Un camp de mal-logés et de sans-abri au milieu des Fêtes du 400ième anniversaire de Québec

Un camp de mal-logés et de sans-abri au milieu des Fêtes du 400ième anniversaire de Québec

Un camp de mal-logés et de sans-abri au milieu des Fêtes du 400ième anniversaire de Québec
QUEBEC, le 26 juin /CNW Telbec/ - Plusieurs dizaines de personnes et de familles mal-logées et sans-abri ont planté leurs tentes, ce matin, au Parc de l'Amérique française situé sur le boulevard René-Lévesque Est, à deux pas du Grand Théâtre et du Complexe G, en plein coeur de Québec. Elles y vivront jour et nuit jusqu'au samedi 28 juin, alors qu'elles seront rejointes par une manifestation nationale qui s'annonce comme la plus importante jamais tenue au Québec sur l'enjeu spécifique du logement. Le Front d'action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), qui organise l'événement, l'a baptisé le Camp des 4 Sans, en référence aux Fêtes des 400 ans de la Capitale, mais aussi aux Sans toit, aux Sans l'sou, aux Sans droit et aux Sans voix qui représentent une large partie de la population du Québec. Selon François Saillant, coordonnateur du FRAPRU, "en campant au centre de Québec au beau milieu de Fêtes du 400ième, le FRAPRU veut donner de la visibilité à des problèmes qui ont trop souvent été banalisés au cours des dernières années, ceux du logement et de l'itinérance". Il précise que, selon les données du recensement de 2006, 449 000 ménages locataires consacrent plus de 30 % de leur revenu, dont 203 000 qui y engloutissent plus de 50 %. Toutes les personnes intervenant dans le milieu de l'itinérance s'entendent aussi pour affirmer que le nombre de sans-abri augmente continuellement et touche de plus en plus de femmes et de jeunes. Véronique Laflamme, organisatrice au Comité populaire Saint-Jean-Baptiste, un groupe membre du FRAPRU à Québec, souligne pour sa part que le Camp des 4 Sans se déroule quelques jours à peine avant le 1er juillet, date rituelle des déménagements au Québec : "Contrairement à une croyance de plus en plus répandue, la pénurie de logements locatifs est loin d'être terminée au Québec. Elle est encore très virulente pour les familles, surtout si elles sont à faible revenu. Le taux de logements inoccupés des grands logements familiaux n'est que de 0,7 % à Québec et c'est encore pire dans d'autres centres urbains de l'Abitibi, de la Gaspésie ou de la Montérégie". L'action du FRAPRU cherchera aussi à mettre de la pression sur les gouvernements pour qu'ils accroissent leurs investissements en logement social. L'organisme blâme très sévèrement le gouvernement conservateur de Stephen Harper qui fait, à son avis, la sourde oreille aux récriminations de l'ONU qui l'a pressé à plusieurs reprises de considérer le logement et l'itinérance comme une "urgence nationale". Selon François Saillant, "depuis qu'il est arrivé au pouvoir, le gouvernement Harper n'a pas investi un sou qui n'avait pas déjà été voté sous l'ancien gouvernement dans la réalisation de nouveaux logements pour les mal-logés et les sans-abri". Quant au gouvernement québécois dirigé par Jean Charest, le FRAPRU admet qu'il continue bon an mal an à investir en logement social. Il estime toutefois que ce n'est pas à coup de 2000 logements par an à l'échelle de tout le Québec, comme le gouvernement l'a fait dans les dernières années, qu'il sera sérieusement en mesure de s'attaquer à des problèmes de l'ampleur de ceux de logement et d'itinérance. Un horaire bien rempli Le Camp des 4 Sans sera le théâtre de plusieurs événements ouverts au grand public, dont des ateliers de réflexion et de discussion, un panel sur l'histoire et l'actualité des luttes sur le logement, des rencontres avec des porte-parole des partis politiques québécois, des actions de visibilité, un spectacle avec la participation, entre autres, du chanteur Rudy Caya et la manifestation du 28 qui partira, à 13 heures, devant le Manège militaire. Des représentants de No Vox, le réseau international des "Sans", et de l'association française bien connue Droit au logement participent au Camp. Une manifestation d'appui d'une centaine de mal-logés et de sans logis de France a d'ailleurs eu lieu hier devant l'Ambassade du Canada à Paris. Celui-ci est également soutenu par une quarantaine de personnalités du monde artistique, littéraire et politique dont Gilles Vigneault, Richard Desjardins, Dan Bigras, Danielle Proulx, Paule Baillargeon, Emmanuel Bilodeau, François Avard, Sylvie Legault, Sylvie Potvin, Laure Waridel, Yves Beauchemin, Paul Chamberland, Armand Vaillancourt, Madeleine Parent, Gilles Duceppe, Jack Layton, Françoise David, Nicolas Girard et Guy Rainville. -------- Source : FRAPRU - www.frapru.qc.ca; communiqué au http://www.cnw.ca/fr/releases/archive/June2008/26/c7667.html