Campagne Accès-formation pour les adultes: L’ICÉA a tenu un premier atelier de partage de connaissances à Montréal
Montréal, le 2 juin 2008 – Le mercredi 21 mai dernier, l’Institut de coopération pour l'éducation des adultes (ICÉA) tenait à Montréal son premier atelier de partage de connaissances et de concertation. Organisé dans le cadre de la campagne Accès-formation pour les adultes, cet atelier pilote réunissait une vingtaine d’acteurs du milieu de l’éducation et de la formation des adultes de la région métropolitaine. Ces derniers ont discuté des principaux obstacles auxquels sont confrontés les adultes en formation ainsi que des solutions qu’ils ont mises d l’avant pour favoriser la participation.
Des obstacles bien présents
Si le manque de temps, la difficile conciliation famille-travail-études et le coût de la formation sont les principaux obstacles mentionnés par les adultes, la réalité des acteurs de l’offre est différente. Selon les participants à l’atelier pilote de Montréal, les acteurs de l’offre sont le plus souvent confrontés à :
- la difficulté de faire connaître leur programme de formation et de joindre les groupes d’adultes qui en ont le plus besoin;
- la difficulté d’offrir l’accompagnement et le soutien nécessaire non seulement lors de l’accueil, mais tout au long de la formation, de manière à encourager la persévérance, de même qu’à la sortie de la formation, de manière à favoriser l’insertion en emploi;
- certaines lourdeurs administratives dans leurs relations avec l’État, notamment en ce qui concerne les préalables et la reconnaissance des acquis.
Des solutions adaptées
Cet atelier a permis aux participantes et aux participants de formuler des solutions adaptées aux problèmes auxquels ils sont confrontés dans leurs milieux.
Aux lacunes informationnelles, des acteurs répondent par l’engagement communautaire et la mise en place de réseaux qui permettent de porter l’information sur les programmes offerts jusqu’aux groupes d’adultes les moins scolarisés.
Pour joindre et sensibiliser les adultes, certains acteurs mettent à profit le réseau scolaire des jeunes pour joindre les parents. Un programme intitulé « J’apprends avec mon enfant » a été conçu à cet effet. Son objectif est de retenir le parent à l’école lorsque l’enfant y fait ses devoirs.
Par ailleurs, le concept d’école communautaire et d’école des parents est de plus en plus présent dans le milieu de l’éducation et de la formation des adultes. Il apparaît comme un moyen d’atteindre efficacement certains groupes d’adultes peu scolarisés.
Pour maximiser les mesures d’accompagnement lors de l’accueil et tout au long de la formation, de nombreux acteurs préconisent un meilleur arrimage entre eux. L’objectif est de favoriser la complémentarité des services, de manière à bien accueillir les adultes en formation, à les aider à persévérer en cours de route et à mieux les outiller lors du retour en emploi.
Un meilleur arrimage permettrait également d’atténuer les lourdeurs administratives subies par les adultes, qu’elles soient liées aux pratiques des agents de l’État, à un processus de reconnaissance des acquis ou à l’exigence de préalables.
Pour s’attaquer à l’obstacle du temps, certains acteurs avancent l’idée de créer un organisme d’État dont le rôle serait de favoriser l’accès à la formation et l’offre de tels services en entreprise. D’autres soulignent l’importance d’offrir des programmes flexibles tenant compte des horaires des adultes apprenants. Les acteurs sont par ailleurs conscients du fait que le « manque de temps » peut masquer bien d’autres obstacles plus difficiles à lever.
Pour s’attaquer à l’obstacle posé par le coût de la formation, des participants préconisent la création de mutuelles de formation. Cette formule existe déjà et elle a fait ses preuves dans le cadre de la loi du 1 %. D’autres acteurs suggèrent de garantir le droit à la formation par des « banques d’heures » conjointement financées par les travailleurs et les employeurs.
De même, un grand nombre de participants affirmaient la possibilité de réduire le coût de la formation en ayant recours à des investissements à long terme de l’État et des entreprises. Ceci favoriserait l’accès à la participation, tout en générant des bénéfices humains et financiers pour l’avenir.
Un rapport de suivi sous forme de plan d’action régional
Le rapport de suivi de cet atelier sera présenté sous la forme d’un plan d’action que les différents participants pourront enrichir de leurs commentaires. L’ICÉA mise par ailleurs sur cette exploration pour générer les éléments structurant d’une Stratégie nationale d’accessibilité qui orienterait gouvernement, institutions d’enseignement, groupes, organismes et syndicats vers un même objectif : répondre aux aspirations et aux besoins éducatifs des adultes apprenants.
Une telle stratégie a été réclamée lors du Rassemblement sur les perspectives de l’éducation et de la formation continue des adultes, en octobre 2005.
L’ICÉA veut répéter l’expérience à travers le Québec
L’atelier pilote du 21 mai est un succès que l’ICÉA veut répéter dans les régions du Québec. À ce jour, quatre autres régions ont été identifiées pour tenir des ateliers de partage de connaissances et de concertation : la Montérégie, le Centre-du-Québec, la Capitale-Nationale et le Saguenay—Lac-Saint-Jean. Rappelons que ces ateliers sont réalisés grâce au financement du Conseil canadien sur l’apprentissage (CCA).
Pour plus d’information sur les activités de la campagne Accès-formation pour les adultes, vous pouvez visiter le http://accesformation.qc.ca.