Ban Ki-Moon appelle à lutter contre les stéréotypes, la discrimination et l'injustice

Ban Ki-Moon appelle à lutter contre les stéréotypes, la discrimination et l'injustice

Communiqué

[New-York, 26-02-2010] L’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes sont essentielles pour que l’ONU puisse mener à bien sa mission consistant à instaurer l’égalité des droits et la dignité pour tous partout dans le monde.  Il s’agit de droits fondamentaux, énoncés dans notre Charte fondatrice comme dans la Déclaration universelle des droits de l’homme, et qui font partie intégrante de l’identité même de notre Organisation.

L’égalité pour les femmes et les filles est également un impératif économique et social.  Tant qu’elles n’auront pas été libérées de la pauvreté et de l’injustice, la réalisation de tous nos objectifs –la paix, la sécurité, le développement durable– sera aléatoire.

Il y a 15 ans, lors de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes, les gouvernements se sont engagés à promouvoir l’égalité, le développement et la paix pour toutes les femmes, partout dans le monde.  La Déclaration de Beijing a marqué une étape clef et a eu un impact vaste et profond.  Elle a guidé la prise de décisions et inspiré un grand nombre de nouvelles législations.  Elle a envoyé aux femmes et aux filles du monde entier un message clair: égalité et mêmes chances font partie de leurs droits inaliénables.

Il existe de nombreux exemples de progrès, dus en large partie aux efforts déterminés des organisations de la société civile.  La plupart des filles vont maintenant à l’école, notamment au niveau de l’enseignement primaire, et aujourd’hui davantage de femmes dirigent des entreprises ou sont membres d’un gouvernement.  Un nombre de plus en plus important de pays ont adopté une législation en faveur de la santé sexuelle et procréatrice et de l’égalité des sexes.

Il reste néanmoins encore beaucoup à faire.  La mortalité maternelle reste à un niveau inacceptable, trop peu de femmes ont accès à la planification familiale et la violence contre les femmes est toujours un motif de honte partout dans le monde.  En particulier, la violence sexuelle lors des conflits est généralisée.  L’année dernière, le Conseil de sécurité a adopté deux résolutions énergiques à ce sujet, et je viens de nommer un Représentant spécial chargé de mobiliser la communauté internationale face à ces crimes.  Ma campagne « Tous unis pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes » et le Réseau de personnalités masculines récemment créé s’efforcent de développer nos efforts en ce sens à l’échelle mondiale.

L’un des enseignements de ces 15 dernières années est qu’il importe de s’attaquer de manière plus générale à la discrimination et à l’injustice.  Les stéréotypes sexistes et la discrimination fondés sur le sexe persistent dans toutes les cultures et toutes les communautés.  Il est inquiétant de constater que les mariages précoces et forcés, les soi-disant « crimes d’honneur », les abus sexuels et la traite des jeunes femmes et des filles persistent, voire sont en hausse.  Qu’il s’agisse de pauvreté comme lors de catastrophe, ce sont les femmes qui sont le plus touchées.

Ces 15 dernières années nous ont également montré que l’ONU doit donner l’exemple. Reconnaissant que les femmes jouent un rôle essentiel en matière de paix et de sécurité, nous nous efforçons d’en avoir un plus grand nombre dans les composantes militaire et de police de nos opérations de maintien de la paix.  Il n’y a jamais eu autant de femmes occupant des postes de haut rang à l’ONU, et nous espérons qu’il y aura bientôt au sein du système des Nations Unies une nouvelle entité dynamique, qui assurera une plus grande cohérence des programmes et fera plus fortement entendre les voix en faveur de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes.  J’exhorte l’Assemblée générale à créer cette nouvelle entité sans retard.

La Déclaration de Beijing est tout autant d’actualité aujourd’hui qu’il y a 15 ans.  Le troisième Objectif du Millénaire pour le développement, c’est-à-dire promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes, est la clef.  Lorsque les femmes n’ont pas la possibilité de s’améliorer et de contribuer à l’amélioration de leur société, nous sommes tous perdants.

À l’occasion de cette Journée internationale de la femme, ayons un regard critique sur ce que nous avons réalisé au cours des 15 dernières années afin de tirer parti de ce qui a réussi et de rectifier ce qui a échoué.  Travaillons avec une détermination encore plus grande pour un avenir où tout le monde jouira des mêmes droits et des mêmes possibilités et où le progrès profitera à tous.

[Source : http://www.un.org/News/fr-press/docs/2010/SGSM12766.doc.htm]