Appel à communication pour le Colloque du Réseau de la recherche sur la francophonie canadienne

Appel à communication pour le Colloque du Réseau de la recherche sur la francophonie canadienne

 
« La francophonie canadienne en mouvement : continuité ou rupture ? »


Le Réseau de la recherche sur la francophonie canadienne organise, dans le cadre du 78e Congrès de l’Acfas, un colloque multidisciplinaire portant sur la francophonie en situation minoritaire. Le comité organisateur invite tous les chercheurs intéressés par le thème à soumettre une proposition de communication en vue de leur participation au colloque. Celui-ci aura lieu à Montréal, du 10 au 14 mai 2010 (dates à confirmer) – Date limite de soumission des propositions : 1er décembre 2009.

Comité organisateur
Nicolas Béland, François Charbonneau, Diane Côté, Pierre Foucher, Christophe Kervégant, Elke Laur, Martin Normand

La francophonie canadienne en mouvement : continuité ou rupture ?

Les thèmes du mouvement et de la mutation animent la réflexion du colloque du réseau des chercheurs de la francophonie canadienne, en 2010. Après 40 ans soumis à la Loi sur les langues officielles au Canada et au Nouveau-Brunswick, 30 ans sous la Charte de la langue française du Québec, 20 ans sous la Loi sur les services en français de l’Ontario, et à la suite d’autres développements, on constate une évidente transformation du contexte dans lequel se sont développées les politiques linguistiques au Canada. Des thèmes nouveaux sont apparus. Des réalités sociales et culturelles nouvelles nous invitent à remettre en question, soit pour les valider soit pour les remplacer, les concepts avec lesquels nous appréhendons les réalités culturelles, sociales, politiques et identitaires de la francophonie canadienne moderne.
L’objectif du colloque de 2010 est donc de réfléchir à ces mutations, induites par la percée fulgurante des nouvelles technologies, par l’immigration, par l’urbanisation croissante de la population et par la mobilité accrue.

Le colloque 2010 du Réseau de la recherche sur la francophonie canadienne invite les chercheurs à pousser cette réflexion en fonction de trois axes principaux.

Premier axe – Métamorphoses de l’espace public francophone

La notion d’« espace public » désigne une réalité englobant tous les lieux – qu’ils relèvent ou non de l’État – où la langue se donne à lire, à voir et à entendre. Or, cet espace public s’est profondément transformé au cours des 40 dernières années. Au-delà de l’officialisation de la langue française, des phénomènes internes et externes ont contribué à changer les espaces publics traditionnels et à créer de nouveaux lieux d’expression de la francophonie. L’urbanisation et l’immigration ont conduit à l’afflux de nouveaux francophones dans nos villes et ont dépeuplé les régions rurales, bastions traditionnels de l’espace public francophone. La technologie a accru les possibilités de communication en français, mais en même temps, a changé le rapport des francophones au territoire, voire aux médias eux-mêmes. Dans ce contexte, il est pertinent de se questionner sur la présence francophone dans l’espace public canadien.

Deuxième axe – Minorisation, culture et autres concepts : des outils d’analyse en mutation

Les facteurs décrivant l’axe précédent conduisent à une remise en question de certains concepts fondamentaux qui ont alimenté la réflexion et la recherche sur la francophonie, au Canada, depuis les 40 dernières années. En particulier, l’idée même de « minorité » est battue en brèche par les phénomènes sociaux qui travaillent la francophonie canadienne. On peut ainsi être majoritaire dans son village, mais minoritaire au travail : tout dépend du point de référence. L’immigrant et l’immigrante dont le français n’est pas la langue maternelle sont-ils doublement minoritaires ou, au contraire, cette situation conduit-elle à dissoudre le concept de minorité? Certains courants valorisent le statut minoritaire, source de créativité, d’inventivité, de vitalité, de différence salutaire; des études empiriques montrent cependant que le statut de minoritaire est synonyme, chez ceux et celles qui le vivent, de dévalorisation. Mais par quoi le remplacer? Peuple? Nation? L’égalité en tant que concept opératoire est-elle toujours entendue comme l’égalité réelle ou plutôt comme l’égalité formelle? Qui décide de l’appartenance à une communauté en situation minoritaire : la communauté elle-même? l’État? les chercheurs et chercheuses? Qu’arrive-t-il lorsque la conception étatique ne correspond pas à la réalité démographique? à la représentation que se fait la communauté d’elle-même?

D’autre part, les phénomènes récents conduisent à une remise en cause du lien intrinsèque langue-culture qui constituait le fondement des politiques linguistiques courantes. Ce lien est-il un camouflage pour masquer un rapport de pouvoir, ou est-il toujours valide? Est-ce la culture elle-même qui est appelée à se transformer de par l’expression culturelle en soi?

Troisième axe – Identité, transmission et inclusivité

Les nouvelles études portant sur l’identité des francophones, en particulier celle des jeunes, semblent révéler un certain malaise identitaire relativement aux grands courants qui traversent la francophonie d’Amérique du Nord. L’immigration, la mondialisation et les technologies – c’est presque devenu un truisme de le dire – viennent modifier l’équilibre démographique et historique des communautés francophones, remettant en question les certitudes anciennes sur ce que signifie être « francophone » en Amérique. La francophonie est-elle une identité? L’a-t-elle déjà été? Est-on Acadien, Québécois, Franco-Albertain, par exemple, plutôt que « francophone »? Au cœur du développement des institutions, des droits, des programmes et des interventions gouvernementales, on retrouvait un argumentaire fondé sur la « transmission » de la langue et de la culture. Or, si l’identité est en mutation, cette transmission devient difficile à réaliser et enlève aux politiques linguistiques l’un de leurs fondements les plus forts. Mais si la transmission culturelle est une valeur à réaliser, alors elle risque de figer les francophones dans des postures identitaires fermées, en marge des mouvements profonds de la société occidentale moderne.

Modalités de proposition d’une communication

Présentation
La proposition devra être présentée comme suit :

- Coordonnées exactes (nom, prénom, fonction, établissement, adresse électronique) de chaque présentateur ou présentatrice.
- Texte de 400 mots environ, incluant les éléments suivants (dans la mesure du possible) :

  1. Objet/sujet de recherche*
  2. Brève exposition de la méthodologie utilisée
  3. Présentation succincte des résultats


- Courte bibliographie (max. une page) appuyant la proposition

- Biographie succincte (5 lignes par présentateur ou présentatrice)


* Les communications présentées devront préférablement porter sur l’un des trois axes retenus, mais pourront traiter d’autres sujets en lien avec la francophonie nord-américaine.

Critères de sélection
La sélection des communications se fera en fonction des critères suivants :

  1. Le potentiel de contribution à l’avancée des connaissances sur la francophonie canadienne
  2. La pertinence de la proposition au regard des approches et des axes prioritaires énoncés dans le présent appel de communications
  3. Les qualités théoriques et méthodologiques de la recherche


Soumission des propositions
Veuillez soumettre votre proposition par voie électronique, à l’adresse suivante :
info@francophoniecanadienne.ca

Date limite de soumission des propositions : 1er décembre 2009

Évaluation des propositions

Chaque proposition fera l’objet d’une évaluation par un comité scientifique constitué à cet effet. Les auteurs et auteures des propositions retenues seront informés par voie électronique dès que possible, avant le 30 janvier 2010.

Publication des actes

Les organisateurs encouragent les participants à soumettre le texte de leur communication sous forme d’article en vue de la publication des actes du colloque. Afin de faciliter et d’accélérer le processus d’évaluation des articles proposés, les textes devront être rendus disponibles au plus tard le 30 juin 2010.

Consultez le document PDF pour plus de détails

Association des universités de la francophonie canadienne 
260 rue Dalhousie, bureau 400
Ottawa (Ontario)
K1N 7E4

Personne-ressource : Christophe Kervégant
Téléphone : 613-244-5231 

[Source : http://www.francophoniecanadienne.ca/main.cfm?p=01_200&AnnonceID=624]