Lancement d’une chaire de recherche en éducation et en inclusion sociale

Lancement d’une chaire de recherche en éducation et en inclusion sociale

Mieux intervenir auprès des personnes ayant une déficience ou un trouble du développement

Au Québec, 230 000 personnes présentent une déficience intellectuelle et 13 000 un trouble envahissant du développement. Afin d’accroître la qualité de vie de ces personnes et de favoriser une intervention concertée, l’Université de Sherbrooke a lancé le 6 mai des recherches appliquées en partenariat avec le milieu desservant cette clientèle particulière.

Dirigée par le professeur Jean-Claude Kalubi, de la Faculté d’éducation, la Chaire de recherche sur les identités professionnelles et les innovations professionnelles en déficience intellectuelle et en troubles envahissants du développement propose d’actualiser les approches d’intervention dans un contexte de réorganisation des services et de réformes.

«On sait que les effets des incapacités peuvent être atténués grâce aux interventions professionnelles menées au quotidien et à l’approche concertée entre les intervenants, la famille et les organismes de soutien, souligne Jean-Claude Kalubi. Il faut donc trouver des approches pour optimiser la relation d’intervention, tant auprès de la personne que de ses proches. Il faut surtout prendre les moyens nécessaires pour promouvoir les approches intégrées d’intervention et soutenir efficacement les intervenants et les familles qui doivent travailler ensemble sur le terrain.»

Ce projet bénéficie d’un financement total de 862 500 $ provenant de six partenaires, soit le Consortium national de recherche sur l’intégration sociale et cinq centres de réadaptation en déficience intellectuelle et troubles envahissants du développement : le CRDITED Estrie, le CRDI Montérégie-Est, les Services de réadaptation du Sud-Ouest et du Renfort, le Centre du Florès et le Pavillon du Parc. La Faculté d’éducation et La Fondation de l’Université de Sherbrooke y contribuent également.

La chaire poursuivra plusieurs objectifs, notamment d’identifier et d’analyser les facteurs qui favorisent l’implantation d’innovations professionnelles. Elle étudiera aussi le développement professionnel dans un contexte de transformation des pratiques. Dans le cadre d’un plan d’action, le transfert des résultats de recherche s’exercera de manière continue vers les milieux de pratique à travers le Québec.

Pour le Consortium national de recherche sur l’intégration sociale, ces recherches auront un impact direct sur la participation sociale des personnes vivant avec une déficience intellectuelle et les troubles envahissants du développement : «Le partenariat entre les établissements et les universités est un maillage nécessaire pour promouvoir le développement approprié de la recherche appliquée, le transfert des connaissances, l’amélioration des pratiques ainsi qu’une communication constructive entre les chercheurs et les professionnels oeuvrant auprès de ces personnes», explique son président du Conseil d’administration, Claude Belley.

Véritable tremplin, la chaire offrira l’opportunité de former une relève scientifique en matière d’identité et d’innovation professionnelle, grâce à l’expertise notable de son titulaire Jean-Claude Kalubi. «La recherche sociale et plus particulièrement celle dans le domaine de la santé communautaire est un créneau important à l’Université de Sherbrooke, souligne Jacques Beauvais, vice-recteur à la recherche de l’UdeS. Cette chaire est le reflet des liens privilégiés que la Faculté d’éducation entretient avec plusieurs milieux de pratique, au moyen de journées d’étude, d’activités de transfert des connaissances et de projets conjoints.»
Agir ensemble pour soutenir la qualité de vie

La Chaire se penchera sur des questions pressantes visant à placer le bénéficiaire au cœur d’une intervention ciblée où tous les intervenants travaillent dans le même sens. «De quelle manière les professionnels développent-ils de nouvelles compétences pour répondre à l’évolution des besoins dans le réseau de travail? s’interroge le professeur Kalubi. Dans un contexte où l’intervention se situe autant dans le milieu des services que dans le milieu de vie, comment inclut-on la famille?»

Tous les intervenants se sentent confrontés aux exigences de flexibilité et aux défis de l’adaptation dans différentes équipes de travail de première et de deuxième lignes, explique Jean-Claude Kalubi. «Leurs rôles doivent de plus en plus s’appuyer sur leurs capacités à prendre la bonne décision, au bon endroit et au bon moment. Ils doivent à la fois faire preuve d’initiative et s’adapter au quotidien. Notre recherche appliquée viendra soutenir l’action des intervenants et valoriser leur apport.»

Ainsi, on analysera l’ensemble des pratiques quotidiennes visant à répondre aux besoins de la personne ayant une déficience intellectuelle ou un trouble envahissant du développement. De nouvelles approches viseront à réduire les obstacles environnementaux, à planifier des services individualisés ainsi qu’à améliorer les relations entre la personne et les membres de différents milieux de vie ou de travail fréquentés. Cette problématique interpelle aussi les liens entre les établissements concernés et leurs partenaires des réseaux scolaires et communautaires et des réseaux de la santé et des services sociaux.

[Source : http://www.usherbrooke.ca/medias/nouvelles/actualites/actualites-details/article/12208/]