Chômeurs absents, subventions coupées

Chômeurs absents, subventions coupées

Emploi-Québec ne tolère aucune absence aux cours qu'il subventionne

Les étudiants dont la formation est financée par Emploi-Québec ont intérêt à ne pas être malades et à s'assurer que leurs enfants restent aussi en santé. Le ministère de l'Emploi et de la Solidarité sociale leur a en effet fait savoir qu'aucune absence ne pourrait être tolérée aux cours, qu'elle soit justifiée ou pas, à défaut de quoi ils pourraient perdre leur subvention.

Johanne Nault est mère monoparentale de quatre enfants, dont trois habitent avec elle. Elle vit dans l'angoisse que son garçon asthmatique soit obligé d'être hospitalisé de nouveau. «L'an dernier, mon fils a dû aller à l'hôpital et j'étais obligée d'être là 24 heures sur 24, parce qu'il était dans une unité de soins de courte durée. Si cela se reproduisait cette année, je devrais choisir entre aller à l'hôpital ou perdre ma subvention», a déploré Mme Nault, qui s'est inscrite à un cours de mécanique d'ascenseur après avoir perdu son emploi en entretien ménager.

À l'instar de ses collègues qui étudient au Centre de formation des adultes Gédéon-Ouimet, à Montréal, elle a reçu un avis cet été précisant que la politique antérieure voulant qu'on tolère jusqu'à 10 % d'absence ne s'appliquait plus et que le Centre local d'emploi visait plutôt un «pourcentage d'absence de zéro». La lettre cite l'entente conclue entre Emploi-Québec et les bénéficiaires d'une formation qui stipule qu'«Emploi-Québec peut suspendre ou cesser de verser l'aide financière en cas d'absence ou d'interruption de votre participation, et ce, quel qu'en soit le motif».

La semaine dernière, elle a fait des pieds et des mains pour réussir à rencontrer l'orthopédagogue et l'enseignant d'un de ses enfants pendant les heures de classe, profitant pour ce faire d'une journée pédagogique à sa propre école.

«Cela ne tient pas la route. Personne ne peut garantir qu'il ne devra jamais s'absenter, qu'il n'aura pas d'accident ou de maladie. Quand on travaille, la Loi sur les normes du travail autorise une personne à s'absenter pour s'occuper de ses enfants. Si on me coupait ma subvention, je n'aurais plus rien, j'ai terminé mes timbres de chômage», a dénoncé la mère de 39 ans qui fait vivre sa famille avec les 240 $ par semaine versés par Emploi-Québec. Au cours des dernières semaines, Mme Nault a écrit à la fois au premier ministre, au ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale et à la ministre de l'Éducation pour leur demander de revoir cette politique.

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Pour lire cet article dans sa version intégrale, consultez-le sur le site du journal le Devoir, édition du 14 septembre 2007.


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