Par Sébastien Bouchard, Conseiller EAV-EVB à la CSQ pour le bulletin ÉFA

Dans un monde où règnent la guerre, les inégalités et la dégradation de l’environnement, l’éducation pour un avenir viable (EAV) est une approche pédagogique porteuse d’espoir. Depuis plus de dix ans, le mouvement des Établissements verts Brundtland (EVB) reconnaît et appuie le travail en EAV qui est mené dans les écoles et les centres de formation du Québec. Plusieurs centres d’éducation des adultes font maintenant partie de ce mouvement et contribuent ainsi par leurs actions à bâtir un monde meilleur.

Importance de l’éducation pour un avenir viable
L’éducation pour un avenir viable (EAV) cherche à harmoniser les rapports entre les individus, les peuples et leur environnement. Elle explore les implications économiques, sociales et environnementales de nos modes de penser et d’agir. Elle vise la formation de citoyennes et de citoyens responsables aptes à s’engager dans des actions individuelles et collectives qui contribuent à l’avènement d’un monde écologique, pacifique, solidaire et démocratique.

La CSQ et les EVB
Depuis les années 1970, la CSQ (alors CEQ) a mené de nombreuses interventions pédagogiques portant sur la récupération, les rapports hommes-femmes, la paix, les droits de la personne, etc.

À partir de 1989, une centaine de responsables locaux de la CSQ se réunissent deux à trois fois par année pour échanger sur les enjeux entourant le développement durable et sur les moyens d’animer des activités pédagogiques dans les établissements sur cette question. Inspiré de ce travail et par le « rapport Brundtland » de l’ONU sur l’environnement et le développement, la CSQ et plusieurs groupes partenaires, dont RECYC-QUÉBEC et Oxfam, fondent le mouvement des Établissements verts Brundtland en 1993. En 2006, les EVB franchissent le cap du millième établissement inscrit. Ce mouvement offre à ses membres des activités de formation et du matériel pédagogique pour les appuyer dans leur démarche d’EAV. Il suscite aussi la valorisation des projets des étudiantes et étudiants et du personnel des écoles et des centres de formation.

Les EVB dans les centres d’éducation des adultes
L’éducation pour un avenir viable est appliquée dans les centres d’éducation des adultes (CÉA) depuis longtemps. Afin de reconnaître et d’appuyer les initiatives du personnel et des élèves de ces établissements d’enseignement, le statut EVB est accessible aux CÉA depuis 2003. Au printemps 2006, déjà vingt-cinq CÉA avaient rejoint les EVB.

Comme plusieurs CÉA, le Centre Louis-Jolliet avait déjà en place un système de recyclage. L’adhésion au mouvement EVB a stimulé l’application du principe des 3R-V (réduction, réutilisation, recyclage, valorisation) et étendu sa portée. Par exemple, les volets écologique et solidaire se sont unis dans les projets de friperie et de comptoir de vente de mets surgelés à faible coût pour desservir les nombreux élèves vivant des difficultés économiques, physiques ou mentales.

Covoiturage, nettoyage d’aires extérieures et vente de produits équitables sont aussi des exemples de projets concrets mis en place dans les CÉA pour construire un monde meilleur.

Un problème récurrent aux CÉA est le renouvellement rapide des cohortes étudiantes. L’implication du personnel est alors fondamentale pour assurer le suivi des projets à long terme. Dans ce sens, Helen Cochrane, responsable EVB du Centre Louis-Jolliet, propose aux CÉA intéressés de faire inclure l’EAV dans le projet éducatif de l’école pour s’assurer d’intégrer les EVB au travail de l’établissement. Elle ajoute « qu’il ne faut pas avoir peur de recommencer » pour maintenir les projets en vie plusieurs années.

Pour joindre le mouvement

Le mouvement des EVB est en pleine expansion. Pour obtenir plus d’information, vous êtes invités à consulter le site http://www.evb.csq.qc.net/ où vous retrouverez les exigences pour faire partie du mouvement et les indications pour y inscrire votre établissement. Il est important de noter que le statut d’Établissement associé Brundtland (EAB) existe aussi et qu’il peut être octroyé, entre autres, aux organismes à but non-lucratif qui agissent dans le sens de l’EAV. Ainsi, les centres d’éducation populaire peuvent aussi bénéficier des services offerts par le mouvement et participer à ses formations.