La TCRI se réjouit de la suspension des consultations sur le projet de loi 94

La TCRI se réjouit de la suspension des consultations sur le projet de loi 94

Communiqué

La TCRI* se réjouit de la suspension des consultations sur le projet de loi 94

Montréal, le 21 mai 2010. Les organismes œuvrant auprès des personnes réfugiées, immigrantes et sans statut sont préoccupés par les débats stériles qui se déroulent actuellement devant la Commission des institutions sur le projet de loi no 94, visant à établir des balises encadrant les demandes d'accommodements dans l'administration gouvernementale.

Le message envoyé aux personnes immigrantes à travers les propos tenus dans le cadre de cette consultation ne fait qu’alimenter, une fois de plus, la confusion et accentue le malaise des nouveaux arrivants qui constatent un vrai décalage entre le discours et la réalité qu’ils vivent quotidiennement.

En prétendant vouloir régler par voie législative un soi-disant problème de débordement religieux, instigué par les personnes immigrantes, le gouvernement ne fait que nourrir les préjugés et stigmatiser les personnes réfugiées et immigrantes, en particulier celles appartenant aux communautés arabo-musulmanes. Ce projet de loi crée plus de division que de ralliement entre la population immigrante et non-immigrante.

Nous suggérons que le gouvernement s’attèle plutôt aux véritables enjeux, c’est-à-dire aux innombrables difficultés réelles et documentées que vivent les nouveaux arrivants qui n’aspirent qu’à s’intégrer à la société québécoise.

Selon Anne Marie Rodrigues, coprésidente de la TCRI : « L’adoption, le rejet ou l’abandon de ce projet de loi ne changera en rien les pratiques d’exclusion et de discrimination auxquelles font face de nombreux immigrants au Québec. Tant que les personnes immigrantes seront acculées à la marge de la société, les valeurs québécoises de justice et de droit resteront une coquille vide pour elles. »

Les organismes communautaires œuvrant auprès des nouveaux arrivants optent plutôt pour un renforcement des mesures éducatives et une sensibilisation de tous les citoyens et citoyennes du Québec, indépendamment de leur origine ou de leur statut. Le gouvernement devra se décider à investir véritablement dans les mesures et les programmes d’intégration et de francisation. Le meilleur moyen de faire connaître les valeurs de la société québécoise est de créer des espaces de dialogue qui permettent aux nouveaux immigrants et aux Québécois et Québécoises de se côtoyer, de partager et de discuter. Dans un contexte où les budgets alloués à l’intégration des immigrants diminuent à nouveau, il est déplorable de constater que le gouvernement préfère investir dans le symbolique et dans la division plutôt que dans des actions intégratrices et rassembleuses.

*La Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes (TCRI) regroupe 140 organismes œuvrant auprès des nouveaux arrivants