Frais de scolarité : l'abolition des frais de scolarité plus viable au plan socio-économique que leur augmentation

Frais de scolarité : l'abolition des frais de scolarité plus viable au plan socio-économique que leur augmentation

Montréal, le 23 janvier 2007 - Une étude réalisée par l'Institut de recherche et d'informations socio-économiques (IRIS), révèle que l'abolition des tarifs pour l'accès aux études postsecondaires est à privilégier face aux hausses de frais de scolarité afin de garantir l'accessibilité et d'enrayer les obstacles financiers liés à l'endettement.

L'étude démontre un lien direct entre le sous-financement étatique et les pressions en faveur d'une hausse des frais de scolarité. "Les hausses apparaissent comme des sources alternatives et partielles de financement pour pallier les compressions soutenues dans le financement public. Elles ne permettent pas de régler le sous-financement chronique des établissements, mais elles entraînent par contre de nombreux impacts sociaux négatifs", explique Philippe Hurteau, chercheur à L'IRIS.


Les principales conclusions de l'étude sont les suivantes :

  • L'instauration de la gratuité scolaire coûterait 550M$ augouvernement du Québec
  • Cette politique est plus socialement viable que les hausses defrais de scolarité et elle est réaliste au plan budgétaire.
  • La gratuité scolaire est un catalyseur dans la participation et lapersistance aux études postsecondaires.
  • Les hausses de frais de scolarité ne sont pas une solution ausous-financement des universités. Elles ne font que transférer uneinfime partie des coûts sur les individus sans remettre enquestion le déclin systématique du financement gouvernemental enéducation.
  • La tarification de l'éducation et l'endettement pèsent surl'accessibilité aux études et les conditions de vie des étudiantset diplômés.
  • Les hausses de frais de scolarité exacerbent ces problèmes.


"L'instauration de la gratuité scolaire est le premier pas vers une politique réellement progressiste en éducation; politique qui devra être assortie d'une révision à la hausse du financement public. L'autre alternative est un glissement pervers vers les dérapages du modèle britannique où, comme le démontre l'étude, les hausses de frais et l'endettement ont entraîné des coûts sociaux majeurs", explique Eric Martin, consultant en analyse politique pour L'IRIS.

L'étude est disponible sur le web en format pdf : http://www.iris-recherche.qc.ca/docs/frais_scolarite.pdf

Cette étude a été réalisée à la demande de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSE), un syndicat étudiant regroupant 42 000 étudiants et étudiantes de niveau collégial et universitaire.

L'IRIS, un institut de recherche sans but lucratif, indépendant et progressiste, a été fondé à l'automne 2000. L'institut produit des recherches, des brochures et des dépliants sur les grands enjeux socio-économiques de l'heure (fiscalité, pauvreté, mondialisation, privatisations, etc.) afin d'offrir un contre-discours à la perspective néolibérale. De plus, les chercheurs offrent leurs services aux groupes communautaires, groupes écologistes et syndicats pour des projets de recherche spécifiques ou pour la rédaction de mémoires.