Conseil des Montréalaises : Un toit pour toutes les Montréalaises

Conseil des Montréalaises : Un toit pour toutes les Montréalaises

Conseil des Montréalaises : Un toit pour toutes les Montréalaises

MONTREAL, le 15 avril /CNW Telbec/ - Le Conseil des Montréalaises présente aujourd'hui son mémoire sur l'étude publique L'itinérance : des visages multiples, des responsabilités partagées à la Commission du conseil municipal sur le développement culturel et la qualité du milieu de vie. Intitulé Un toit pour toutes, une réponse à adapter!, le mémoire du Conseil des Montréalaises fait valoir les besoins spécifiques que connaissent les femmes en situation d'itinérance, besoins à partir desquels il a formulé 13 recommandations adressées à la Ville de Montréal. "L'itinérance chez les femmes est encore peu documentée. Toutefois, la faiblesse des données statistiques ne doit pas nous amener à négliger le problème. D'autant plus que les femmes itinérantes constituent le groupe dont l'augmentation a été la plus significative au cours des dernières années", de s'inquiéter Mme Nicole Boily, présidente du Conseil des Montréalaises.

L'itinérance au féminin

Peu présentes avant les années 1980, les femmes représentent dorénavant, selon le recensement de Santé Québec, 22,8 % de la population itinérante à Montréal, ce qui constitue près de 6 500 femmes. Afin d'apporter une aide adéquate à ces femmes, le Conseil des Montréalaises souhaite que les besoins différenciés des femmes et des hommes soient considérés avant toutes choses, et ce, à chaque étape du plan d'action intersectoriel en itinérance adopté par la Ville. Contrairement aux hommes, les femmes arrivent dans la rue qu'ultimement, alors qu'elles ont épuisé leurs ressources financières et celles de leur réseau personnel. Leur rapport de dépendance économique et émotive envers les hommes et les souffrances qu'elles ont vécues au cours de leur vie (souffrances qui résultent de violences sexuelle, physique, psychologique, économique ou sociale), sont des facteurs déterminant dans l'arrivée des femmes à l'itinérance. La détresse physique et émotive qui découlent de ces facteurs peut conduire à des problèmes de santé mentale ou encore de dépendance à l'alcool, aux drogues ou au jeu : cet état affecte grandement leurs relations interpersonnelles, leur capacité à trouver et à conserver un emploi ou encore à obtenir des services.

Alors que le nombre de données statistiques existant au sujet de l'itinérance féminine est restreint, le Conseil des Montréalaises demande à la Ville de Montréal de développer des outils qui permettraient d'obtenir des données qualitatives et quantitatives selon le sexe, et qui illustreraient aussi la situation des femmes autochtones. En effet, la réalité des femmes autochtones inquiète particulièrement le Conseil, car elles comptent pour la moitié (50 %) de la population autochtone vivant en situation d'itinérance. Arrivées à Montréal afin de fuir un milieu aux prises avec de multiples problématiques, leur faible connaissance de la Ville et de ses ressources et leur peu de moyens financiers mènent rapidement un grand nombre d'entre elles à la rue. Le Conseil des Montréalaises recommande donc à la Ville de favoriser la concertation et de travailler étroitement avec la communauté autochtone pour trouver des moyens de répondre adéquatement aux problèmes d'itinérance de ces femmes.

Répondre aux besoins en hébergement et en logement des femmes itinérantes

La demande d'hébergement dans les centres de jour, les refuges et les hébergements à court, moyen et long termes ne cesse d'augmenter. Les femmes qui cognent à leur porte sont de plus en plus désorganisées, connaissent d'importants problèmes de santé et/ou de dépendance et ont, conséquemment, de très grandes difficultés à briser le cycle de la précarité. Parce que ces femmes nécessitent davantage d'accompagnement et de temps pour se stabiliser et se réorganiser, le Conseil des Montréalaises interpelle donc la Ville de Montréal afin qu'elle apporte son soutien aux intervenantes et intervenants dans la réalisation de leur mandat, tant en termes de formation continue qu'en termes de ressources financières. Le Conseil souligne également l'importance primordiale de l'arrimage des différents types de ressources d'hébergement, car l'on assure ainsi un continuum de services qui permet aux femmes de sortir de la rue.

Selon le Conseil, la Ville doit aussi s'engager à mettre en oeuvre les moyens nécessaires pour augmenter l'offre de logements sociaux permanents dotés de services de soutien communautaire, car ce soutien est déterminant dans l'atteinte d'une stabilité des femmes itinérantes. En effet, l'entrée dans un logis permanent constitue un changement qui peut être déstabilisant pour ces femmes habituées à beaucoup d'encadrement dans les ressources d'hébergement temporaire. Seules, face à leurs problèmes, des possibilités de rechute sont à craindre. Ce type de logement permet aussi de rejoindre les femmes de la rue qui ont de lourds problèmes de santé physique et mentale, des femmes qui ne pourront jamais être fonctionnelles et autonomes.

Le Conseil des Montréalaises

Créé en mai 2004, le Conseil des Montréalaises est composé de 15 membres choisies parmi la population féminine montréalaise. Il agit en tant qu'instance consultative auprès de l'Administration municipale sur toute question liée à l'égalité entre les femmes et les hommes et à la condition féminine. Ses membres travaillent à l'avancement des débats et des questions qui touchent les Montréalaises. Visitez le www.ville.montreal.qc.ca/conseildesmontrealaises.

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Source : Conseil des Montréalaises, communiqué au http://www.cnw.ca/fr/releases/archive/April2008/15/c5660.html