« En prison pour la cause des femmes - La conquête du banc des jurés »
EN PRISON POUR LA CAUSE DES FEMMES
La conquête du banc des jurés
MARJOLAINE PÉLOQUIN
Le 1er mars 1971, sept jeunes femmes prenaient d’assaut le banc des jurés, en pleine séance de la cour, au quartier général de la Sûreté du Québec, le centre Parthenais à Montréal, où se tenaient les procès qui ont suivi la Crise d’octobre. Par cette action d’éclat, elles voulaient protester contre le fait que les Québécoises n’avaient pas le droit d’être jurées. Outrage au tribunal! Ces militantes de la cellule Action-choc du Front de libération des femmes du Québec ont été incarcérées sur-le-champ à la prison Tanguay, pour y purger des peines variant de un à deux mois.
«Les portes de garage de la prison Tanguay nous apparaissent à travers le hublot du fourgon et s’ouvrent sur nous comme une gueule. La gueule du Pouvoir que nous avons choisi de défier est bien, en effet, une porte de prison… Nous sommes maintenant ses prisonnières. Mais nous n’avons pas dit notre dernier mot!»
En prison pour la cause des femmes nous plonge au cœur d’un Québec en pleine effervescence, mais qui vient de subir l’électrochoc violent de la Loi sur les mesures de guerre. Raconté par l’une de ses protagonistes, ce récit nous fait vivre de l’intérieur la genèse de l’Action des jurées, toutes les péripéties et les suites de cet épisode méconnu de notre histoire récente. Le 18 juin 1971, la Loi des jurés était modifiée, marquant un autre jalon de la lutte des Québécoises pour l’égalité. Le Front de libération des femmes (1969-1971) mènera encore plusieurs batailles et se dissoudra peu après, à l’automne de la même année. Chronique intime et politique d’une action solidaire, vécue par des femmes déterminées à mettre le féminisme «sur la mappe», ce livre rétablit les faits: sait-on quel rôle a joué le Front de libération des femmes dans l’histoire des femmes au Québec? Avons-nous oublié comment nos droits ont été conquis?
Marjolaine Péloquin est engagée dans le mouvement féministe depuis sa participation au Front de libération des femmes du Québec. Après des études en histoire et en éducation, elle a principalement travaillé dans l’enseignement et dans la recherche. Elle vit depuis plus de 30 ans dans l’Est du Québec, où elle termine présentement une recherche régionale sur la santé mentale des femmes au mitan de la vie.
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Pour entrevue ou information : Élise Bergeron (514) 876-0097 ou Geneviève Pigeon (450) 616-7804