Budget québécois 2007-2008: Un débat plus large est nécessaire en éducation
Étudiants et travailleurs exigent un moratoire sur la hausse des frais de scolarité ainsi que le retrait des baisses d’impôts du budget libéral
Montréal, le 30 mai 2007 - Lors d’une conférence de presse tenue ce matin, 6 fédérations étudiantes et groupes syndicaux ont demandé au gouvernement de reculer et de renoncer à ses baisses d’impôts ainsi qu’à la hausse des frais de scolarité dans son budget, sans quoi l’opposition à l’Assemblée nationale aura raison de maintenir son opposition exprimée le 24 mai.
« Face à la hausse annoncée des frais de scolarité et l’absence de réinvestissement en éducation postsecondaire, nous ne pouvons que déplorer le choix du gouvernement de baisser les impôts. Il donne aux plus fortunés pour enlever aux moins riches et fait porter le fardeau aux générations futures, ce qui est inacceptable » affirme Réjean Parent, président de la CSQ. Les groupes présents ont souhaité rappeler qu’à l’égard de l’avenir du Québec, les conséquences néfastes de l’adoption du budget du 24 mai ont une importance de loin supérieure aux batailles partisanes. « Avec les défis démographiques à venir, il est évident qu’on devra hausser les impôts à nouveau dans 5 à 10 ans. Les étudiants ayant subi la hausse des frais de scolarité depuis seront alors sur le marché du travail. Une seule génération doit-elle payer pour tous ?» ajoute Geneviève Bond-Roussel, présidente de la FECQ.
« Ces choix opportunistes du gouvernement Charest créent un grave problème à court terme. Dans les Cégeps et les universités, aucun argent neuf n’a pu être injecté dans le budget, alors que les libéraux l’avaient promis et que le réseau en a grandement besoin. » rappelle Denise Boucher, vice-présidente de la CSN. C’est pour cette raison que nous demandons aux deux partis d’opposition d’appuyer nos revendications concernant les enjeux liés à l’accessibilité aux études postsecondaires et au financement des établissements d’enseignement supérieur. S’il doit y avoir des élections, ce sera à cause de l’entêtement de Jean Charest. Il impose aux étudiants, comme le gouvernement l’a fait entre 1989 et 1994, un effort qu’il ne fait pas lui-même pour les universités et les cégeps. « Si, par peur d’affronter l’électorat, la classe politique impose la hausse des frais de scolarité et le désengagement de l’État en éducation, elle forcera notre génération à se lever et se battre de nouveau. » ajoute Jean-Patrick Brady, président de la FEUQ.
Un débat plus large est nécessaire en éducation postsecondaire
Alors que leur développement est crucial pour l’avenir économique du Québec, on laisse les cégeps et les universités vivre une crise financière que le désengagement public ne fera qu’aggraver. La catastrophe de l’UQAM ne sera peut-être pas la dernière. « Nous exigeons donc un moratoire sur toute hausse des frais de scolarité ainsi que l’organisation d’une grande consultation sur l’avenir de l’éducation postsecondaire », conclut Denis Sylvain, président de la FAEUQEP. Sous la forme d’une commission itinérante issue de l’Assemblée nationale et complétée par des membres indépendants, un tel exercice permettrait aux acteurs de l’éducation de se mobiliser dans toutes les régions du Québec et d’identifier des solutions porteuses d’espoir.
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