Les femmes se rassemblent à Ottawa pour envoyer un message clair à Harper : renverser les coupures, respecter les droits à l'égalité
OTTAWA, le 10 décembre 2006 - Des centaines de personnes, de groupes communautaires et d'organisations de femmes manifestent aujourd'hui à Ottawa pour demander au Premier ministre Stephen Harper de renverser une série de décisions qui nuiront gravement aux droits des femmes à l'égalité.
Avant la manifestation, des représentantes d'importantes organisations de femmes, de groupes de promotion des droits humains et des syndicats, y compris l'Association nationale Femmes et droit, Amnesty International, la Fédération des femmes du Québec, le Congrès du travail du Canada et la CSN (Confédération des syndicats nationaux) tiendront une conférence de presse au Cercle national des journalistes et publieront une déclaration signée par 438 organisations. Cette déclaration dénonce le Premier ministre Harper pour avoir trahi sa promesse électorale de «prendre des mesures concrètes et immédiates, comme l'ont recommandé les Nations Unies, pour s'assurer que le Canada s'acquitte entièrement de ses engagements envers les femmes du Canada.»
De plus seront présentes Belinda Stronach, présidente du caucus des femmes, Parti Libérale du Canada, Maria Mourani, la porte-parole du Bloc Québécois en matière de Condition féminine, et Irene Mathyssen, la porte parole du Nouveau Parti Démocratique, qui appuient la déclaration.
«En plus de manquer à sa promesse électorale, ce gouvernement adopte des mesures qui nous ramènent en arrière quant au statut de l'égalité des femmes dans ce pays», déclare Andrée Côté, porte parole de la coalition ad hoc pour l'égalité.
« Les politiques Harper auront un impact très négatif sur toutes les femmes, et en particulier les travailleuses, en raison des décisions sur l'équité salariale et les services de garde», selon Claudette Carbonneau, présidente de la CSN.
La coalition publiera également des lettres d'appui signées par six lauréates du Prix Nobel de la paix (Betty Williams, Maired Corrigan, Rigoberta Menchu Tum, Jody Williams, Shirin Ebadi et Wangari Mathai) et par des organisations de femmes de 18 pays, incluant la France, le Chili, le Danemark et les États-Unis, toutes grandement préoccupées par les répercussions négatives des récentes actions du gouvernement conservateur sur l'égalité des femmes au Canada.
«À titre de défenseures internationales des droits des femmes, nous avons misé sur le leadership du gouvernement canadien ... Mais c'est le recul apparent de ce leadership, dont témoignent les récentes décisions prises par votre gouvernement, qui nous préoccupent», écrivent les lauréates dans une lettre à Stephen Harper.
Aujourd'hui, le 10 décembre 2006 marque le 25e anniversaire de la ratification par le Canada de la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDEF). Le Comité des Nations Unies responsable de l'examen du respect de ce traité par le Canada a émis plusieurs recommandations pressant Ottawa de corriger des problèmes fondamentaux touchant les femmes autochtones, la violence faite aux femmes, les droits humains des femmes immigrantes et le niveau inacceptable de pauvreté qui affecte les Canadiennes et leurs enfants.
«Plutôt que d'adopter des mesures concrètes pour démontrer sa bonne foi envers ses engagements internationaux en matière de droits humains, ce gouvernement a récemment pris des décisions qui auront des incidences très négatives sur l'égalité des femmes», ajoute Michèle Asselin de la Fédération des femmes du Québec (FFQ).
Ces décisions comprennent les fermetures de plus de la moitié des bureaux régionaux de Condition féminine Canada (y compris à Sainte-Foy), les changements aux critères de financement des organisations de femmes et l'élimination du mot «égalité» des objectifs du ministère; les coupures de 50 % au budget de fonctionnement de Condition féminine Canada et l'abolition du Programme de contestation judiciaire; le refus d'adopter une loi proactive sur l'équité salariale et l'annulation du financement du Programme pancanadien de services de garde à l'enfance.
«Il est essentiel que les organisations de défense des droits humains des femmes disposent des ressources suffisantes pour revendiquer et exercer des pressions quant aux programmes, politiques et lois qui peuvent avoir un effet discriminatoire sur les femmes. Les récentes restrictions de financement mineront considérablement la capacité de nombreuses organisations à mener ce genre d'activités», note Cheryl Hotchkiss d'Amnistie Internationale.
«Ce gouvernement essaye de réduire les femmes au silence», a fait valoir Paulette Senior, chef de la direction du YWCA Canada.
Des organisations et des personnes préoccupées d'Ottawa, de Montréal et de Toronto se rassemblent devant la Cour suprême à 13 h 30 à Ottawa pour marcher vers la Colline du Parlement et presser ce gouvernement de changer d'orientation et de s'engager sur la voie du respect par le Canada de ses obligations juridiques internationales envers les femmes.
Les membres de la coalition ad hoc: Action ontarienne contre la violence faites aux femmes; Alliance canadienne féministe pour l'action internationale; Association canadienne pour la promotion des services de garde à l'enfance; Alliance de la Fonction publique du Canada; Alliance des femmes de la francophonie canadienne; Association nationale Femmes et droit; Canadian Federation of University Women; Congrès du Travail du Canada; Conseil Canadien des femmes musulmanes; Conseil oecuménique des chrétiennes du Canada; Conseil national des femmes du Canada; Conseil pancanadien du développement économique communautaire des femmes; Fédération canadienne des étudiantes et étudiants; Fédération des femmes du Québec; Institut Canadien de recherches sur les femmes; MATCH International; Ontario Association of Interval and Transition Houses; Regroupement provincial des maisons
d'hébergement et de transition pour femmes victimes de violence conjugale; Syndicat canadien de la fonction publique; Womenspace; YWCA Canada
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Source : Alliance canadienne féministe pour l’action internationale (AFAI-FAFIA) - http://www.fafia-afai.org/