1,3 million de Québécois de 16 ans et plus au niveau le plus faible en littératie

1,3 million de Québécois de 16 ans et plus au niveau le plus faible en littératie

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Communiqué

Pour diffusion immédiate

Rapport de l'ISQ sur l'Enquête internationale sur l'alphabétisation et les compétences des adultes

1,3 million de Québécois de 16 ans et plus
au niveau le plus faible en littératie


Montréal, le jeudi 11 mai 2006 - Selon le rapport de l'Institut de la statistique du Québec (ISQ), approximativement trois millions de Québécois ont des compétences en littératie les situant sous le seuil jugé souhaitable pour fonctionner dans notre société. Pourtant, le gouvernement québécois continue de faire la sourde oreille face aux demandes d'appui des personnes engagées dans une démarche d'alphabétisation populaire et des groupes qui les accueillent.

Analysant les résultats du Québec à l'Enquête internationale sur l'alphabétisation et les compétences des adultes (EIACA), soulignons que :

  • 1,3 million de Québécois de 16 ans et plus ont des difficultés de lecture très importantes et environ trois millions se retrouvent sous le niveau jugé souhaitable pour fonctionner dans notre société ;

  • 36 % des jeunes Québécois de 16 à 25 ans se retrouvent sous ce niveau jugé souhaitable ;

  • Les résultats moyens en littératie au Québec sont inférieurs à la moyenne canadienne ;

  • Les populations des provinces canadiennes et des pays favorisant un large accès à la formation continue ont de meilleurs résultats en littératie et en numératie.

De tels résultats rappellent, si besoin est, que soutenir les efforts d'éducation tout au long de la vie de tous les citoyens doit devenir un incontournable pour le gouvernement québécois. Il y a des conséquences graves, comme société, à accepter qu'un grand nombre de citoyens demeure peu alphabétisé. Ces conséquences dépassent le seul enjeu de la croissance économique et touchent à la cohésion sociale, à la participation citoyenne et au progrès social en général. Sur un plan plus individuel, une faible alphabétisation est un facteur important de perpétuation de la pauvreté et de la précarité, en plus d'avoir des impacts sur la santé et de se traduire souvent par l'exclusion sociale.

Toutefois, les résultats obtenus à l'EIACA par certaines autres régions ou pays démontrent bien que l'État n'est pas impuissant face à cette situation. Certains gouvernements, en investissant massivement dans les différentes formes d'éducation tout au long de la vie, contribuent à améliorer significativement les compétences réelles de leurs citoyens en la matière. « Le gouvernement québécois doit améliorer son soutien financier aux personnes qui entreprennent une démarche en alphabétisation populaire ou d'autres formes d'éducation tout au long de la vie et aux groupes populaires qui les accueillent, affirme Caroline Meunier, du Regroupement des groupes populaires en alphabétisation du Québec (RGPAQ). Il doit surtout cesser de concevoir l'éducation tout au long de la vie comme une démarche d'employabilité et favoriser la formation de base. Un grand nombre d'adultes ont besoin d'améliorer leurs compétences en lecture, en écriture et en calcul. Ces adultes ont le droit d'être soutenus financièrement et d'avoir accès à des organismes ayant les moyens financiers de les accueillir ».

Depuis plusieurs mois maintenant, les groupes d'alphabétisation populaire de toutes les régions du Québec interpellent le gouvernement sur ces questions. Jusqu'à maintenant, le ministre de l'Éducation n'a pas réagi et rien n'indique que les adultes seront, dans un avenir rapproché, mieux soutenus dans leur démarche ni que les groupes populaires seront mieux outillés pour les accueillir ou pour en accueillir un plus grand nombre. La sortie du rapport de l'ISQ lance un signal clair quant à l'urgence d'agir en ce sens.

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Source :
Jean-François Venne
(514) 837-2480, (514) 523-7762
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