Des syndicats demandent au gouvernement de freiner ses visées anti-égalitaires
OTTAWA, le 10 déc. /CNW Telbec/ - Plusieurs grands syndicats prennent les devants en fournissant un appui financier à des organismes de femmes qui ont fait les frais des visées anti-égalitaires du gouvernement Harper. L'annonce de ces syndicats coincide avec le 26e anniversaire de la ratification, par le Canada, de la Convention des Nations Unies sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes.
"En mettant fin au financement des travaux de recherche et de défense des droits réalisés par les organismes de femmes, le gouvernement Harper a pris une décision à courte vue et nous allons continuer de faire pression pour qu'elle soit annulée", a indiqué John Gordon, président national de l'Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC). "D'ici là, il est essentiel que ces groupes ne disparaissent pas."
L'AFPC a versé 100 000 $ et le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes, 25 000 $. La somme de ces montants sera répartie également entre quatre organismes de femmes, soit l'Institut canadien de recherches sur les femmes (ICRA) [sic], l'Association canadienne pour la promotion des services de garde à l'enfance (ACPSGE), l'Association nationale Femmes et Droit (ANFD) et l'Alliance canadienne féministe pour l'action internationale (AFAI). De plus, l'AFPC a remis 15 000 $ à la Fédération des femmes du Québec, l'organisme le plus important en matière d'égalité des femmes dans cette province.
La Fédération des enseignantes-enseignants des écoles secondaires de l'Ontario (OSSTF) s'est engagée à fournir 30 000 $ au cours de l'année à venir pour aider ces quatre organismes nationaux, ainsi que deux groupes provinciaux, soit la Ontario Association of Transition and Interval Houses et la Coalition ontarienne pour de meilleurs services de garde à l'enfance (COMSEE).
"Un an après l'élimination, par le gouvernement Harper, du financement versé à Condition féminine Canada pour les travaux de recherche et de défense, les organismes de femmes à l'échelle locale, régionale et nationale luttent pour accomplir ce travail indispensable", affirme Deborah Bourque, présidente nationale du STTP.
Déjà, l'ANFD a été forcée de fermer ses portes et de mettre à pied la plupart de son personnel. Les organismes de femmes, comme l'ANFD, ont soutenu les efforts des syndicats pour obtenir l'équité salariale, le congé de maternité et le congé parental ainsi que l'amélioration des conditions de travail des femmes qui occupent un emploi précaire.
"Vingt-six ans après la ratification, par le Canada, de la Convention des Nations Unis, les femmes ne font toujours pas l'objet d'un traitement égal", soutient Ken Coran, président de l'OSSTF. "Il incombe aux gouvernements démocratiques de veiller à ce que les organismes de femmes poursuivent leurs travaux d'analyse des politiques, de recherche et de défense." Les statistiques indiquent que les femmes n'ont toujours pas atteint l'égalité avec les hommes. A preuve, elles touchent 71 % du salaire des hommes, de nombreuses femmes ne peuvent entrer sur le marché du travail parce que seulement 15 % des enfants de 0 à 12 ans ont une place en garderie réglementée et la violence à l'égard des femmes est encore une réalité pour de trop nombreuses femmes.
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Source : Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC) ; communiqué au http://www.cnw.ca/fr/releases/archive/December2007/10/c9292.html