Vers une reconnaissance politique de l’importance de la recherche en éducation?

Vers une reconnaissance politique de l’importance de la recherche en éducation?

C'est sans conteste avec une grande satisfaction que le milieu de la recherche en éducation a pris connaissance cette semaine des résultats et recommandations du rapport du Conseil supérieur de l'éducation du Québec (CSE) sur l'état et les besoins de l'éducation 2004-2005.

Alors que l'éducation occupe une place primordiale au sein de la société québécoise et devient un enjeu de débats à saveur électoraliste quasi-hebdomadaires (pensons par exemple à ceux des derniers jours sur la réforme du programme d'histoire au secondaire) la recherche en éducation, elle, est peu valorisée et surtout peu financée en comparaison avec les autres disciplines de recherche universitaires.

Cela est d'autant plus frappant dans le cas de la recherche en éducation et en formation des adultes qui reste peu développée et mal établie*. On connaît pourtant l'importance de la collaboration et du transfert réciproque de connaissances et de savoir-faire entre chercheurs/chercheures et praticiens/praticiennes - et ce dans tous les domaines - afin de s'adapter et de contribuer, en tant que citoyen ou citoyenne et, plus largement, en tant que société, à la conjoncture sociale, politique et technologique.

En encourageant la formation continue des enseignants et enseignantes ainsi qu'un encadrement institutionnel qui les soutiendrait dans leurs " pratiques innovantes "; en promouvant aussi la vulgarisation et la diffusion des résultats de recherche comme le recommande le rapport du CSE, l'État québécois contribuerait non seulement à s'assurer de la compétence, voire du bien-être des pédagogues (si on se fie aux récents articles sur le personnel enseignant " décrocheur "), mais également à la réussite des apprenants et des apprenantes.

En invitant l'État à soutenir la recherche et l'innovation, le CSE pave la voie à une reconnaissance politique de l'importance capitale de la recherche pour l'amélioration des pratiques éducatives, mais surtout à la consolidation d'une "société éducative" pour le Québec d'aujourd'hui.

Sophie Ambrosi
ambrosi@cdeacf.ca

*Le CDÉACF qui coordonne le Répertoire de la recherche en éducation et formation des adultes (RÉFA) prépare une analyse des tendances de ce domaine depuis 1997 au Canada francophone: http://www.cdeacf.ca/repertoire/