Nouvelles statistiques sur les coûts du décrochage... pas si infimes qu'on ne le croyait

Nouvelles statistiques sur les coûts du décrochage... pas si infimes qu'on ne le croyait

Un rapport commandé par le Conseil canadien sur l’apprentissage souligne l’importance de diminuer les taux de décrochage

Ottawa, le 4 février 2009 – Un nouveau rapport commandé par le Conseil canadien sur l’apprentissage présente les coûts réels du décrochage au secondaire sur le plan de l’aide sociale, de la criminalité, de la santé et de l’emploi.

« En général, on accepte le fait que le décrochage au secondaire ait des conséquences négatives sur la personne et sur la société; toutefois, rares sont ceux qui reconnaissent à quel point le décrochage peut être coûteux pour l’économie », affirme Olena Hankivsky, professeure à l’Université Simon Fraser et auteure du rapport. « Ce document représente la première étape que le Canada doit suivre pour déterminer la nature de ces coûts. »

Cost Estimates of Dropping Out of High School in Canada (en anglais seulement), disponible à l’adresse www.ccl-cca.ca, présente des statistiques jamais vues jusqu’ici au Canada. Voici certains des coûts estimés que l’État doit assumer chaque année :

  • Aide sociale : Le coût moyen de la fourniture d’aide sociale (p. ex., prestations pour la nourriture, le carburant, le logement, les vêtements et les besoins spéciaux, de même que les programmes d’incitation au travail) est estimé à plus de 4 000 $ par année pour chaque décrocheur, ce qui représente 969 millions de dollars annuellement.
  • Criminalité : Pour le système de justice pénale, le coût annuel du décrochage (qui ne se limite pas au coût d’incarcération) s’élève à plus de 220 $ par décrocheur, soit 350 millions de dollars annuellement.

Il en coûte chaque année aux personnes qui ont abandonné leurs études secondaires comme suit :

  • Santé : Une personne ayant décroché au secondaire jouit moins longtemps d’une qualité de vie raisonnable, en raison du lien étroit qui existe entre l’éducation et la santé pour bon nombre de maladies (p. ex., le cancer et le diabète). Si on combine les coûts liés à la morbidité et à la mortalité, le décrochage coûte plus de 8 000 $ par année environ au décrocheur.
  • Emploi : Un décrocheur peut s’attendre à une baisse de revenu d’environ 3 000 $ par année, comparativement à une personne ayant terminé ses études secondaires (mais qui n’a aucune éducation postsecondaire).

Selon Statistique Canada, environ 20 % des Canadiens de 20 ans ou plus n’ont pas terminé leurs études secondaires. Bien que les taux de décrochage aient diminué au pays récemment, des milliers de jeunes Canadiens quittent encore l’école sans avoir obtenu leur diplôme.

« Chaque fois qu’une personne décroche du secondaire, tout le monde en paie le prix, directement ou indirectement », déclare Paul Cappon, président directeur général du Conseil canadien sur l’apprentissage. « La bonne nouvelle est que les gouvernements poursuivent leurs efforts afin de faire diminuer les taux de décrochage et les coûts qui s’y rapportent et qu’un plus grand nombre de stratégies et de programmes sont mis en œuvre au pays; l’effet du décrochage sur l’économie peut donc être considérablement réduit. Grâce à ces mesures, les personnes les plus vulnérables, particulièrement en cette conjoncture économique défavorable, ont aussi de meilleures chances d’améliorer leurs perspectives d’avenir. »

En complément au rapport de Mme Hankivsky, le Conseil canadien sur l’apprentissage a aussi publié un article intitulé « Les coûts élevés du décrochage : Pas si infimes qu'on ne le croyait » qui décrit les stratégies employées avec succès par le gouvernement du Canada. Cet article se trouve dans la section Carnet du savoir sur le site du CCA au www.ccl-cca.ca/carnetdusavoir.

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Le Conseil canadien sur l’apprentissage est un organisme indépendant à but non lucratif financé en vertu d’une entente avec Ressources humaines et Développement social Canada. Il a pour mission de favoriser et de soutenir la prise de décisions fondées sur des éléments objectifs en ce qui concerne l’apprentissage à tous les stades de la vie, depuis la petite enfance jusqu’au troisième âge.