Les grands oubliés des promesses électorales : les élèves en difficulté et en trouble d'apprentissage

Les grands oubliés des promesses électorales : les élèves en difficulté et en trouble d'apprentissage

Montréal, le 21 mars 2007. La campagne électorale en cours au Québec est étonnement silencieuse quant à la réalité vécue par les élèves en difficulté et en trouble d'apprentissage. L'année dernière, pas une semaine ne se passait sans que les médias en fassent largement état. Pourtant leur situation n'a guère changé depuis, mais la préoccupation, quant à elle, semble avoir disparue.

Quand à la fin de la première secondaire, 27 % des élèves éprouvent des retards par rapport à l'âge attendu;
Quand seulement 68 % des jeunes obtiennent leur diplôme d'études à 17 ans;
Quand le Ministère de l'éducation lui-même établit que le nombre d'élèves en difficulté classifié dans la catégorie des EHDAA passe de 11 à 15 % ;
il y a lieu de s'inquiéter et de se questionner sur la qualité des services offerts aux élèves ayant des besoins particuliers et de s'étonner que les politiciens ignorent cette réalité dans les discours qu'ils prononcent actuellement.
IL Y A URGENCE À L'ÉCOLE !!!
L'Association québécoise des troubles d'apprentissage existe depuis 40 ans et reçoit chaque année, plus de douze mille appels de parents qui tentent d'obtenir des services adaptés pour leurs enfants. L'AQETA constate que les services offerts à la clientèle des élèves en difficulté sont très variables d'une région à l'autre, d'une commission scolaire à l'autre et, même, d'une école à l'autre.

Les besoins de ces élèves sont pourtant faciles à identifier : des services adaptés à leurs besoins particuliers, dispensés par du personnel qualifié et en nombre suffisant, pour leur permettre d'acquérir les compétences relatives à leur cycle d'apprentissage.

Cela implique nécessairement d'identifier très tôt, idéalement au préscolaire, les élèves à risque d'échec scolaire et de leur donner immédiatement et tant qu'ils en ont besoin les services requis. Il n'est pas toujours nécessaire d'investir plus d'argent, mais plutôt de revoir l'organisation des services en plaçant l'élève au coeur des préoccupations de l'école.

Aujourd'hui, s'ouvrira le 32e congrès annuel de l'Association québécoise des troubles d'apprentissage. Quatre-vingts conférences seront présentées pour outiller les personnes directement concernées par cette problématique. M. Égide Royer ouvrira le congrès avec une réflexion portant sur les services offerts à ces élèves.

D'autres conférences seront présentées durant ces trois jours sur l'organisation des services aux élèves en difficulté : il peut s'agir de modèles d'organisation de services ou d'expériences innovantes ayant donné des résultats intéressants.

D'autres conférenciers interviendront entre autres sur les différents troubles d'apprentissage, les difficultés en mathématique, les difficultés au plan du comportement et bien entendu sur la lecture, qui est un des prédicateurs de réussite scolaire.

Le congrès de l'AQETA, qui est le plus important événement de ce type au Canada, réunira près de 2000 personnes préoccupées par le quotidien et l'avenir de ces élèves. Chaque année, le nombre de participants va croissant et nous attribuons cette popularité à la situation de plus en plus désastreuse et préoccupante des élèves dits à risque d'échec scolaire.

Les élèves dont nous parlerons au congrès ont les capacités pour réussir à l'école pour peu qu'on leur en donne les moyens. Ils arrivent à l'école plein d'espoir et de projets pour l'avenir, comme n'importe quel enfant, sauf que pour eux le défi est de taille.

La campagne électorale qui se déroule actuellement devrait être l'occasion de réfléchir à la société dans laquelle nous voulons vivre, société qui doit inclure tous les citoyens. Que désire t-on pour cette société : des décrocheurs, des assistés sociaux, des délinquants ???

En taisant la situation de ces élèves, les trois principaux partis politiques semblent vouloir les écarter en ne leur fournissant pas l'aide nécessaire pour leur permettre de développer leur plein potentiel.

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