Portrait du décrochage scolaire au Québec

Portrait du décrochage scolaire au Québec

Article du 14 mai ; Collaboration spéciale de Louis Méthé

Québec - 27 % au secondaire ; 33 % en formation professionnelle ; 40 % dans la formation des adultes ; 61 % au cégep... Voilà les pourcentages d’élèves au Québec qui décrochent avant la fin de leurs études. Allons voir ce que disent ces statistiques…

Pierre Potvin, professeur associé au Département de psychoéducation à l’Université du Québec à Trois-Rivières, a mené une étude de près de dix ans sur les élèves à risque de décrochage scolaire.

Les résultats de son étude révèlent qu’au Québec, 39 % des garçons contre 30 % des filles finissent leurs études secondaires sans le diplôme approprié. Par contre, même si les garçons ont un plus haut taux de décrochage que les filles, il leur serait plus facile de s’intégrer au niveau socioprofessionnel.

D’après le portrait dressé au fil du temps par M. Potvin, plusieurs caractéristiques sont communes aux élèves à risque : faible niveau d’attention et de concentration à l’école, lacunes d’habiletés sociales, délinquance, problèmes de dépression ou faible performance scolaire.

Les principaux facteurs personnels de décrochage sont une mauvaise communication avec les parents, un faible encadrement parental, peu de soutien affectif ou encore peu d’attentes des parents en ce qui concerne les résultats scolaires.

Des facteurs scolaires entrent aussi en ligne de compte : des expériences négatives vécues à l’école ou une mauvaise interaction avec les professeurs sont les facteurs les plus communs.

Les types d’élèves décrocheurs

Selon M. Potvin, il existe quatre types d’élèves décrocheurs :
  • Le type peu intéressé ou peu motivé : un jeune qui a un faible intérêt ou une faible motivation pour l’école. Cet élève apprécie les enseignants qui ont une bonne perception de lui ;
  • Le type « problèmes de comportement » : un jeune qui vit beaucoup de problèmes de délinquance et dans sa cellule familiale ;
  • Le type « problèmes de comportement antisocial » : un jeune qui reçoit peu de soutien affectif, peu de contrôle parental ou peu de démonstrations affectives de la part de ses parents. Il a l’air bien, mais il vit ses problèmes de l’intérieur ;
  • Le type dépressif : un jeune victime d’intimidation, qui souffre de problèmes d’organisation familiale ou de problèmes divers à l’école.
Le thème du décrochage scolaire au Québec a été présenté dans le cadre d’une conférence lors du Colloque sur la réussite éducative, qui s’est tenu du 16 au 18 avril 2008 au Centre des congrès de Québec.

Une équipe de jeunes reporters de l’école secondaire Les Compagnons-de-Cartier et de l’école secondaire de Rochebelle a assisté à l’atelier.

« Nous les jeunes, on ne souhaite qu’une chose : vous aider à mieux nous enseigner. »
Michaël Lévesque-Dion, jeune reporter au Colloque du CTREQ.