Un problème criant qui se tait : Un Québécois sur six est incapable de lire ce communiqué

Un problème criant qui se tait : Un Québécois sur six est incapable de lire ce communiqué

Un problème criant qui se tait
Un Québécois sur six est incapable de lire ce communiqué

Montréal, le 11 mai 2006. - L'Institut de la statistique du Québec a rendu public le rapport québécois issu des résultats de l'Enquête internationale sur l'alphabétisation et les compétences des adultes (EIACA, 2003). Malgré une certaine progression depuis dix ans des capacités de lecture des Québécois, la Fondation pour l'alphabétisation constate que les chiffres divulgués demeurent effarants.

D'un côté, de relatives bonnes nouvelles : le nombre d'adultes de 16 à 65 ans ayant de très faibles compétences en compréhension de textes suivis (niveau 1) a diminué, passant de un million à 800 000 (un Québécois sur six). Le niveau de compétence en littératie « ensemble des compétences de base rattachées à la compréhension et à l'utilisation de l'information écrite chez les adultes » des 16-25 ans est globalement en progression; il n'en demeure pas moins que près de 350 000 d'entre eux (36 %) se classent aux deux niveaux de compétence les plus bas.

Si l'on considère maintenant les adultes (16-65 ans) qui se classent au niveau 2, lequel rend compte de faibles compétences en littératie, ils sont au nombre d'un million sept cent mille. Au total, deux millions et demi d'adultes, soit 48,6 % n'atteignent pas le niveau 3 au Québec. Or celui-ci est considéré comme un seuil minimal de compétence pour fonctionner aisément dans la société actuelle.

Il ne peut plus s'agir uniquement de personnes âgées ayant échappé à la scolarisation obligatoire ni d'immigrants récents qui ont certes des besoins en termes de francisation, mais qui sont souvent plus scolarisés à leur arrivée au pays que la moyenne des Québécois. Pour la grande majorité, il s'agit d'adultes que nous côtoyons au quotidien sans soupçonner leurs difficultés, occupant souvent des emplois précaires et mal rémunérés, ou sans emploi depuis plusieurs années. Selon Maryse Perreault, PDG de la Fondation pour l'alphabétisation, « le lien avec la pauvreté est loin d'être fortuit. De fait, il est clair que les compétences en littératie déterminent aujourd'hui les conditions de vie des personnes. Les deux problématiques sont imbriquées. » Il est donc d'autant plus préoccupant de constater le faible niveau de participation, à peine 2 %, des adultes ayant de faibles compétences en littératie à des activités de formation de base.

En tant qu'organisation de référence majeure depuis 16 ans, la Fondation pour l'alphabétisation vise par ses campagnes de sensibilisation à convaincre les différents publics, soit les individus, les entreprises et les leaders d'opinion, de la nécessité de soutenir l'alphabétisation et la formation de base ainsi qu'à atteindre les personnes voulant apprendre et surmonter leurs difficultés de lecture et d'écriture. Depuis 1990, elle a soutenu 57 000 personnes souhaitant entreprendre une démarche d'alphabétisation ou de formation de base grâce à la ligne Info-Alpha, service d'aide, de référence et d'écoute.

Au-delà des drames individuels qui se jouent pour ces personnes, il y a un drame collectif que nous ne voyons pas, car elles ne parlent pas de leurs problèmes. C'est une entrave au progrès individuel et collectif qui nous prépare des lendemains difficiles si nous n'intensifions pas les moyens mis en œuvre pour les aider.

Vous pouvez joindre la Fondation pour l'alphabétisation au 1 800 361-9142 ou au www.fqa.qc.ca.

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Source :
Bureau de presse
Fondation pour l'alphabétisation
(514) 289-1178, poste 226