Déclaration des groupes de femmes à l'occasion de la rencontre des ministres de la condition féminine du Canada, du Québec, des autres provinces et des territoires, 1 octobre 2006, Saint Jean, N.B.

Déclaration des groupes de femmes à l'occasion de la rencontre des ministres de la condition féminine du Canada, du Québec, des autres provinces et des territoires, 1 octobre 2006, Saint Jean, N.B.

Lancée lors d'une conférence des médias le 2 oct à Saint Jean, N.-B. par l'Association nationale Femmes et Droit et l'Alliance canadienne féministe pour l'action internationale, la Fédération des femmes du Québec, l'Alliance des femmes de la francophonie canadienne, l'Association canadienne pour la promotion des services de garde aux enfants, Urban Core Support Network de Saint John, Coalition des maisons de transition du N.-B., Coalition pour l'équité salariale, Femmes Équité Atlantique, la Fédération des femmes acadiennes et francophones du N.-B., et le Conseil consultatif sur la condition de la femme au N.-B. Cinq millions de moins pour Condition féminine Canada: vive inquiétude des groupes de femmes concernant la poursuite des engagements du gouvernement canadien en matière d'égalité! Le 25 septembre dernier, le gouvernement fédéral annonçait une coupe de 5 millions dans le modeste budget de 13 millions de Condition féminine Canada. Ces coupures sont inquiétantes, très inquiétantes. Elles témoignent de l'orientation de ce gouvernement. Notre inquiétude dépasse largement la question financière. Sommes-nous en train d'assister au démantèlement de Condition féminine Canada? Au démantèlement des mécanismes de l'État canadien voués à l'avancement de l'égalité des femmes? Cette inquiétude est d'autant plus grande qu'au cours des derniers mois, le gouvernement fédéral a introduit plusieurs mesures qui risquent de mener à une augmentation des inégalités vécues par les femmes. Il a aboli le tout nouveau programme national de services de garde, annoncé qu'il ne soutiendra pas l'adoption d'une loi proactive sur l'équité salariale, et il a aboli le Programme de contestation judiciaire. De telles mesures risquent de saper l'engagement du Canada envers l'égalité des femmes, et mener à une érosion des droits garantis dans la Charte canadienne des droits et libertés et dans les instruments internationaux de protection des droits de la personne. Au cours de la dernière élection fédérale, Stephen Harper a promis de prendre des mesures concrètes et immédiates ... pour s'assurer que le Canada s'acquitte entièrement de ses engagements envers les femmes. Ces coupures sont incompatibles avec la promesse électorale de Monsieur Harper. C'est pourquoi nous demandons aux ministres fédérale, provinciales et territoriales de la Condition féminine, réunies à St-Jean au Nouveau-Brunswick les 1 et 2 octobre, de prendre des mesures énergiques pour défendre les droits des femmes dans leur juridiction, et à l'échelle fédérale. Nous leur demandons de s'assurer que les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux respectent leurs engagements en vertu de la Charte et en vertu de a Convention pour l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes. Plus précisément, nous leur demandons d'intervenir immédiatement auprès du gouvernement fédéral pour qu'il annule sa décision de couper le financement de Condition féminine Canada, et qu'il mette en oeuvre les diverses recommandations pour améliorer le Programme de promotion de la femme et soutenir des groupes de femmes qui oeuvrent au Québec et ailleurs au Canada. Dans la conjoncture politique actuelle, il est impératif que les groupes de femmes reçoivent un financement adéquat pour défendre les droits fondamentaux des femmes, comme l'équité salariale, et pour intervenir contre la violence faite aux femmes. Il est essentiel que nous ayons les moyens de défendre les programmes qui sont de nature à assurer la réalisation effective de nos droits constitutionnels, comme le Programme de contestation judiciaire. Et il est essentiel que des mesures soient mises en place - comme un réseau universel de garderies - pour assurer notre pleine participation dans la société.