La CSQ demande un sommet et une politique interministérielle pour combattre le décrochage scolaire

La CSQ demande un sommet et une politique interministérielle pour combattre le décrochage scolaire

Montréal, le 15 février 2009. – « Au Québec, la situation du décrochage scolaire ne cesse de se détériorer depuis plusieurs années sans que rien ne bouge. L’heure n’est plus au constat, il est temps que le gouvernement sorte de sa torpeur et convoque les partenaires sociaux pour que tout le monde mette la main à la pâte », affirme le président de la CSQ, Réjean Parent.

Pour ce faire, la CSQ demande au gouvernement de convoquer, dès ce printemps, un sommet sur la question du décrochage scolaire des jeunes, des jeunes adultes, des autochtones et des communautés culturelles, de manière à définir les grands axes de ce que devrait comprendre une politique interministérielle. Ce sommet permettrait également de déployer les grandes orientations d’un plan d’action contenant des objectifs clairs et des échéanciers précis pour y parvenir.

La CSQ demande aussi au premier ministre de présider ce sommet et au comité des priorités d’en assurer le suivi. Les ministres responsables de l’Éducation, de la Famille, de l’Immigration, des Affaires autochtones, des Finances, de l’Emploi et de la Solidarité sociale doivent y participer, car le décrochage scolaire concerne tous ces ministères.

Pour le président de la CSQ, « il est inacceptable que les établissements d’enseignement soient laissés à eux-mêmes et qu’il n’y ait pas de stratégie nationale cohérente. La ministre de l’Éducation affirme attendre le rapport Ménard sur cette question avant d’agir. Pourtant, les causes du décrochage scolaire sont déjà largement connues. L’heure n’est plus au constat, mais à l’action ! »

L’infrastructure la plus importante dans une économie du savoir, c’est l’éducation

La CSQ a été abasourdie de constater que l’énoncé économique du gouvernement, présenté à l’occasion de la session extraordinaire de janvier, ne contenait pas un seul mot sur la formation et l’éducation. Pourtant, selon M. Parent, « l’infrastructure la plus importante dans une économie du savoir, c’est l’éducation. Le manque de courage de notre gouvernement en cette matière est en train de créer des dommages considérables à notre société ».

Au Québec, un élève sur quatre a abandonné ses études secondaires, c’est-à-dire qu’un garçon sur trois et qu’une fille sur cinq n’obtiendront pas leur diplôme secondaire. De plus, le Québec se classe au 9e rang des dix provinces canadiennes ayant le plus haut taux de décrochage. Entre 2006 et 2007, le taux de décrochage est passé de 24,2 % à 25,3 % dans l’ensemble du Québec. La Presse canadienne rapportait cette semaine que ce taux était passé à 29 % en 2008. De plus, certaines régions sont touchées de plein fouet par cette augmentation du décrochage scolaire, c’est le cas pour les régions de la Gaspésie – Îles-de-la-Madeleine, de l’Abitibi-Témiscamingue, de la Côte-Nord, du Saguenay – Lac-Saint-Jean et du Centre-du-Québec.

Un colloque pour améliorer la réussite éducative

Depuis plusieurs années, la CSQ sonne l’alarme et fait des représentations auprès de nos gouvernements pour améliorer la réussite éducative. Entre autres, elle a récemment présenté cinq propositions issues d’une tournée des régions du Québec. De plus, mardi et mercredi prochains, elle organise un colloque auquel participeront plusieurs intervenants des milieux de l’éducation dans le but de venir échanger sur les façons d’améliorer la réussite éducative de la petite enfance jusqu’à l’université.

En décembre dernier, la CSQ, a présenté des propositions et ses moyens d’action pour lutter contre le décrochage :
• agir dès la petite enfance, notamment en milieu défavorisé ;
• assurer de meilleures conditions d’apprentissage pour les jeunes et les adultes en formation dans les établissements d’enseignement ;
• favoriser la mixité sociale et scolaire à tous les ordres d’enseignement ;
• favoriser l’accessibilité et la persévérance à la formation professionnelle et technique ainsi qu’aux études supérieures ;
• améliorer les conditions d’exercice du personnel de l’éducation et en valorisant son travail ;
• considérer le décrochage scolaire et l’abandon des études comme un problème social qui commande une approche intégrée et une implication de toutes et tous.
« Les constats sont faits et il est temps de réunir celles et ceux qui souhaitent agir et se donner les moyens d’y arriver. Pour ce faire, la CSQ plaide la nécessité de concertation des différents acteurs de la société pour améliorer la réussite scolaire. Nous connaissons la volonté des intervenants concernés de changer le cours des choses et d’intervenir ensemble pour lutter contre le décrochage scolaire. Nous nous attendons aujourd’hui à la même volonté du côté du gouvernement », conclut Réjean Parent.

Profil de la CSQ
 
La CSQ représente près de 170 000 membres, dont plus de 100 000 dans le secteur public. Elle est l’organisation syndicale la plus importante en éducation au Québec. La CSQ est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services de garde, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.