Comment améliorer la persévérance chez les adultes en alphabétisation?
Communiqué
Une équipe en sciences de l’éducation de l’Université du Québec à Rimouski vient de faire paraître un manuel d’intervention à propos de la persévérance des adultes en alphabétisation. Ce document sera distribué dans tout le Québec, par le Ministère de l’Éducation, dans toutes les commissions scolaires francophones et les groupes d’action communautaire autonomes en alphabétisation.
L’équipe de recherche est formée de Jean-Yves Levesque, Natalie Lavoie et Shanoussa Aubin-Horth. En publiant ce document, l’objectif visé est de contribuer à améliorer le taux de persévérance chez les adultes peu scolarisés qui décident de faire un retour aux études dans le but d’augmenter leur capacité de lecture.
L’équipe a reçu une subvention de 56000$ dans le cadre des Initiatives Conjointes fédérales-provinciales portant sur l’alphabétisation.
Un problème dans l’ombre
On en entend peu parler, mais l’alphabétisation demeure un problème crucial au Québec. Seulement la moitié des citoyens du Québec, chez les 16 à 65 ans, réussissent à lire à un niveau fonctionnel de lecture (niveau 3), ce qui permet de comprendre divers renseignements et consignes propres au travail et à la vie en société.
Par leurs difficultés à bien lire, plusieurs souffrent donc de problèmes d’adaptation, mais tentent de camoufler la chose du mieux possible. Le cas de Jacques Demers a fait beaucoup de vagues, mais la majorité des personnes touchées vivent ce drame dans l’ombre, dans la honte…
Augmenter la persévérance
Seulement 5% des personnes qui auraient intérêt à améliorer leurs capacités de base en lecture suivent des cours. Et pire encore, un peu plus de la moitié des personnes qui retournent réellement sur les bancs d’école se découragent et laissent tomber les études avant la fin d’une session… Que faire?
«Ce qui est important, c’est d’identifier les facteurs positifs qui font qu’une personne continue ses études, affirme Jean-Yves Levesque. Nous avons donc développé un modèle conceptuel qui tient compte de l’apprenant face à son environnement, face aux obstacles à surmonter, face aux motivations qui peuvent l’inciter à continuer. Par exemple, nous encourageons les formateurs à faire venir en classe des modèles inspirants, des personnes qui sont passées par là et qui ont vécu une expérience active de réussite.»
«Notre modèle, poursuit Natalie Lavoie, tient compte de l’apprenant, mais aussi des autres adultes en formation et de l’ensemble des ressources à leur disposition. Chacun des adultes en situation d’apprentissage doit définir son projet, en continuum tout au long de sa formation. Le fait-il pour avoir un meilleur emploi? Pour aider son enfant à mieux comprendre la lecture? Pour se débrouiller dans telle ou telle situation? Le projet de chaque participant doit être bien défini, bien concret. Chacun doit s’engager. Les formateurs sont de connivence au plan de l’apprentissage. Et tous les efforts visent à atteindre ces objectifs personnalisés.»
«Pour bien apprendre, précise Shanoussa Aubin-Horth, il faut créer un environnement ouvert, inclusif, dans lequel les gens se respectent et ont l’impression d’avancer. Les perceptions ont des effets sur l’engagement de la personne qui apprend. On se doit de favoriser une persévérance optimale, tout en étant sensible à l’immédiateté des besoins de l’adulte. Aussi, l’enseignant doit faire prendre conscience aux adultes de leurs émotions face à l’apprentissage. Une personne n’apprend pas de la même façon si elle éprouve un sentiment de bien-être ou une sensation d’angoisse ou d’impuissance.»
Jean-Yves Levesque conclut: «Notre modèle propose des composantes qui peuvent dépanner les enseignantes et enseignants qui ont à former cette clientèle. Ainsi, nous développons le concept de «contrôlabilité», qui permet d’identifier des moments où une personne a de l’emprise sur sa vie et ses apprentissages, ou bien le concept de «résilience», qui démontre la capacité de réagir devant une difficulté et de résoudre un problème.»
Avant d’être diffusé, le document proposé par l’équipe de l’UQAR a été évalué par un comité de consultation provenant de différentes régions et formé de cinq enseignants, de quatre conseillers pédagogiques et d’une personne-ressource du Ministère de l’Éducation. L’ouvrage comprend des concepts généraux, des modèles à appliquer, des fiches pratiques. Puisse-t-il susciter une grande soif de lecture…
Mario Bélanger
Mario Bélanger, Service des communications UQAR,
(418) 723-1986 poste 1426
mario_belanger@uqar.ca
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Une équipe en sciences de l’éducation de l’Université du Québec à Rimouski vient de faire paraître un manuel d’intervention à propos de la persévérance des adultes en alphabétisation. Ce document sera distribué dans tout le Québec, par le Ministère de l’Éducation, dans toutes les commissions scolaires francophones et les groupes d’action communautaire autonomes en alphabétisation.
L’équipe de recherche est formée de Jean-Yves Levesque, Natalie Lavoie et Shanoussa Aubin-Horth. En publiant ce document, l’objectif visé est de contribuer à améliorer le taux de persévérance chez les adultes peu scolarisés qui décident de faire un retour aux études dans le but d’augmenter leur capacité de lecture.
L’équipe a reçu une subvention de 56000$ dans le cadre des Initiatives Conjointes fédérales-provinciales portant sur l’alphabétisation.
Un problème dans l’ombre
On en entend peu parler, mais l’alphabétisation demeure un problème crucial au Québec. Seulement la moitié des citoyens du Québec, chez les 16 à 65 ans, réussissent à lire à un niveau fonctionnel de lecture (niveau 3), ce qui permet de comprendre divers renseignements et consignes propres au travail et à la vie en société.
Par leurs difficultés à bien lire, plusieurs souffrent donc de problèmes d’adaptation, mais tentent de camoufler la chose du mieux possible. Le cas de Jacques Demers a fait beaucoup de vagues, mais la majorité des personnes touchées vivent ce drame dans l’ombre, dans la honte…
Augmenter la persévérance
Seulement 5% des personnes qui auraient intérêt à améliorer leurs capacités de base en lecture suivent des cours. Et pire encore, un peu plus de la moitié des personnes qui retournent réellement sur les bancs d’école se découragent et laissent tomber les études avant la fin d’une session… Que faire?
«Ce qui est important, c’est d’identifier les facteurs positifs qui font qu’une personne continue ses études, affirme Jean-Yves Levesque. Nous avons donc développé un modèle conceptuel qui tient compte de l’apprenant face à son environnement, face aux obstacles à surmonter, face aux motivations qui peuvent l’inciter à continuer. Par exemple, nous encourageons les formateurs à faire venir en classe des modèles inspirants, des personnes qui sont passées par là et qui ont vécu une expérience active de réussite.»
«Notre modèle, poursuit Natalie Lavoie, tient compte de l’apprenant, mais aussi des autres adultes en formation et de l’ensemble des ressources à leur disposition. Chacun des adultes en situation d’apprentissage doit définir son projet, en continuum tout au long de sa formation. Le fait-il pour avoir un meilleur emploi? Pour aider son enfant à mieux comprendre la lecture? Pour se débrouiller dans telle ou telle situation? Le projet de chaque participant doit être bien défini, bien concret. Chacun doit s’engager. Les formateurs sont de connivence au plan de l’apprentissage. Et tous les efforts visent à atteindre ces objectifs personnalisés.»
«Pour bien apprendre, précise Shanoussa Aubin-Horth, il faut créer un environnement ouvert, inclusif, dans lequel les gens se respectent et ont l’impression d’avancer. Les perceptions ont des effets sur l’engagement de la personne qui apprend. On se doit de favoriser une persévérance optimale, tout en étant sensible à l’immédiateté des besoins de l’adulte. Aussi, l’enseignant doit faire prendre conscience aux adultes de leurs émotions face à l’apprentissage. Une personne n’apprend pas de la même façon si elle éprouve un sentiment de bien-être ou une sensation d’angoisse ou d’impuissance.»
Jean-Yves Levesque conclut: «Notre modèle propose des composantes qui peuvent dépanner les enseignantes et enseignants qui ont à former cette clientèle. Ainsi, nous développons le concept de «contrôlabilité», qui permet d’identifier des moments où une personne a de l’emprise sur sa vie et ses apprentissages, ou bien le concept de «résilience», qui démontre la capacité de réagir devant une difficulté et de résoudre un problème.»
Avant d’être diffusé, le document proposé par l’équipe de l’UQAR a été évalué par un comité de consultation provenant de différentes régions et formé de cinq enseignants, de quatre conseillers pédagogiques et d’une personne-ressource du Ministère de l’Éducation. L’ouvrage comprend des concepts généraux, des modèles à appliquer, des fiches pratiques. Puisse-t-il susciter une grande soif de lecture…
Mario Bélanger
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Mario Bélanger, Service des communications UQAR,
(418) 723-1986 poste 1426
mario_belanger@uqar.ca
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