Dans sa dernière publication d'une série d'attaques contre la vision de l'enseignement comme relevant du service public intitulée 'Le rôle et l'impact d'un partenariat public-privé dans l'enseignement', la Banque mondiale défend une fois de plus le modèle qu'elle privilégie de dérégulation du service public et d'engagement du secteur privé dans les services de l'enseignement … avec les gouvernements qui pourvoient au financement.

Dans les premières lignes de son avant-propos, Elizabeth King, directrice de l'Education à la Banque, donne clairement le ton en déclarant que la « responsabilité (de fournir et financer l'enseignement) est lourde et complexe pour tout gouvernement qui veut agir de manière adéquate ». Voici quelques points centraux de l'introduction en faveur d'un renforcement du rôle du secteur privé dans l'éducation :

• « Les PPP peuvent faire jouer la concurrence sur le marché de l'enseignement » ce qui « incite le secteur public à réagir à cette concurrence en augmentant la qualité de l'enseignement qu'il fournit. » Ceci est en contradiction totale avec les résultats du dernier GMR. En savoir plus ici page 153
  
• Les avantages explicites de la politique anti-syndicale : « la flexibilité pour engager des enseignants sous contrat est l'une des motivations principales pour les PPP, » et permet aux gouvernements « de passer outre les restrictions de fonctionnement telles les échelles des salaires et les règles de travail non modulables qui priment dans le secteur public ».
  
• Le conseil suivant est également donné pour neutraliser toute opposition anticipée des enseignants qui craignent de perdre leurs emplois, ou des syndicats qui protestent contre la dérégulation des conventions collectives : « il serait utile que les responsables recrutent des personnages marquants du monde politique et des affaires qui comprennent les avantages potentiels des PPP et peuvent user de leur influence pour surmonter toute résistance ».
  

>> Accéder au compte rendu de la Banque mondiale (en anglais)

 

[Source : Bulletin du CME - Mai 2009]