Langues en danger : pensée menacée
Quelque 200 langues se sont éteintes au cours des trois dernières générations, selon le nouvel Atlas UNESCO des langues en danger du monde. Avec la mort des langues, ce ne sont pas seulement des mots qui disparaissent, mais des façons de voir le monde et de communiquer, des savoirs précieux, des univers de pensée. À l'occasion de la Journée internationale de la langue maternelle (21 février) le Courrier de l'UNESCO s'est penché sur ce phénomène.
Accéder au Courrier de l'UNESCO (2009, numéro 2)
À lire dans ce numéro:
Chaque langue est un univers de pensée unique
Le linguiste australien Christopher Moseley explique l’importance cruciale de la préservation des langues et présente les principales innovations de la troisième édition de « l’Atlas UNESCO des langues en danger du monde », qui vient de paraître.
Les singes, le scorpion et le serpent
La pierre est une parole minéralisée, l’eau est une parole riante, la graine semée est une parole en promesse : la langue toro tégu, parlée aujourd’hui par 5 000 Dogons au nord du Mali, conçoit chaque élément du réel comme sa partie intégrante.
Parlons sérieusement : le ch'ti, c’est quoi ?
Le film français « Bienvenue chez les ch'tis » a fait beaucoup rire les Européens ces derniers temps. Mais la réalité est moins drôle : le ch'ti, variante de la langue picarde parlée au nord de la France, est devenu un facteur social stigmatisant ou, au mieux, du folklore.
Wuthing we gwen tull ?
Sur les îles Norfolk et Pitcairn (Pacifique) on parle la même langue, mais à 6.288 kilomètres de distance, son sort n’est pas le même. Un natif de l’île Norfolk nous raconte la formidable aventure de cette langue née à la fin 18e siècle et scindée en deux au bout de 70 ans.
Une épidémie menace les langues autochtones
Il existe des langues parlées par un petit nombre de personnes et qui possèdent néanmoins une grande vitalité, il en existe d’autres qui ont été préservées par l’isolement de leurs locuteurs. L’Équatorienne Marleen Haboud explique ces phénomènes qui peuvent sembler paradoxaux.