Constat sur l'éducation dans la région de la Chaudières-Appalaches : des tendances à renverser

Constat sur l'éducation dans la région de la Chaudières-Appalaches : des tendances à renverser

Rendez-vous CSQ de l'éducation 2008 de la Chaudière-Appalaches - Des problématiques communes à la région de la Capitale-Nationale


QUEBEC, le 29 avril /CNW Telbec/ -

"Comme dans la région de la Capitale-Nationale, l'attrait qu'exerce l'école privée dans la région de la Chaudière-Appalaches se fait sentir de manière marquée. En effet, le nombre d'élèves inscrits dans les écoles publiques diminue au profit des écoles privées. Le phénomène est donc commun aux deux régions et les acteurs de l'éducation doivent unir leurs forces pour tenter de renverser cette tendance."

Le président de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), M. Réjean Parent, était de passage à Québec aujourd'hui dans le cadre des Rendez-vous CSQ de l'éducation 2008 afin de faire le point sur l'état de l'éducation dans les régions de la Capitale-Nationale et de la Chaudière-Appalaches. Il était accompagné de la vice-présidente de la Fédération des professionnelles et professionnels de l'éducation du Québec (FPPE-CSQ), Mme Diane Benoît, du vice-président de la Fédération du personnel de soutien de l'enseignement supérieur (FPSES-CSQ), M. Pierre Séguin, et du président du Syndicat de l'enseignement de la région de Québec (SERQ-CSQ) et coordonnateur régional de l'événement, M. Denis Simard.

Outre l'augmentation de la part du privé en éducation dans la région, on constate que sur les 307 060 personnes âgées de 15 ans et plus, habitant la région de la Chaudière-Appalaches, 35,4 % ne possèdent même pas un diplôme d'études secondaires, ce qui équivaut à 108 570 personnes. Ce pourcentage est supérieur à la moyenne québécoise qui se situe à 31,7 %. Il y a ici un défi très important à relever, car les emplois qui se créeront dans la région dans les prochaines années commanderont pour une bonne part des compétences techniques et professionnelles. "Les services offerts aux adultes devront être revus à la hausse si l'on veut permettre à plus de personnes de s'insérer au marché de l'emploi", indique M. Parent.

Une situation à venir qui n'est pas rose

Un déclin de l'effectif scolaire est également à prévoir chez les jeunes de l'éducation préscolaire et de l'enseignement primaire et secondaire fréquentant les établissements d'enseignement de la région. Des 54 908 jeunes que l'on comptait en 2002-2003, le nombre devrait diminuer à 45 190 jeunes en 2014-2015, soit une baisse de 17,7 %.

Et la situation ne s'annonce guère plus rose en ce qui concerne le collégial où l'on avait déjà connu une forte baisse entre 2000 et 2006, suivie d'un redressement qui est prévu jusqu'en 2010. Malheureusement, la tendance sera ensuite à nouveau à la baisse jusqu'en 2015. L'effectif étudiant devrait alors passer de 5 642 personnes en 2009 à 4 544 personnes en 2015, soit une baisse de 19,5 %", constate le président de la CSQ.

M. Parent indique que de telles baisses de clientèle ne faciliteront pas les choses aux écoles et aux cégeps de la région, dont le financement est assuré par le nombre d'élèves inscrits.

Formation professionnelle et formation technique

A l'instar de la région de la Capitale-Nationale, la région de la Chaudière-Appalaches connaît, elle aussi, une hausse du nombre d'inscriptions en formation professionnelle qui arrive à point alors que l'on appréhende dans un proche avenir une pénurie de main-d'oeuvre qualifiée. L'inverse se produit en formation technique où l'on constate une forte baisse de l'effectif étudiant, passant de 4 941 inscriptions en 1998-1999 à 3 496 en 2005-2006.

Tendances à renverser pour les taux de décrochage et de diplomation

D'autre part, le coordonnateur régional des Rendez-vous CSQ de l'éducation 2008, M. Denis Simard, soutient que le taux de décrochage et la situation de la diplomation sont problématiques pour la région de la Chaudière-Appalaches.

"Même si le taux de décrochage de 20,9 % en 2005-2006 demeure inférieur à la moyenne provinciale de 24,2 %, il est quand même à la hausse puisqu'il était de 19,4 % en 2001-2002 dans cette région.

"La région ne doit pas se satisfaire de savoir que son taux de décrochage est moins élevé que la moyenne provinciale et fermer les yeux sur le fait qu'il est quand même en augmentation. C'est ce dernier élément qu'il faut surtout retenir et pour lequel des mesures doivent être prises afin de ne pas laisser la situation se dégrader", met en garde M. Simard.

Il en va de même du taux de diplomation avant 20 ans dans la région qui, bien qu'il ne soit pas parmi les plus faibles au Québec, est quand même en train de diminuer. En effet, alors qu'il se situait à 74,3 % en 2000, ce taux avait baissé à 73,5 % en 2006.

Des sujets de préoccupation

Le président de la CSQ a tenu à souligner, en terminant, deux autres données qui lui paraissent préoccupantes.

"Sur la seule base des élèves handicapés, on peut remarquer que l'intégration en classe ordinaire était plus forte dans la région de la Chaudière-Appalaches (46 %) en 2005-2006 que la moyenne québécoise qui se situait à 39 %. Quand on sait que cette intégration se fait dans des classes qui comptent déjà un nombre trop élevé d'élèves, sans que les enseignantes et les enseignants puissent compter sur un soutien suffisant de professionnelles et professionnels, faute d'être assez nombreux, il est facile d'imaginer que cette situation alourdit considérablement leur tâche", mentionne M. Réjean Parent.

M. Réjean Parent ajoute que ce n'est pas plus facile pour les professionnelles et professionnels dont les conditions de travail se sont sérieusement détériorées.

"Dans les commissions scolaires de la région de la Chaudière-Appalaches, on dénote des signes de détresse psychologique chez le personnel professionnel dans des proportions de 41,8 % dans la Commission scolaire des Navigateurs et de 39,1 % dans celle de la Beauce-Etchemin. C'est extrêmement inquiétant. Il très difficile pour les personnes d'avoir le sentiment de ne pas pouvoir intervenir suffisamment et de ne pouvoir répondre aux besoins fort nombreux des élèves, faute de moyens et de temps. Vous comprendrez tout l'impact de telles situations sur la vie professionnelle de ces gens" conclut le président de la CSQ, M. Réjean Parent.

Profil de la CSQ

La CSQ représente quelque 160 000 membres, dont près de 100 000 dans le secteur public. Elle est l'organisation syndicale la plus importante en éducation au Québec. La CSQ est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services de garde, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.

Renseignements:
Claude Girard,
Agent d'information CSQ,
cell.: (514) 237-4432