La province de Québec fera face à de sérieuses pénuries de main d'oeuvre
Ottawa, le 20 décembre 2007 - D'ici 2025, le Québec pourrait connaître une pénurie de 292 000 travailleurs et ce nombre pourrait grimper à 363 000 d'ici 2030, nous explique Le Conference Board du Canada dans l'étude Du baby-boom au déficit de main-d'oeuvre : Pénurie de main-d'oeuvre imminente au Québec, qu'il a rendue publique le 18 déc.
"Le resserrement du marché du travail ne se fait plus uniquement sentir dans l'Ouest canadien. Le Québec enregistre lui aussi une pénurie de travailleurs dans certains métiers, et cette pénurie pourrait bien devenir plus généralisée dès 2010", affirme Marie-Christine Bernard, Directrice associée des prévisions provinciales.
A en juger par les tendances démographiques actuelles, le taux d'activité de la population active a sans doute atteint un sommet en 2007 et amorcera ensuite une longue et graduelle baisse. En 2030, la pénurie de main-d'oeuvre au Québec représentera 8,5 p. 100 de la population active totale en comparaison de 6,2 p. 100 en Ontario.
Après 2020, la contribution de la main-d'oeuvre québécoise aux gains de production sera virtuellement nulle, de sorte que la croissance de la production potentielle du Québec - soit la production maximale à laquelle puisse arriver une économie sans déclencher de pression inflationniste - devrait diminuer à 1,5 p. 100 d'ici 2030.
Dans la pratique, une importante pénurie de travailleurs ne serait pas soutenable à long terme et les marchés réagiraient. Elle entraînerait une rapide augmentation des salaires réels et les entreprises s'adapteraient en remplaçant de plus en plus la main-d'oeuvre par l'équipement.
Aucune solution facile n'existe à la pénurie de main-d'oeuvre qui menace le Québec, mais, dans son étude, le Conference Board propose deux approches stratégiques pour y faire face. La première consisterait à accroître la productivité de la main-d'oeuvre par de meilleurs programmes de formation, un accès plus large à l'éducation et le soutien financier des investissements dans les nouvelles technologies.
La seconde serait d'accroître le bassin des travailleurs en attirant davantage d'immigrants qualifiés, en simplifiant la reconnaissance des titres de compétence étrangers, en encourageant la fécondité et en favorisant une plus grande participation au marché du travail des groupes sous-employés (comme les Autochtones, les travailleurs plus âgés et les femmes). Sans doute le Québec devra-t-il agir parallèlement sur tous ces fronts.
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