) se sont dites non seulement insatisfaites mais aussi inquiètes face à la décision du ministre Couillard de n'injecter qu'un million de dollars pour la lutte aux agressions sexuelles.
Suite à une démarche d'évaluation des besoins réalisée par le RQCALACS, pour assurer une accessibilité et une équité à toutes les femmes et adolescentes du Québec, et entre les régions, l'estimation des besoins en matière d'agression à caractère sexuel s'élève à plus de 30 millions de dollars sur cinq ans, dont 6 millions pour l'année 2006-2007. C'est un montant qui se justifie largement lorsqu'on se rappelle que 34 % des femmes adultes ont subi une agression sexuelle depuis l'âge de 16 ans (Statistiques Canada, 1993).
La situation
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Le réseau des CALACS existe depuis plus de 30 ans, mais demeure sous-développé et sous-financé. Encore en 2006, plusieurs centaines de femmes victimes d'agression sexuelle au Québec n'ont pas accès à une ressource spécialisée parce que plusieurs régions ne comptent qu'un seul Centre (la région du Nord-du-Québec étant la plus démunie sur le plan des ressources).
Les femmes isolées doivent faire des centaines de kilomètres aller-retour pour avoir accès à un CALACS, d'autres attendent plusieurs mois et même une année avant de recevoir une aide spécialisée du fait des listes d'attente interminables de certains Centres. C'est aussi le cas pour l'accompagnement spécialisé que les victimes attendent des CALACS lorsqu'elles sont en démarches médicales, d'indemnisation, de plainte, etc.
En plus de ne pas permettre une accessibilité accrue aux services d'aide, la maigre somme investie par le gouvernement du Québec ne permettra pas d'augmenter l'accès à des activités préventives de qualité auprès de la population, plus particulièrement auprès des jeunes. Le RQCALACS est convaincu que la prévention est une clé majeure pour effectuer un changement dans les attitudes et les préjugés. Actuellement, une très faible portion des écoles secondaires sont visitées en régions. Des ateliers de prévention sur la violence sexuelle y sont animés. Le nombre d'interventions en milieu scolaire risque de chuter si l'appui financier du gouvernement demeure insuffisant !
Le RQCALACS et les Centres d'aide demandent au ministre Couillard de consentir une hausse substantielle du financement accordé au réseau des CALACS dès 2006-2007. Ainsi s'amorcera, pour le réseau, le début du rattrapage financier nécessaire à la réalisation de sa mission en matière de violence sexuelle faite aux femmes et aux adolescentes.
Le RQCALACS et les Centres d'aide poursuivront leurs actions, notamment auprès des élu-e-s, pour assurer une avancée significative dès 2006-2007.
Source : - Regroupement québécois des CALACS
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Communiqué au http://www.cnw.ca/fr/releases/archive/April2006/07/c8112.html