Utilisation d'Internet au Québec : De nouveaux sommets fracassés

Utilisation d'Internet au Québec : De nouveaux sommets fracassés

Montréal, le 26 février 2007 - Bien que depuis l'avènement d'Internet, les experts s'évertuent à prédire l'atteinte d'un éminent plafond en matière d'adoption, voilà que le phénomène continue de surprendre en poursuivant encore aujourd'hui sa progression. Ainsi, de 34 % qu'il atteignait en janvier 2000, le pourcentage d'adultes québécois à naviguer régulièrement sur Internet est passé à 72 % en novembre 2006. Ce qui constitue l'un des faits saillants de NETendances 2006, la plus vaste enquête jamais réalisée sur l'utilisation d'Internet au Québec. Amorcé en novembre 1999, ce sondage mené conjointement par le CEFRIO et Léger Marketing, a permis d'interviewer à ce jour plus de 125 000 Québécois sur leurs habitudes de navigation et leur propension à faire du commerce électronique.

Et plus les Québécois s'approprient Internet, plus ils en explorent les nouvelles avenues : blogues, téléphonie IP, apprentissage en ligne, téléchargement et écoute de vidéo, etc.

Toujours en évolution

Plus précisément, l'enquête dévoile que l'Internet québécois a gagné 140 000 nouveaux adeptes au cours de la dernière année. "Avec un taux moyen d'utilisation d'Internet de 66 %, en 2006, le Québec occupe désormais une position enviable à l'échelle internationale. Cependant, malgré cette progression notable, nous demeurons toujours légèrement sous la moyenne canadienne, note Eric Lacroix, directeur Enquêtes et Veille stratégique au CEFRIO."

Une situation qui tend toutefois à s'améliorer avec le déploiement de la haute vitesse sur l'ensemble du territoire québécois. Ainsi, NETendances révèle que les deux tiers (67 %) des adultes du Québec habitent un domicile branché et que la majorité d'entre eux (86%) sont abonnés à la haute vitesse. Autre gain considérable : la haute vitesse par câble est désormais utilisée par 32 % des Québécois (25 % en 2005).

Les services de téléphonie IP et par câble font aussi rapidement leur place dans les foyers de la province. Un an après leur arrivée au Québec, leur nombre d'abonnés atteint déjà 16 % et 9 % des Québécois prévoient s'y convertir au cours de la prochaine année.

Transactions en ligne

Les sites des institutions financières inspirent toujours plus confiance aux Québécois que ceux des commerçants en ligne et ce, malgré les tentatives d'hameçonnage que subit le secteur bancaire. Ainsi, le nombre d'adultes qui font des transactions financières en ligne (payer des factures, imprimer des relevés bancaires, effectuer des virements, transférer des fonds) a encore crû pour atteindre 37 % (34 % en 2005).

Côté commerce électronique, on observe une certaine stagnation. Dans les mêmes proportions que l'an dernier, les Québécois utilisent davantage Internet pour se renseigner sur un produit et conclure ensuite leur achat en magasin (28 %) que pour acheter directement en ligne (15 %). Internet gagne toutefois du terrain pour faciliter le magasinage des fêtes : 11 % des Québécois y ont réalisé leurs emplettes de Noel 2005. Enfin, le Web devient aussi un précieux outil pour planifier ses vacances : en 2006, 39 % des Québécois prévoyaient s'en servir à cette fin.

Internet au travail

Autre sommet fracassé : sur les 2,8 millions de Québécois (47 %) qui se servent d'Internet dans le cadre de leur travail, près de 300 000 ont commencé à le faire cette année. Comme en 2005, la plus forte croissance a été observée chez les travailleurs manuels. Dans cette catégorie, la proportion d'employés qui utilisent désormais Internet est passée de 13 % en 2004 à 29 % en 2006. Toutefois, ce sont toujours les professionnels (85 %) et les travailleurs qui détiennent une formation universitaire (73 %) qui sont les principaux utilisateurs d'Internet au boulot.

En outre, la proportion d'adultes québécois qui travaillent à la maison par Internet a fait un bond remarquable, passant de 19 % en 2004 à 31 % en 2006. Le télétravail deviendrait-il une nouvelle avenue pour tenter de concilier travail - famille ou le simple reflet d'une surcharge qui empiète de plus en plus sur la vie privée? Parmi les autres phénomènes observés, notons aussi que 20 % des Québécois se servent de la messagerie instantanée (MSN) pour travailler et 30 % ont recours à Internet pour se chercher un emploi.

Navigation sur Internet

NETendances 2006 nous apprend également que les Québécois consacrent plus de temps à Internet : leur utilisation hebdomadaire est passée de 4,9 heures en 2005 à 5,8 heures en 2006. Les sites francophones ont toujours la cote au Québec : ils sont préférés par 60 % des internautes. Si les sites d'information et d'actualités (35 %) demeurent les plus visités par les internautes, les sites de divertissement (20 %) et de courriel gratuit (16 %) sont aussi souvent appréciés.

Autre phénomène en explosion, les blogues ont gagné, seulement au cours de la dernière année, 450 000 nouveaux lecteurs au Québec. Ainsi, un adulte sur cinq (20 %) a déjà visité un carnet Web (12 % en 2005). Cette forte croissance est certainement attribuable à une offre plus grande et plus diversifiée en matière de blogues.

Pour leur part, les sites gouvernementaux attirent toujours autant de visiteurs : 28 % consultent à des fins personnelles ou professionnelles les sites du gouvernement provincial, 24 %, du gouvernement fédéral et 11 % le site de leur municipalité.

Se divertir en ligne

Le courrier électronique demeure l'activité de prédilection des Québécois. En 2006, 60 % des adultes l'ont utilisé pour communiquer avec des amis ou de la famille sur une base mensuelle et 63 % des gens possèdent une adresse courriel. En outre, le clavardage (28 %) et le jeu en ligne (15 %) gagnent constamment de nouveaux adeptes.

Si au cours des dernières années, NETendances notait une certaine stagnation en matière de téléchargement et d'écoute de musique en ligne, voilà qu'en 2006, une réelle croissance a été enregistrée. L'attrait grandissant pour les lecteurs de musique portatifs de type iPod et la plus grande offre de sites commerciaux dédiés au téléchargement légal de musique en format mp3 ne sont sûrement pas étrangers à l'atteinte de ce nouveau sommet. Dans les faits, le quart (26 %) des Québécois se sont adonnés à ces activités en décembre 2006.

Enfin, l'année dernière a aussi été marquée par plusieurs phénomènes qui ont propulsé la vidéo sur Internet. Pensons seulement au site YouTube, consacré l'invention de l'année par le magazine Time ou encore plus près de nous, aux Têtes à claques qui fracassent des records de fréquentation. En clair, ce sont 16 % des Québécois qui se sont intéressés aux vidéos en ligne en décembre dernier, ce qui représente 330 000 adultes de plus qu'en 2005. Pas étonnant que plusieurs experts perçoivent ce secteur d'activité comme étant la voie de l'avenir sur Internet.

Sécurité informatique


Bien que la proportion (88 %) de Québécois qui protègent leur ordinateur avec au moins un antivirus ou un pare-feu soit demeurée stable comparativement à 2005 (87,5 %), les ordinateurs personnels sont, pour leur part, mieux protégés qu'avant au Québec. En effet, la proportion d'appareils munis à la fois des deux dispositifs (51 %) a crû de 6,5 points depuis 2005. Les ordinateurs ont aussi été moins infectés en 2006, alors que 38 % des propriétaires d'un ordinateur à la maison ont vu leur appareil importuné par un virus, un ver, un trojan ou un espiogiciel. Enfin, un peu moins de Québécois (11 %) avouent avoir été victimes d'une tentative de fraude en ligne ou par courriel qu'en 2005 (12 %).

Notons en terminant que le NETendances 2006 a été rendu possible grâce au soutien financier de Bell Canada.

Le CEFRIO est un centre de liaison et de transfert qui regroupe près de 160 membres universitaires, industriels et gouvernementaux ainsi que 57 chercheurs associés et invités. Sa mission : aider les organisations à être plus productives et à contribuer au bien-être des citoyens en utilisant les technologies de l'information comme levier de transformation et d'innovation. En partenariat, le CEFRIO réalise partout au Québec des projets de recherche, d'expérimentation et de veille stratégique sur l'appropriation des TI. Ces projets touchent l'ensemble des secteurs de l'économie québécoise tant privé que public. Les activités du CEFRIO sont financées en majeure partie par ses membres et par le gouvernement du Québec, son principal partenaire financier.

Pour plus de détails, procurez-vous :

- Faits saillants de l'enquête