La gouverneure générale interpellée par une délégation de Chefs, d'éducateurs, de parents et d'enfants des Premières Nations
Communiqué
OTTAWA, le 9 déc. /CNW Telbec/ - Une délégation composée de Chefs du Québec, accompagnés de Chefs alliés, entre autres de l'Ontario et de la Colombie-Britannique, d'éducateurs, de parents et d'enfants membres des Premières Nations de ce pays s'est rassemblée ce matin, à 11 heures, sur le parvis de la demeure de la gouverneure générale, à Rideau Hall. Le but de ce rassemblement était de livrer un message à la très honorable Michaëlle Jean et de lui remettre de la documentation sur la situation de l'éducation des Premières Nations afin de solliciter son intervention auprès du gouvernement fédéral qui compromet l'avenir des jeunes des Premières Nations.
À cette occasion, la délégation a rappelé les écarts importants entre l'éducation des Premières Nations et celle des autres citoyens : "Le rapport de la vérificatrice générale de 2004 constate un écart de 28 ans entre le niveau de scolarisation des Premières Nations et celui du reste des Canadiens."
Dans le message lu par plusieurs Chefs présents, ceux-ci ont insisté sur le rôle que joue le sous-financement de l'éducation des Premières Nations dans ce piètre portrait de la situation. Ils ont précisé que la formule de financement fédérale des écoles des Premières Nations n'a jamais été révisée en plus de vingt ans, alors que les formules de financement provinciales le sont sur une base annuelle. "Nous ne pouvons accepter cette incohérence aberrante", a déclaré Lise Bastien, directrice du Conseil en Éducation des Premières Nations (CEPN).
La délégation a également revendiqué la légitimité de transmettre les langues et les cultures des Premières Nations à leurs générations à venir. "Quel peuple accepterait-il de se voir imposer un système d'éducation par un autre peuple?", a demandé Ghislain Picard, le Chef de l'Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador (APNQL). Si, en raison de l'essor des droits de l'homme, les méthodes d'assimilation employées par le gouvernement sont aujourd'hui moins brutales qu'au siècle dernier, elles n'en demeurent pas moins très présentes sous la forme plus pernicieuse de la privation de ressources. En 2005, le rapport interne d'évaluation du Programme des écoles gérées par les bandes et le gouvernement fédéral concluait en ces termes : "La formule de financement actuelle est un moyen dépassé pour atteindre les objectifs de la politique publique et répondre aux besoins des membres des Premières nations."
Paradoxalement, l'inaction et le mutisme du gouvernement à l'égard de l'éducation des Premières Nations en dit long. La gouverneure générale, en tant que représentante des obligations fiduciaires de la Couronne, acceptera-t-elle d'intervenir auprès du gouvernement pour que cesse sa politique de mise en échec de l'éducation des Premières Nations?