Compagnie-F : des formations innovantes pour l’intégration socio-économique des femmes immigrantes et issues des groupes racisés
Par Maria Cristina Gonzalez *
Compagnie-F croit au potentiel entrepreneurial des femmes issues des groupes racisés

De nombreux obstacles à surmonter…
Selon des témoignages des femmes accompagnées à Compagnie-F, elles trouvent difficile l’accès aux ressources disponibles dans les organismes de développement économique à Montréal, particulièrement en ce qui a trait aux services de formation et à l’accès au capital. Ces difficultés s’ajoutent aux défis de réseautage des femmes d’affaires immigrantes, car elles doivent faire un effort supplémentaire pour élargir leur réseau de contacts et ainsi apprendre à connaître les manières de faire locales, à maîtriser les techniques de réseautage d’affaires, les conventions utilisées au Québec, etc.
Il faut dire aussi que l’expérience de Compagnie-F nous a appris que les femmes en affaires (travail autonome, micro-entrepreneuriat ou entrepreneuriat) doivent encore surmonter des préjugés et se faire valoriser dans une économie qui reconnaît surtout le modèle entrepreneurial dominant, associé à des valeurs corporatives. Dans ce sens, plusieurs éléments dans les politiques gouvernementales dressent des contraintes juridiques, administratives et logistiques pour l’accès des femmes à la vie économique.
L’initiative FIGR : pour améliorer l’accessibilité aux ressources en entrepreneurship
Il existe très peu de documentation sur les FIGR et celles des groupes racisés en affaires. C’est pourquoi l’initiative FIGR inclut aussi un volet de recherche qui comprend la compilation des données disponibles quant à la demande que font les FIGR aux services auxquels elles ont accès; ainsi que la réalisation d’une série d’entrevues auprès de FIGR en affaires. L’objectif est de mieux comprendre les forces et les obstacles rencontrés dans leur démarche entrepreneuriale, mais surtout de connaître la place que cette démarche entrepreneuriale a eue dans leur intégration socio-économique au Québec. Pour y arriver, nous utiliserons une grille d’entrevue basée sur un modèle développé par la Fondation canadienne des femmes dénommée ‘Moyens d’existence durables’, un modèle par ailleurs utilisé dans tous les programmes de Compagnie-F.
Finalement, l’initiative FIGR veut aussi rassembler des entrepreneures d’origines ethniques diverses avec les décideurs et décideuses d’organismes montréalais de développement économique. L’idée est de permettre à ces femmes de prendre la parole afin qu’elles expliquent leurs besoins spécifiques concernant l’entrepreneurship. Cette journée aura lieu en mars 2008 et sera suivie de deux journées d’appoint en 2008 et 2009.
Une option réaliste et souhaitable pour fortifier nos communautés!
Bref, l’intégration socioéconomique des FIGR par l’entrepreneurship est une option réaliste à considérer mais les mesures d’ouverture et l’adaptation des services existants aux besoins de cette population doivent vraiment permettre l’accès aux services aux femmes intéressées. Il faut dire que les femmes œuvrent souvent dans des domaines à haut impact social, qu’elles entretiennent de façon créative des processus d’intégration socio-économique puissants et qu’elles apportent leur expertise et leurs expériences cumulées ailleurs en les adaptant aux façons de faire québécoises. Un regard nouveau mérite d’être posé sur l’impact économique de ces entreprises qui contribuent à fortifier la communauté grâce au travail dédié de femmes d’affaires épanouies et engagées.
Liens connexes:
Site Internet:
Ressources en ligne :
- «Au sujet de la reconnaissance des acquis des immigrantes», par Angie E. Destinobles sur le site de Netfemmes.
- Deux portraits sur les femmes immigrées au Québec. Le ministère de l'Immigration et des Communautés culturelles vient de mettre en ligne deux portraits sur les femmes immigrées au Québec:
- Portrait économique des femmes immigrées recensées au Québec en 2001 a pour objectif de voir si les FIGR subissent une «double précarité» économique en raison de leur statut d'immigrante et de leur sexe.
- Portrait sociodémographique des femmes immigrées recensées au Québec en 2001, présente des données sur leur répartition géographique, leur provenance, leur confession religieuse, l'acquisition de la citoyenneté, leurs caractéristiques linguistiques, leur scolarité, et leur appartenance à une «minorité visible». [Source : Veille de l'Observatoire international sur le racisme et les discriminations (CRIEC), numéro 33 (juillet-août 2007)]
*Maria Cristina Gonzalez est coordonnatrice de projet à Compagnie-F, entrepreneurship pour femmes [retour au texte]
** Comme celles associées à l’exigence d’avoir de l’expérience de travail au Canada, la difficulté de certains employeurs à valoriser les compétences développées ailleurs et les défis de la conciliation travail-famille. [retour au texte]