Elections 2008 - Des mesures à la pièce ou une vision globale de l'éducation?

Elections 2008 - Des mesures à la pièce ou une vision globale de l'éducation?

Communiqué

MONTREAL, le 19 nov. /CNW Telbec/ - Depuis le début de la présente campagne électorale, les partis politiques ont annoncé des mesures parcellaires qu'ils comptent mettre en oeuvre en éducation. Pourtant, l'éducation est confrontée à de nombreux enjeux qui imposent que celles et ceux qui aspirent à gouverner présentent à la population québécoise une vision plus globale du système de l'éducation. "L'éducation doit être au coeur de tout projet de société. Son développement a une incidence directe sur le projet économique", précise monsieur Pierre St-Germain, président de la Fédération autonome de l'enseignement (FAE), qui s'explique mal le manque de profondeur du débat sur l'éducation jusqu'à ce jour.

Des enjeux incontournables

Pour la FAE, il est impossible de débattre convenablement de l'avenir du système de l'éducation au Québec, sans parler des mesures structurantes qui doivent impérativement être mises en place. Pour reprendre l'expression des Etats généraux sur l'éducation, il nous faut ouvrir trois "grands chantiers en éducation" : un premier pour les enfants en difficulté; un second pour une vision globale de l'éducation pour tous et enfin, un troisième sur la revalorisation de la profession enseignante.

1. Pour un soutien réel aux enfants en difficulté

La FAE est convaincue que plus l'intervention auprès des enfants se situe en amont du parcours scolaire, plus elle favorise leur intégration, leur épanouissement et l'égalité des chances en aval. On ne peut envisager combattre le décrochage scolaire en intervenant uniquement au niveau secondaire. C'est pour cette raison, qu'il est important d'accorder aux élèves en difficulté (EHDAA) l'attention, le soutien et les services auxquels ils ont droit dans un véritable souci d'égalité des chances. Comment?

 
  • en mettant en place, dès le plus jeune âge, des mesures de dépistage des troubles d'apprentissage
  • en intervenant de façon précoce auprès des enfants en difficulté
  • en apportant des mesures de soutien concrètes aux familles en difficulté notamment sur le plan financier
  • en instaurant des classes de préscolaire quatre ans à temps plein dans les milieux défavorisés
  • en développant des classes de préscolaire trois ans à mi-temps dans ces milieux
  • en diminuant le nombre d'enfants par classe
  • en donnant accès aux classes spéciales, quand c'est nécessaire
  • en bonifiant les conditions d'apprentissage et en faisant des écoles des milieux de vie avec un climat sain

2. Pour une vision globale de l'éducation au Québec

Les Etats généraux sur l'éducation disaient que : "ce que nous attendons de l'école, est étroitement lié à l'idée que nous nous faisons du bagage que toute personne doit posséder pour s'épanouir, mais aussi à l'orientation que nous voulons nous donner comme société". "C'est ce qu'on appelle se donner une vision globale, une vision d'avenir de l'éducation au Québec. On peut développer un projet humaniste de l'éducation, être sensible au développement économique sans assujettir toute la formation à de simples impératifs économiques", note monsieur St Germain. Pour y arriver, la FAE met au jeu un certain nombre d'éléments fondamentaux :

  • La consolidation du système public d'éducation appuyée sur les principes fondateurs des services publics de qualité : universalité, accessibilité, gratuité, gestion publique
  • La garantie que le réseau de l'éducation disposera de tous les moyens nécessaires pour réaliser son mandat; - Le financement sera stable et à long terme
  • La fin du financement des écoles privées
  • Une perspective de transmission et d'évaluation systématiques des connaissances
  • Des mesures d'accueil pour les immigrants, jeunes et adultes
  • Une maîtrise de la langue française qui permet d'accéder au patrimoine culturel et d'exercer pleinement sa citoyenneté
  • La gratuité et la disponibilité des services à l'éducation des adultes, à la formation professionnelle et au postsecondaire

3. La revalorisation de l'enseignement

On ne peut penser développer un système d'éducation sans prévoir des mesures de soutien pour celles et ceux qui font l'éducation. Actuellement, trop de jeunes profs quittent prématurément avant d'avoir complété leur cinquième année d'enseignement, trop de postes peuvent être difficilement pourvus, on exige trop des professeurs. Pour remédier à ce défaut de ressources humaines, il faut

  • respecter le fait que les profs sont des professionnels, reconnaître leur expertise et cesser l'imposition d'approches pédagogiques, d'outils ou de modalités qui portent atteinte à leur autonomie professionnelle
  • abolir le projet de loi no 142 (L.Q. 2005, chapitre 43) qui nie les principes de la libre négociation
  • réduire la précarité d'emploi
  • définir de meilleures conditions d'attraction et de rétention
  • soutenir et reconnaître concrètement l'implication des profs auprès des élèves
  • réviser les programmes des maîtres dans l'optique d'un meilleur équilibre des connaissances disciplinaires et des compétences professionnelles. >>

Les membres de la FAE sont convaincus que "le succès de l'éducation et de l'égalité des chances repose également sur des conditions sociales, économiques, environnementales et démocratiques favorables. Il ne pourra y avoir de progrès social et économique qui dure sans le succès de l'éducation!", conclut monsieur St-Germain.

La FAE regroupe neuf syndicats de l'enseignement qui représentent quelque 27 000 enseignantes et enseignants du préscolaire, du primaire, du secondaire, du milieu carcéral, de la formation professionnelle et de l'éducation des adultes, ainsi que le personnel scolaire des écoles Peter Hall et du Centre académique Fournier.

Renseignements: Marie Pelchat, Conseillère aux communications, (514) 952-3559